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Le rapport Durham montre que le FBI a entravé à plusieurs reprises les enquêtes sur Clinton

Publié par The Epoch Times, le 18 mai 2023

Photo : Le directeur du FBI James Comey au siège du FBI à Washington le 23 juin 2014. (Mark Wilson/Getty Images)

Les responsables du FBI sont intervenus à maintes reprises avant l’élection de 2016 pour limiter la capacité des agents à enquêter sur des activités criminelles potentielles liées à l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton ou à sa campagne présidentielle, selon un récent rapport du procureur spécial du département de la Justice des États-Unis, John Durham.

Le rapport met en contraste le traitement par le bureau des affaires liées à Hillary Clinton et celles liées à son adversaire, le candidat républicain à la présidence Donald Trump.

Les dossiers relatifs à Hillary Clinton ont émergé des bureaux locaux pour ensuite se heurter à des retards et à des refus lorsqu’il s’agissait d’obtenir l’approbation et la coopération du siège à Washington. Les hauts responsables du FBI ont réagi à ces enquêtes avec hostilité et ont tenté d’en démonter les prémisses, précise le rapport.

En revanche, l’enquête sur les membres de la campagne de M. Trump a été rapidement et unanimement approuvée au plus haut niveau et promue par les fonctionnaires, bien qu’elle soit fondée sur des allégations vagues et non vérifiées, selon le rapport.

Campagne d’influence étrangère

Fin 2014, le FBI a appris d’un informateur qu’un gouvernement étranger prévoyait « de contribuer à la campagne présidentielle anticipée de Mme Clinton, afin d’acquérir de l’influence auprès d’elle si elle remportait la présidence », selon le rapport.

Non seulement l’informateur était « bien placé », mais le FBI a pu corroborer l’information de manière indépendante.

Le bureau local en charge de l’informateur a « presque immédiatement » demandé un mandat en vertu de la loi sur la surveillance du renseignement étranger (FISA) pour surveiller ce ressortissant étranger. Il a tenté de faire approuver rapidement le mandat, mais le siège a laissé la demande « dans les limbes » pendant quatre mois, a déclaré l’agent spécial en charge (SAC) du bureau local, selon le rapport, qui note que le retard était également dû en partie à l’attente de la confirmation de la nomination d’un nouveau procureur général.

Tout le monde était « super prudent » et « effrayé par ce nom imposant [Clinton] », a déclaré un autre agent.

« Ils étaient plutôt ‘sur la pointe des pieds’ avec [Clinton] parce qu’il y avait une chance qu’elle soit la prochaine présidente. »

Les supérieurs ont suggéré à la SAC qu’ « ils ne voulaient pas d’un candidat à la présidence sur un enregistrement », selon le rapport, notant que, de l’avis de la SAC, « c’était une possibilité très improbable ».

En fin de compte, la FISA était subordonnée à la décision du FBI de communiquer des « briefings défensifs » à la campagne d’Hillary Clinton et à d’autres candidats ciblés par le même gouvernement étranger. Les briefings servent à avertir quelqu’un qu’il est ciblé par une opération gouvernementale étrangère.

Une autre opération d’influence étrangère

En novembre 2015, le même informateur a déclaré au FBI qu’il avait été approché par un insider d’un autre gouvernement étranger qui lui avait demandé d’organiser une réunion avec Hillary Clinton afin de proposer « quelque chose ». L’informateur a compris que cela signifiait « des contributions de campagne au nom » du gouvernement étranger « en échange de la protection des intérêts [du gouvernement] si Hillary Clinton devenait présidente », selon le rapport.

Le FBI savait que l’informateur avait des « relations avec des services de renseignement étrangers et des organisations criminelles » et que les contributions de campagne proposées impliquaient « une somme d’argent importante », selon M. Durham.

