Gironde : pas d’éclairage de rue sans smartphone !!
Publié par le Blog de Martina Charbonnel le 23 octobre 2024
Depuis quelques semaines de plus en plus souvent des rues bordelaises sont plongées dans le noir sur certaines portions Et ceci bien indépendamment des coupures qui depuis 2023 interviennent à une heure du matin.
En recevant le mensuel de propagande de Bordeaux métropole, je vois mieux ce qui se profile. Christine Bost, Présidente de la métropole et maire d’Eysines est fière d’annoncer dans sa commune une innovation qui va permettre de laisser la ville dans le noir ne s’éclairant que dix minutes via une application sur les smartphones.
«Que vous veniez à EYSINES pour un évènement ou tout autre raison, vous bénéficierez désormais du dispositif «j’allume ma rue». Lorsque l’éclairage public est éteint, les piétons peuvent le rallumer sur leur passage en activant la fonctionnalité sur jallume.fr via leur smartphone. L’éclairage public suivra alors leurs déplacements pendant 10 mn. Une innovation aux triples bienfaits puisqu’elle sécurise les habitants, limite la pollution lumineuse et réduit les dépenses énergétiques de la ville. » (1)
Cette mesure s’appliquera-t-elle aussi à Bordeaux ? Les élus ont-ils conscience qu’aucune loi n’oblige à posséder un smartphone qui est d’un coût élevé pour des petits budgets et inutile pour des gens qui utilisent très peu leur téléphone. Des personnes âgées ne savent pas s’en servir. D’aucuns diront qu’elles n’ont rien à faire dehors la nuit. Sauf qu’en hiver la nuit commence à 17 heures 30.
Couvre feu pour ceux qui n’ont pas de smartphone ? Faut-il y voir un pass pour avoir le droit de circuler la nuit avec de l’éclairage ?
Peut-on encore parler d’éclairage public lorsqu’il n’est réservé qu’aux personnes qui munies d’un appareil coûteux paient un abonnement chez un opérateur privé ? N’y a t-il pas une rupture du principe d’égalité entre les citoyens dans l’accès au service public ?
Ces arguments n’ont-ils pas été évoqués en conseil municipal ? Il est vrai que Christine Bost étant socialiste, il est sans doute malvenu. de mettre en cause son souci de l’égalité.
Pour les politiques, cette nouveauté a l’avantage de pouvoir suivre les mouvements des gens, savoir où ils vont d’où ils sortent, ce qui est un pas de plus vers le totalitarisme.
Mais en quoi laisser une ville dans le noir est elle une innovation intéressante ? Ne serait-ce pas plutôt une régression ? L’idée d’éclairer les villes est très ancienne et il a fallu attendre que ce soit techniquement possible. Louis XIV y était très attaché pour des raisons de sécurité mais c’est avec la révolution industrielle que s’est généralisé l’éclairage public avec les réverbères ce qui a fait reculer spectaculairement l’insécurité car sans ces lumières les rues étaient appelées des coupe-gorges.
Pour la maire d’Eysines, l’éclairage au smartphone est censé sécuriser les gens. Et quand on n’a plus de réseau ou qu’on se fait voler son smartphone ? : Rue dans le noir. Il ne va plus être possible de se déplacer la nuit sans sa lampe de poche.
Quelle gloire peut tirer d’une telle mesure la présidente de la métropole ? J’aimerais me dire que Pierre Hurmic ne suivra pas à Bordeaux mais il semble affectionner les rues sombres parce que ça coûte moins cher et que c’est écologique de supprimer la lumière.
La France a depuis longtemps cessé d’être le pays des Lumières mais pour s’enfoncer plus loin dans la nuit, elle éteint l’éclairage public des villes avant d’imposer des couvre-feux pour raison écologique ; En l’absence de vie nocturne, des restaurants vont fermer mais les élus ne sont plus à ça près. L’éclairage public a accompagné les progrès de notre civilisation qui s’éteint à petit feu comme les lumières de la ville.
