Le chef de la défense norvégienne est la dernière personnalité militaire à avertir que l’Europe a trois ans pour se préparer à une guerre avec la Russie

Publié par le Daily Mail le 23 janvier 2024

Eirik Kristoffersen a déclaré que les pays de l’OTAN avaient « deux, voire trois » ans pour se préparer.

Il a averti que la Russie avait augmenté ses approvisionnements militaires plus rapidement que prévu avec l’aide de l’Iran et de la Corée du Nord, et que l’Europe devait être prête.

Le chef de la défense norvégienne est devenu la dernière personnalité militaire de haut rang à avertir que l’Europe n’a que quelques années pour se préparer à une guerre contre la Russie.

Dans sa terrible mise en garde, Eirik Kristoffersen a déclaré que les pays de l’OTAN avaient « deux, voire trois » ans pour se préparer à un assaut des forces de Vladimir Poutine.

La semaine dernière, les chefs d’état-major de la défense de l’OTAN se sont réunis à Bruxelles et plusieurs d’entre eux ont souligné l’importance pour les pays d’Europe de se préparer davantage à une attaque.

Cette réunion a eu lieu après la divulgation de plans secrets révélant que l’Allemagne se prépare à ce que les forces de Poutine attaquent l’OTAN dès 2025, et après qu’un général de haut rang de l’OTAN a déclaré que l’alliance se préparait à ce qu’un tel scénario se produise dans les 20 ans à venir.

S’adressant à NTB, l’agence de presse norvégienne, M. Kristoffersen a souligné que Moscou avait constitué ses stocks militaires bien plus rapidement que prévu.

Son invasion en Ukraine étant dans l’impasse, Poutine a également mis son économie sur le pied de guerre, ce qui signifie que les usines d’armement produisent des armes vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

De plus, les alliés de Poutine en Iran et en Corée du Nord fournissent également des armes à ses forces, ce qui signifie que la Russie peut renforcer ses défenses plus rapidement qu’on ne le pensait.

Les analystes pensent que le despote a l’intention de survivre à l’Ukraine – qui dépend fortement du soutien de ses alliés, en particulier des États-Unis – avant de porter son regard au-delà des frontières occidentales de l’Ukraine, les États baltes étant particulièrement menacés.

Mais la Norvège partage également une frontière avec la Russie, au point le plus septentrional de l’Europe, et joue donc un rôle essentiel dans la stratégie de défense du continent contre les forces de Poutine.

La Russie a considérablement augmenté sa production », a déclaré M. Kristoffersen à NTB.

Elle a également collaboré avec des pays tels que l’Iran et la Corée du Nord, ce qui signifie que la défense russe peut se développer plus rapidement que ce que nous avions envisagé l’année dernière », a-t-il ajouté.

Nous devons donc mettre à profit le temps qui nous est imparti pour renforcer notre propre défense.

La paix relative en Europe a été rompue en février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par Poutine, ce qui a poussé les nations européennes à agir.

L’Allemagne, par exemple, a considérablement augmenté ses dépenses de défense, tandis que la Finlande a rapidement rejoint l’OTAN. La Suède devrait suivre dès que sa demande sera approuvée.

Cependant, M. Kristoffersen met en garde contre le fait qu’une grande partie des ressources militaires de l’Europe est injectée en Ukraine pour soutenir les forces de Kiev dans leur lutte contre l’envahisseur russe.

Il souligne que l’on peut dire la même chose de la Russie, qui a englouti de vastes quantités de matériel militaire – ainsi que des soldats – dans sa guerre, avec un succès limité.

La Russie ayant trouvé des moyens de se réapprovisionner rapidement en armes et de les augmenter, M. Kristoffersen estime qu’il est vital pour l’OTAN de continuer à soutenir l’Ukraine, qui constitue actuellement la première ligne de défense de l’Europe, « aussi longtemps qu’il le faudra ».

Il s’agit d’un risque calculé », précise-t-il. Si le danger d’une attaque de la Norvège était imminent, nous n’aurions pas pu donner autant d’armes, mais ce n’est pas le cas. Mais ce n’est pas le cas.

Avant la réunion de l’OTAN qui s’est tenue la semaine dernière à Bruxelles, l’amiral Rob Bauer, membre du Comité militaire de l’OTAN, a exhorté les pays à se préparer aux conflits.