L’insider voulait participer à une collecte de fonds pour Hillary Clinton en novembre 2015, mais ne l’a finalement pas fait et a demandé à l’informateur de délivrer un « message de soutien » à cette dernière lors d’une autre collecte de fonds en janvier 2016. L’informateur a été autorisé par le FBI à délivrer le message, mais après coup, l’informateur a déclaré qu’il avait également versé une contribution de 2.700 dollars à la campagne au nom de l’insider. Faire une donation à une campagne au nom d’un ressortissant étranger est illégal, a fait remarquer M. Durham.

« Ils [les responsables de la campagne] étaient d’accord », a déclaré l’informateur. « Oui, ils étaient parfaitement au courant depuis le début. »

Ce don illégal n’a pas été consigné dans le dossier et personne, de l’agent chargé de la gestion du dossier aux cadres supérieurs du siège, n’a pu fournir à John Durham la moindre explication – si tant est qu’ils aient admis se souvenir de quoi que ce soit à propos de ce don.

Mais le procureur Durham a découvert des messages internes montrant que certains agents de haut rang au siège étaient au courant de la donation et cherchaient à l’époque à obtenir d’urgence davantage d’informations à ce sujet.

En fin de compte, l’enquête semble avoir été étouffée, indique le rapport.

L’agent chargé de la gestion de l’enquête, « répondant à des instructions », selon le rapport, a dit à l’informateur : « N’assistez plus à aucun événement de la campagne, n’organisez plus de réunions ou quoi que ce soit d’autre en rapport avec la campagne [de Hillary Clinton]. Nous devons vous tenir complètement à l’écart de cette situation. Je ne connais pas tous les détails, mais c’est pour votre propre protection ».

« Le FBI s’est ainsi privé de sa seule source d’information concernant cette menace », précise le rapport.

Enquêtes sur la Fondation Clinton

À partir de janvier 2016, les bureaux locaux du FBI à Washington, New York et Little Rock (Arkansas) ont lancé des enquêtes sur d’éventuelles activités criminelles liées à la Fondation Clinton.

Le bureau de Little Rock a fondé son enquête sur un « élément de renseignement et des rapports financiers corroborants », selon le rapport, indiquant qu’une « entreprise a probablement engagé un fonctionnaire fédéral dans un système de prestations, à savoir que d’importantes contributions monétaires ont été versées à une organisation à but non lucratif, sous le contrôle direct et indirect de l’agent fédéral, en échange d’une action et/ou d’une influence favorable du gouvernement ».

Les bureaux de Little Rock et de New York disposaient également d’une allégation d’un informateur selon laquelle des gouvernements étrangers « avaient fait, ou proposé de faire, des contributions à la Fondation en échange d’un traitement favorable ou préférentiel accordé par Hillary Clinton », selon le rapport.

Celui de Washington était basé sur les allégations de l’auteur Peter Schweizer dans son livre Clinton Cash.

Les enquêtes de New York et de Washington ne représentaient que des « préliminaires », a écrit M. Durham, car leurs fondements n’avaient pas été vérifiés.

Le 1er février 2016, les bureaux ont tenu une réunion entre eux, avec des fonctionnaires du siège, ainsi qu’avec des représentants du ministère de la Justice et des procureurs locaux.

L’un des fonctionnaires du ministère de la Justice concernés, Ray Hulser, a qualifié les enquêtes de « mal présentées » et a par ailleurs « minimisé » certaines informations lorsqu’il s’est entretenu ultérieurement avec l’équipe de Durham. Selon le rapport, il a affirmé que les informations tirées des dossiers financiers concernaient des sommes d’argent « minimes ». En réalité, les sommes en jeu s’élevaient à des centaines de milliers, a indiqué M. Durham.

Un autre fonctionnaire a rappelé que la réaction du ministère de la Justice aux enquêtes était « hostile », selon le rapport.

Trois semaines plus tard, une autre réunion a eu lieu au siège du FBI, cette fois sous la direction du directeur adjoint de l’époque, Andrew McCabe.

