Vaccins

Recommandée contre la grippe, obligatoire contre la rougeole… Ce que préconise la HAS pour la vaccination des soignants

Publié par Le Parisien, le 31 juillet 2023

La Haute Autorité de santé a rendu, ce lundi [31 juillet 2023], son avis sur les vaccinations jusqu’à présent recommandées pour les professionnels de santé.

Comme tout bon feuilleton, celui de l’obligation vaccinale des soignants contre la grippe connaît un nouvel épisode. Cette mesure avait été inscrite dans la loi en 2006… peu avant qu’un décret ne la « suspende ». Ces dernières années, l’Académie de médecine et plusieurs médecins plaidaient pour imposer aux blouses blanches d’être immunisées. Mais la Haute Autorité de santé (HAS) a tranché, dans son avis définitif rendu public ce lundi : la vaccination contre la grippe doit rester simplement « recommandée » pour les professionnels de santé et ceux « en contact régulier et prolongé » avec des personnes fragiles.

Dans un premier temps, la HAS s’était penchée sur les vaccinations jusqu’à présent obligatoires pour les soignants. Fin mars [2023], elle a notamment préconisé de retirer de la liste celle contre le Covid-19. Au printemps, elle s’est ensuite intéressée aux injections « recommandées » : grippe, rougeole, varicelle, etc. Avec une question : une ou plusieurs d’entre elles doivent-elles devenir imposées ?

L’un des sujets les plus sensibles concernait la grippe. Seul un quart des soignants étaient vaccinés en 2021-2022, bien loin de l’objectif fixé à 70 %, regrette la HAS. Cette proportion « demeure très insuffisante dans les établissements de soins malgré un risque élevé de contracter la grippe et de la transmettre à leurs patients », se désolaient plusieurs membres de l’Académie de médecine en janvier 2020. « L’aspect facultatif devient insuffisant », tonnait l’un d’eux, l’infectiologue Anne-Claude Crémieux, auprès du Parisien en février 2023.

« L’aspect facultatif devient insuffisant »

Plusieurs études menées à l’étranger ont montré qu’une obligation de vaccination antigrippale faisait « considérablement » grimper la couverture vaccinale, indique la HAS dans son avis. Pour autant, cela ne justifie pas, à ses yeux, de passer à la contrainte. L’argumentation tient en deux points : l’efficacité de la vaccination contre la grippe varie beaucoup selon les années (le plus souvent entre 40 et 75 %), et on manque de données concernant les transmissions nosocomiales, c’est-à-dire qui surviennent en milieu hospitalier.

L’instance « insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des études de grande ampleur notamment dans les établissements prenant en charge les personnes à risque de grippe sévère ou compliquée dans l’objectif de combler cette insuffisance de données ». Elle pourrait se prononcer de nouveau sur la question une fois les résultats connus.

Les vaccinations contre la coqueluche, l’hépatite A et la varicelle devraient rester elles aussi recommandées pour les professionnels de santé, pour des raisons différentes : « circulation limitée du virus », « très bonne couverture vaccinale des nourrissons », etc.

En revanche, la HAS préconise de rendre obligatoire pour les soignants et les étudiants en santé l’immunisation contre la rougeole, comme c’est le cas pour tous les bébés depuis le 1er janvier 2018. Ce changement est justifié par « le fardeau important de la rougeole en France et le risque élevé de transmission aux personnes non immunisées ». D’après plusieurs études de Santé publique France, les professionnels de santé « sont impliqués dans 75 à 83 % des cas de rougeole » à l’hôpital.

Source : https://www.leparisien.fr/societe/sante/recommandee-contre-la-grippe-obligatoire-contre-la-rougeole-ce-que-preconise-la-has-pour-les-vaccinations-des-soignants-31-07-2023-DTIH3OIUIVHENC7MZHLOVMYS3M.php