Conscription,  Guerre,  Troisième guerre mondiale

Quels sont les membres de l’OTAN qui pratiquent la conscription militaire ?

Publié par Newsweek le 3 avril 2024

La guerre à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine a soulevé une série de questions difficiles pour une alliance de l’OTAN longtemps confiante dans sa supériorité économique et militaire sur son adversaire historique de l’Est.

Les efforts de l’Union européenne et de l’OTAN pour financer et armer l’Ukraine sont d’une ampleur, d’une rapidité et d’une complexité sans précédent, mais ils se sont avérés hésitants et inadéquats pour répondre aux exigences d’une guerre moderne majeure sur le sol européen.

Les dirigeants de l’Alliance admettent volontiers que l’OTAN – contrairement à une Russie désireuse et capable de lancer d’énormes quantités d’hommes et de matériel dans la bataille – n’est pas prête à mener une guerre à grande échelle.

Bien que les systèmes d’armes occidentaux avancés aient prouvé leur valeur sur les champs de bataille ukrainiens, la lutte de Kiev pour maintenir une main-d’œuvre et des munitions adéquates sert d’avertissement à ses bailleurs de fonds occidentaux.

Rouge : Service militaire actif et obligatoire.

Jaune : Obligation de service militaire non exécutée.

Plusieurs pays de l’OTAN réfléchissent actuellement à la réintroduction du service militaire obligatoire sous diverses formes. Actuellement, dix pays de l’OTAN appellent chaque année des conscrits pour des périodes prolongées d’entraînement et de service.

Les Pays-Bas envoient chaque année des lettres de conscription à quelque 200 000 jeunes citoyens, bien que l’obligation de se présenter sous les drapeaux ait été supprimée en 1997. Ceux qui le souhaitent peuvent se présenter au service sur une base volontaire.

La Turquie, qui s’enorgueillit d’avoir la deuxième armée de l’OTAN après les États-Unis, procède chaque année à la conscription de centaines de milliers d’hommes âgés de 21 à 41 ans, qui sont tenus de servir pendant six à douze mois.

La Grèce voisine pratique également la conscription pour les hommes âgés de 19 à 45 ans, pour une durée de neuf à douze mois selon le service et le lieu.

Des troupes finlandaises montent sur un char de combat principal Leopard 2A6 lors de l’exercice militaire NATO Nordic Response 24, le 9 mars 2024, du côté norvégien du poste frontière de Kivilompolo entre la Finlande et la Norvège. Avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande, l’OTAN a ajouté deux membres ayant un service militaire obligatoire.
JONATHAN NACKSTRAND/AFP VIA GETTY IMAGES

La moitié des pays de l’OTAN qui pratiquent la conscription sont situés le long des frontières russes. L’Estonie a maintenu la conscription depuis son indépendance en 1991 et la fin de la guerre froide. La Lituanie a réintroduit le service obligatoire en 2015, et la Lettonie voisine s’est engagée à réintroduire la conscription après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.

Les nations nordiques du Danemark, de la Suède, de la Norvège et de la Finlande ont également un service militaire obligatoire. La Suède et la Finlande, qui ont toutes deux rejoint l’OTAN au cours des deux années qui ont suivi l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, ont placé le service obligatoire au cœur de leurs plans de défense nationale.

La Suède a abandonné la conscription en 2010, alors que le pays réduisait ses dépenses de défense. Elle l’a réintroduite en 2018. Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de l’adhésion de la Suède à l’OTAN, Stockholm prévoit désormais de doubler le nombre de conscrits annuels pour le porter à 10 000 d’ici à 2030.

La Finlande forme environ 21 000 nouveaux conscrits chaque année, qui rejoignent ensuite la réserve de temps de guerre de 280 000 soldats. Helsinki maintient depuis longtemps une force de réserve importante, tout en surveillant attentivement ses 830 miles de frontière avec la Russie.

Source en anglais : https://www.newsweek.com/map-nato-military-conscription-russia-ukraine-1886368