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« Matricule Suspendu : la science érigée en dogme » par Cléo, soignante suspendue

Je n’avais jamais touché un seul patient, je n’avais jamais côtoyé un seul patient et ce que l’on appelle faussement la science a décidé début octobre 2021 de mettre fin à ma carrière par un simple mail matinal, m’interdisant devenir travailler.

En deux trois lignes, c’était la fin de tout, en deux trois lignes, c’était le début de l’horreur. Ma longue carrière hospitalière anéantie en une fraction de seconde, ma passion, ma vocation et mon dévouement total mis au placard, mon badge démagnétisé, ma boite mail pro inaccessible, mon nom supprimé du planning. Je n’étais plus rien.

Ce que l’on appelle la science a décidé que j’étais dangereuse, après m’avoir laissé travaillé 6 mois avec ce que je qualifierais de certificat d’immunité administrative. 6 mois pile plus tard, j’ai été mise à la porte, alors que six mois après mon infection covid, j’étais encore immunisée, serologie à l’appuie. Mais la science en a décidé autrement. Elle a décidé que moi, ne côtoyant aucun patient, immunisée et non malade, je representais un risque pour « les collègues » qui eux, ont reçu des mélanges d’injections, notamment Astrazeneca et Pfizer , le premier étant depuis interdit pour leur classe d’âge, mélange qui ne les a pas empêché d’être malade à plusieurs reprises. Mais rassurez vous, ils avaient le droit de travailler malgré tout.

Aujourd’hui, nous en sommes à 540 jours de suspension basé sur des arguments totalement fallacieux. Nous n’avions droit à rien, pas de salaire, pas de chômage,pas de RSA dans de nombreux départements. Nous avons été jeté à la rue,sans ressources, sans aides, sans argent. Oui, vous avez bien lu.

S’en est suivie une longue descente en enfer. Plus possible de payer mon loyer, mes factures, mes courses. Plus possible d’acheter à manger, carte bleue avalée par le distributeur. On nous a laissé crever de faim, après nous avoir applaudi. La France a laissé faire ça. Beaucoup ont ri de nos situations ultra précaires, trouvant parfaitement moral et normal de nous laisser sans possibilité d’acheter à manger. Après tout, nous avons osé douter de la science, nous méritons donc ce qu’il nous arrive. Pire encore, nous avons choisi ce qu’il nous arrive.

Et je ne vous parle pas de toutes ces étiquettes que l’on nous a collé pour justifier l’injustifiable. Je suis une citoyenne française de 35 ans et l’on m’a volé mon travail que j’exerçais avec passion, bafoué ma liberté, le consentement, le droit du travail, le secret médical…

Du jour au lendemain, vous n’êtes plus rien. Et qui se soucie vraiment de notre sort ? A lire les propositions de loi sur notre reintégration aussi abjecte les unes que les autres, je me demande si ces partis politiques trouvent que l’on a pas assez souffert pour oser sortir de telles ignominies. Aujourd’hui, je n’attends plus rien des partis politiques, je n’attends plus rien du gouvernement mais j’attends beaucoup de la justice. Et un jour viendra où toutes les batailles juridiques que nous avons mené et que nous continuons de mener aboutiront. Je m’accroche à cet espoir, jour après jour.

L’hôpital, pour moi c’est terminé. J’ai réussi, après avoir postulé à plusieurs centaines d’annonces, à trouver un emploi dans un tout autre domaine que la santé. Et je m’y accroche. Il m’a permis de pouvoir trouver un nouvel appartement et de payer mes factures mais j’attends beaucoup de la justice. Qu’elle me permette de récupérer mes salaires mais aussi le paiement de mes heures supplémentaires.Ça m’ouvrira la porte à des formations pour pouvoir me réorienter totalement vers un autre métier que j’aurais choisi.

La roue tournera j’en suis sûre. Ça prendra du temps certes, mais elle tournera. 540 jours après le début de nos suspensions, nous sommes toujours debout. J’ai pour ma part, beaucoup appris sur moi, moi et sur le monde que je souhaite, un monde qui ne se sert pas de croyances pour piétiner la science, un monde où l’on ne discrimine pas une population en fonction de son statut vaccinal, un monde où la déontologie, l’éthique et la morale sont des valeurs essentielles et inviolables. Un monde où le secret médical existe et ne peut être piétiné, où l’on ne juge pas les avis différents, où l’on écoute les inquiétudes des patients. Un monde où le médecin écoute et conseille son patient par rapport à son propre dossier médical, ses antécédents, sa balance Bénéfice / Risque et non pas par rapport à ce que le gouvernement ordonne. Un monde utopiste, un monde où j’ai 35 ans et où je n’ai pas été suspendue sans salaire ni chômage pour avoir posé des questions auxquelles personne n’a répondu et refusé des injections pour une maladie que j’avais déjà eu et contre laquelle j’étais immunisée.

Cléo, le 9 mars 2023 – Source