Évangile,  Foi

Deuxième dimanche de l’Avent : « Préparez le chemin du Seigneur »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3,1-6.

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
« Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

Commentaire :

La semaine dernière, le prophète Jérémie nous annonçait celui qui allait venir à Noël : Dieu notre justice. Cette semaine, le prophète Baruch précise que cette justice est miséricorde, qu’elle s’accueille dans la joie et qu’elle révèle la lumière de sa Gloire.

Et c’est bien là le sens théologique de Noël : un jour de joie car la Justice de Dieu vient se déployer dans sa Gloire.

Mais cette justice est déconcertante à plus d’un titre. Si on reprend l’évangile de Luc, au début du chapitre 3, on s’aperçoit que la justice de Dieu vient s’incarner dans le monde, dans l’histoire de l’humanité. Pourtant, cette justice ne va pas détruire ce qui va mal dans le monde : Tibère, l’empereur romain est un tyran fou et sanguinaire, mais il ne va pas rencontrer Jésus, Justice de Dieu. Ponce Pilate et Hérode, Hanne et Caïphe vont rencontrer la Justice de Dieu mais pour l’envoyer à la mort. Quelle est cette justice qui ne détruit pas l’envahisseur et l’occupant romain, qui ne tue pas les méchants et se laisse même fouler aux pieds par eux ? Pas de vengeance sanglante, d’exécutions publiques, de destructions ou d’humiliations des méchants, des assassins, des impies. La justice de Dieu est bien loin de nos critères humains.

Et quelle est donc cette gloire, annoncée par les prophètes, ce salut proclamé d’Isaïe à Jean Baptiste ? Une étable dans la nuit, une croix sur un talus, un fils de Zacharie qui crie dans le désert, vêtu d’une peau de bête et parlant de ravin comblé, de montagne abaissée, de chemins aplanis : tout cela n’est pas très glorieux. La Gloire de Dieu, c’est la croix du Christ, c’est l’étable de Bethleem et cela ne rentre pas dans nos catégories humaines de la gloire, faite plutôt de bling-bling, de magnificence et d’extraordinaire.

Alors, comment est-il possible de se réjouir à Noël de cette venue de la Justice de Dieu dans sa gloire ?

Noël est la fête de l’intériorité et non des apparences. Noël s’adresse au cœur de l’homme et non à sa raison et à sa vision. Nous avons fait de Noël une fête pleine de la lumière des illuminations, de repas plantureux, de cadeaux coûteux. Mais Noël, dans la Bible, est la fête du cœur qui s’est converti, qui se tourne vers l’accueil de Dieu au fond de son cœur. Noël est la fête de l’intériorité d’un cœur qui se laisse toucher par la miséricorde et l’amour de Dieu pour lui.

[…]

L’Avent n’est pas un temps anodin et dispensable, il est nécessaire pour préparer nos cœurs à percevoir, de l’intérieur, le mystère d’une justice qui nous dépasse et nous déconcerte, la joie d’une miséricorde qui dépasse nos timides pardons, la gloire d’un salut qui relève et n’abaisse pas, qui construit et ne détruit pas.

Les textes de ce jour nous demandent de préparer nos cœurs à l’accueil de la Justice et de la Gloire de Dieu, dans la joie et la miséricorde.

[…]

Auteur : Père Damien Stampers.

Source Évangile

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