Évangile,  Foi

Évangile et commentaire du jour : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,1-8

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris


Bienheureux Columba Marmion (1858-1923), abbé
L’esprit d’abandon (Le Christ Idéal du Moine, éd. DDB, 1936 ; p. 501-502 ; rev.)

« En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5)

Notre sainteté est d’ordre essentiellement surnaturelle. Tous les efforts réunis de la nature ne peuvent produire un acte surnaturel, un acte qui ait quelque proportion avec notre fin, laquelle est la vision béatifiante de l’adorable Trinité. (…) Mais Dieu, qui accomplit toutes ses œuvres avec une infinie sagesse, nous a donné, dans la grâce, le moyen de réaliser en nous ses desseins divins.

Sans la grâce, ‒ et cette grâce ne vient que de Dieu, ‒ nous sommes incapables de faire quoi que ce soit pour arriver à notre fin surnaturelle ; S. Paul nous dit que, sans elle, nous ne pouvons avoir une bonne pensée qui nous soit comptée comme digne de la béatitude éternelle (cf. 2 Co 3,5). C’est l’écho de la parole du Christ : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5), vous ne pouvez atteindre le but suprême ; vous ne pouvez devenir des saints. Le Christ Jésus nous a commenté lui-même cette vérité : il nous a dit qu’il est la vigne et que nous sommes les branches ; pour produire des fruits, il faut que nous lui restions unis par la grâce, afin que, tirant de lui la sève surnaturelle, nous puissions rapporter à son Père des fruits qui lui soient agréables.

Vous voyez par là la nécessité où est l’âme de ne pas s’écarter de Dieu, source de la grâce sans laquelle nous ne pouvons rien. Mais, bien plutôt, nous devons nous livrer à lui sans réserve, car « avec cette grâce nous pouvons tout » (…). Il n’est pas d’œuvre honnête, si banale ou si ordinaire soit-elle, qui, faite sous l’inspiration de la grâce, ne puisse contribuer à nous faire parvenir à cette exaltation suprême qu’est la vision béatifique ; car « tout concourt au bien de ceux que Dieu appelle à vivre en union avec lui » (Rm 8,28).