M. McCabe a d’abord demandé aux bureaux de fermer les dossiers, mais il a cédé face à plusieurs refus.

Un fonctionnaire du bureau local de Washington, Paul Abbate, a par la suite décrit McCabe comme étant « négatif », « agacé » et « en colère » lors de la réunion.

« [Le DOJ] dit qu’il n’y a rien ici », a déclaré McCabe, selon Abbate. « Pourquoi faisons-nous cela ? »

En fin de compte, les bureaux ont reçu l’ordre de demander l’approbation directe de McCabe avant de prendre toute mesure d’enquête manifeste.

La restriction « est pour l’essentiel de rester en place jusqu’en août 2016 », selon le rapport.

Les agents locaux ont quitté la réunion, frustrés par ces restrictions, a déclaré M. Abbate.

Diego Rodriguez, qui dirigeait alors le bureau de New York, a rappelé qu’un des hauts responsables du FBI l’avait appelé en mai 2016 au nom du directeur de l’époque, James Comey, et lui avait dit de « cesser et de se désister » de l’enquête sur la Fondation Clinton pour cause de contre-espionnage qui n’a pas été révélée. M. Durham n’a cependant pas pu identifier la cause en question.

Une autre réunion a eu lieu en août, cette fois par vidéoconférence. Les bureaux de Little Rock et de Washington ont reçu l’ordre de mettre fin aux enquêtes et de les confier au bureau de New York, qui était également autorisé à demander des citations à comparaître dans l’affaire aux procureurs fédéraux de New York dans leur région.

Mais lorsque le bureau a essayé d’obtenir les citations à comparaître, les procureurs ont refusé de les produire, selon le rapport.

Le contraste

Le procureur Durham a souligné à plusieurs reprises le contraste entre les enquêtes concernant Mme Clinton et celle concernant M. Trump.

Le FBI a ouvert une enquête sur le personnel de la campagne Trump en juillet 2016 sur la base d’une seule affirmation non corroborée selon laquelle un assistant de campagne, George Papadopoulos, aurait « suggéré », lors d’une conversation informelle avec un diplomate australien, que la campagne avait reçu « une certaine suggestion » selon laquelle la Russie pourrait l’aider en divulguant des informations préjudiciables à Mme Clinton. M. Durham a appris plus tard que Papadopoulos n’avait peut-être jamais fait une telle suggestion.

Malgré cette base fragile, les dirigeants du FBI, dont MM. Comey et McCabe, ont été unanimes à lancer l’enquête comme une enquête « à part entière » dès le départ, un fait que le procureur Durham a critiqué.

En outre, la plupart des fonctionnaires impliqués ne se souviennent même pas d’avoir discuté de l’opportunité de donner à la campagne Trump un briefing défensif, l’explication étant qu’ils ne voulaient pas alerter la campagne parce que le FBI ne savait pas si l’équipe de Trump était en fait de connivence avec la Russie.

M. Durham a souligné que dans l’une des affaires impliquant Hillary Clinton, le FBI ne savait pas non plus si sa campagne était de connivence avec le gouvernement étranger concerné, mais il a tout de même donné à Mme Clinton, par l’intermédiaire de son avocat, un briefing défensif.

En outre, le FBI n’a pas hésité à demander un mandat FISA contre un autre collaborateur de la campagne Trump, Carter Page, en utilisant des affirmations non vérifiées du tristement célèbre dossier Steele, dont ils savaient qu’il avait été transmis au FBI par le camp Clinton.

Les fonctionnaires du FBI ont intégré les affirmations du dossier dans une demande de mandat FISA deux jours seulement après les avoir obtenues, avant même de tenter de les vérifier. Le mandat a été délivré en un mois.

Le rapport indique que le dossier est un amalgame d’informations publiques et de montages. Le FBI a reconnu par la suite qu’au moins les derniers renouvellements du mandat FISA n’étaient pas valables et avaient donné lieu à une surveillance illégale.

Source : https://www.epochtimes.fr/le-rapport-durham-montre-que-le-fbi-a-entrave-a-plusieurs-reprises-les-enquetes-sur-clinton-2319333.html