(1) Bordeaux métropole n° 68 (4éme trimestre 2024) page 27
Source : https://marcha3200.wordpress.com/2024/10/23/pas-declairage-de-rue-sans-smartphone/
Publié par SudOuest.fr le 23 octobre 2024
Avec « J’allume ma rue », ces Girondins ont le pouvoir de piloter l’éclairage public depuis leur smartphone
La commune d’Eysines est la première de Gironde à se doter d’un dispositif permettant aux particuliers et aux services de secours de contrôler à distance l’éclairage public pendant la période d’extinction
« J’allume ma rue », un projet devenu réalité à Eysines depuis le 19 octobre [2024]. De quoi s’agit-il ? D’un dispositif offrant la possibilité de rallumer l’éclairage public sur son passage lors des périodes de coupures nocturnes, à savoir entre 1 heure et 6 heures du matin.
Créée et développée par une société française, cette solution est assez simple d’utilisation. Elle se commande depuis un smartphone. Il n’y a rien à télécharger. L’usager se connecte (gratuitement) sur le site Internet jallume.fr et clique sur un bouton lampe pour être géolocalisé. Les lampadaires de la rue ou portion de rue concernée s’allument alors instantanément.
Réglage à dix minutes
Le système étant dynamique, la lumière est censée suivre la personne au gré de ses déplacements. La zone est éclairée pendant un temps défini, puis s’éteint automatiquement. La durée est fixée par la collectivité. « À dix minutes, pour l’instant. On verra plus tard s’il faut la réduire ou l’augmenter », précise Serge Tournerie, conseiller municipal délégué à la mobilité et à la voirie. Et l’élu de poursuivre : « Mes collègues ont effectué une dizaine d’essais dans la nuit de dimanche à lundi en balayant plusieurs quartiers. Tous ont été concluants. »
Eysines est la première collectivité de Gironde à adopter « J’allume ma rue ». Elle rejoint à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine des villes comme Urrugne et Hendaye dans les Pyrénées-Atlantiques ou Idron, près de Pau. Le prestataire a connecté les 3 900 candélabres et équipé de boîtiers numériques les 125 postes électriques du réseau communal. « Ce dispositif sécurisera les personnes ayant peur de circuler pendant la période d’extinction de l’éclairage public. Je pense notamment aux femmes seules et aux jeunes », relève la maire Christine Bost. Les services de sécurité et de secours pourront aussi l’activer en bénéficiant d’une fonction particulière pour éclairer plus longtemps une rue ou un secteur d’intervention.
De minuit à 6 heures en 2025
Autre avantage, les services techniques municipaux auront la capacité de gérer à distance les zones d’allumage et d’extinction dans le cadre d’opérations de maintenance ou d’événements particuliers (fêtes de fin d’année, de la Saint-Jean, etc.). « Cet outil apportera une vision globale et permanente des consommations et des incidents éventuels. On aura une cartographie au jour le jour de tout ce qui se passe », résume Serge Tournerie.
Après une période de rodage, la mairie prévoit d’élargir la plage d’extinction de l’éclairage public. « On reste entre 1 heure et 6 heures jusqu’à la fin des vacances de Noël, puis on descendra de minuit à 6 heures après le 6 janvier. Il faut laisser le temps aux gens de s’approprier l’outil », confie Christine Bost. Sachant qu’une heure de suppression représente en l’état une économie de fonctionnement de 24 000 euros par an, selon l’édile. Ce montant est à rapporter aux 75 000 euros d’investissement pour s’équiper la première année de « J’allume ma rue », et aux 10 000 euros d’abonnement annuel prévus ensuite.
Ajoutons qu’Eysines entend poursuivre en parallèle sa conversion à la technologie LED. À ce jour, 65 % du réseau a basculé. « On ne sera pas loin du 100 % à la fin du mandat, affirme la maire. Et on installe, lorsqu’on le peut, des candélabres solaires. »