Nous avons besoin que les acteurs publics et privés changent d’état d’esprit et passent d’une ère où tout était planifiable, prévisible, contrôlable et axé sur l’efficacité à une ère où tout peut arriver à tout moment. Une ère où nous devons nous attendre à l’inattendu », a-t-il déclaré en ouvrant la réunion.

Afin d’être pleinement efficaces, y compris à l’avenir, nous avons besoin d’une transformation de l’OTAN en matière de guerre », a ajouté M. Bauer.

M. Kristoffersen s’est fait l’écho de ces commentaires lorsqu’on lui a demandé ce que cela signifiait pour la Norvège et les autres pays de l’OTAN.

Concrètement, cela signifie que nous devons remplir les plans de l’OTAN avec du contenu et fournir les capacités nécessaires », a-t-il déclaré à l’agence de presse norvégienne.

Le défi pour l’OTAN est qu’il y a des lacunes dans ce domaine ».

Il a notamment mis en garde contre les lacunes en matière de défense aérienne et d’armes à longue portée.

Il faut investir davantage dans la défense aérienne », a-t-il déclaré. Cela signifie également que nous devons disposer de stocks plus importants, tant en ce qui concerne les munitions que les pièces détachées.

Il est également d’accord avec son homologue suédois, le commandant en chef Mikael Bydén, qui a récemment appelé tous les Suédois à se préparer à la guerre.

Ce à quoi la population norvégienne devrait penser, c’est à sa propre préparation, ce dont parlait également M. Bydén. Nous recommandons à chacun d’avoir trois jours (de provisions à la maison) pour se débrouiller.

Et nous recommandons également d’augmenter cette quantité si vous êtes très vulnérable », a-t-il ajouté.

Le chef de la défense norvégienne a également répondu aux inquiétudes croissantes en Europe, selon lesquelles une victoire potentielle de Donald Trump aux élections présidentielles américaines de cette année pourrait être préjudiciable à l’Ukraine, à l’alliance de l’OTAN et aux défenses de l’Europe.

M. Kristoffersen a minimisé ces inquiétudes en déclarant : « Ce que M. Trump a critiqué, c’est avant tout le fait que les différents pays européens ne dépensent pas assez pour la défense. Mais la situation est complètement différente aujourd’hui, en 2024, de ce qu’elle était en 2016 ou en 2020 ».

Il a ajouté : « Il est absolument dans l’intérêt des États-Unis d’avoir une OTAN forte dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Je pense que Trump le comprend.

Dans le même temps, l’OTAN a déclaré mardi qu’elle ne voyait pas de menace militaire imminente de la part de la Russie à l’encontre d’un membre de l’alliance, mais qu’elle maintenait sa dissuasion avec le plus grand exercice depuis des décennies, qui doit débuter plus tard cette semaine.

Nous faisons tout cela pour nous assurer que nous disposons des forces nécessaires pour éliminer toute possibilité d’erreur de calcul ou de malentendu à Moscou quant à notre volonté de protéger chaque centimètre du territoire de l’OTAN, et tant que nous le ferons, il n’y aura pas d’attaque contre le territoire de l’OTAN », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, aux journalistes à Bruxelles.

Cette semaine, l’OTAN lancera son exercice Steadfast Defender 2024, le plus important depuis la Guerre froide, auquel participeront quelque 90 000 soldats. Il s’agira d’une répétition de la manière dont les troupes américaines renforceraient les alliés européens dans les pays limitrophes de la Russie et sur le flanc oriental de l’alliance si un conflit devait éclater avec un adversaire « quasi-pair ».

Le vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexander Grushko, a déclaré à l’agence de presse nationale RIA au cours du week-end que les exercices de l’OTAN marquaient un « retour irrévocable » de l’alliance aux schémas de la guerre froide.

Ces exercices sont un autre élément de la guerre hybride déclenchée par l’Occident contre la Russie », a déclaré M. Grushko à RIA.

Un exercice de cette ampleur (…) marque le retour définitif et irrévocable de l’OTAN aux schémas de la Guerre froide, lorsque le processus de planification militaire, les ressources et l’infrastructure étaient préparés en vue d’une confrontation avec la Russie.

L’OTAN n’a pas mentionné la Russie nommément dans son annonce.

Source en anglais : https://www.dailymail.co.uk/news/article-12995683/Countdown-conflict-Putin-Norways-defence-chief-latest-warning.html

Traduction par la-verite-vous-rendra-libres.org