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Acteurs discrets, recul sur l’inclusion… Hollywood a-t-il cédé face au trumpisme ? Article BFM TV

NDLR : nous avons bien une petite idée, chez la-verite-vous-rendra-libres.org des raisons de ce revirement 


Publié par BFM TV le 8 mars 2025

A l’image de la cérémonie des Oscars, sans un mot sur la politique de Donald Trump, Hollywood est étonnamment silencieux et même docile en ce début de deuxième mandat.

Les premiers Oscars de la deuxième ère Trump se sont tenus il y a près d’une semaine. Loin des discours engagés de 2017, Hollywood semble s’être résigné face à ce second mandat. Il y a certes eu Zoé Saldana, Oscar du meilleur second rôle pour Emilia Perez, qui a évoqué sa fierté d’être “l’enfant de parents immigrés”, et puis Adrien Brody, Oscar du meilleur acteur, qui a, lui, souhaité “un monde plus sain, plus heureux, et surtout plus inclusif”.

« Je suppose que les Américains sont ravis de voir quelqu’un s’opposer enfin à un puissant Russe », a glissé Conen O’Brien, hôte de la soirée, se réjouissant du succès d’Anora, sur une jeune prostituée s’opposant à un oligarque russe.

Malgré ces allusions à la politique de Donald Trump à l’encontre des migrants et des minorités, et à sa gestion du conflit entre Russes et Ukrainiens, jamais le nom du 47e président des États-Unis n’a été prononcé lors de la soirée.

Pas plus que lors de la cérémonie des Sag Awards, les récompenses décernées par le syndicat des acteurs, quelques jours plus tôt, où seule Jane Fonda avait lancé:

“Ne vous y trompez pas, l’empathie, ce n’est pas de la faiblesse, ce n’est pas ‘woke’. Au passage, ‘woke’ signifie simplement que vous vous souciez des autres”.

Une pointe adressée à l’administration Trump, qui fait du « wokisme » la source de tous les maux des États-Unis et de la lutte contre le « wokisme » son cheval de bataille.

Autres temps, autre ambiance, en février 2017, l’animateur Jimmy Kimmel, qui présentait la cérémonie des Oscars, n’avait pas hésité à qualifier Donald Trump, qui commençait alors son premier mandat, de « raciste ».

« Changement de cap »

« Je sais que ce n’est pas quelque chose de très populaire à faire, mais je voudrais dire merci au président Trump », avait-il lancé, ajoutant, face à une salle hilare, « vous vous souvenez de l’année dernière quand les Oscars semblaient racistes? ».

Huit ans plus tard, l’ambiance est tout autre. Même les acteurs les plus engagés, comme Robert De Niro ne font plus entendre leur voix.

« Pourquoi Hollywood est-il soudain devenu muet sur Trump ?  », s’interrogeait le Hollywood Reporter début janvier, évoquant le peu de soutien qu’avait reçu de la part de l’industrie du cinéma le film The Apprentice, qui racontait les débuts peu glorieux du jeune Donald Trump.

« Après avoir déployé toutes les armes pour empêcher Trump de regagner la Maison Blanche – en lâchant toutes les performances de Beyoncé, les articles de George Clooney et les soutiens de Taylor Swift – l’industrie est pratiquement devenue silencieuse (…) depuis qu’il a gagné« , commentait ainsi le magazine spécialisé.

Dès juillet 2024, alors que Trump n’était encore que candidat, le Wall Street Journal commentait le « changement de cap » de Hollywood, pour tourner le dos à son « wokisme » supposé.

Le journal économique citait l’exemple de Twisters, le remake du film catastrophe sur les tornades, qui non seulement n’évoquait pas le changement climatique, mais suggérait plutôt le danger des énergies renouvelables, à grand coup de pales d’éoliennes volantes.

« Renoncer aux messages progressistes »

« Ces dernières années, Hollywood a semblé n’écouter que la moitié gauche du pays », notait encore le Wall Street Journal, ajoutant que « les conservateurs poussaient désormais Hollywood à renoncer aux messages progressistes ».

Depuis le retour de Donald Trump, plusieurs studios ont également décidé, comme l’a fait Mark Zuckerberg avec Meta, de faire marche-arrière en termes d’inclusion au sein de leurs équipes. C’est le cas des studios Paramount, dont les dirigeants ont annoncé le 26 février dernier aux salariés, « des changements dans la façon dont l’entreprise aborde l’inclusion à l’avenir », comme le rapporte Variety.

L’administration Trump fait en effet pression sur les entreprises pour qu’elles abandonnent les programmes EDI (Equity, Diversity, Inclusion), visant à promouvoir l’inclusion et lutter contre les discriminations.

Chez Disney aussi, le ton a changé. La compagnie, qui a choisi une actrice noire pour incarner la Petite sirène dans son live action tiré du dessin animé, et mis en scène des héros homosexuels, est depuis longtemps la cible favorite des conservateurs qui l’accusent d’être trop « woke ».

Si le PDG de Disney, Bob Iger, s’était opposé en 2022 à une loi promue par le gouverneur de Floride, interdisant d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école primaire, Disney a récemment modifié les objectifs de ses dirigeants, qui ne sont plus d’accroître la diversité et l’inclusion.

En février 2022, Disney a renoncé à son programme Reimagine Tomorrow, qui visait à donner une voix aux minorités et aux voix sous-représentées en général, pour « un monde plus inclusif ».

Le studio a également amendé ses messages d’avertissements précédant certains classiques comportant des propos caricaturaux, voire racistes. Pour l’extrême droite américaine, ces messages étaient vu comme de la censure des « wokes ».

En septembre 2024, d’anciens salariés de Pixar (dans le giron de Disney) ayant travaillé sur Vice-Versa 2 affirmaient auprès du site IGN avoir reçu des instructions pour que le personnage principal du film, la jeune Riley, apparaisse « moins gay ». Récemment c’est un personnage trans, qui a disparu de la série Pixar Gagné ou Perdu.

Pourtant, tempère le Los Angeles Times dans un article intitulé « Hollywood a perdu la guerre culturelle », « Hollywood n’a fait que des progrès modestes en matière d’inclusion – en tout cas, rien de l’ordre d’une révolution à inverser ». Pour le quotidien américain, « les prétentions d’Hollywood à nous représenter n’ont jamais été un principe idéologique fondamental ni un acte de solidarité politique », mais plutôt « une forme de prévision des tendances ».

Le retour de « l’âge d’or » d’Hollywood

Pour remettre au pas Hollywood, un endroit « formidable mais très perturbé », Donald Trump a annoncé nommer trois « ambassadeurs spéciaux », Jon Voight (86 ans), Mel Gibson (69 ans), et Sylvester Stallone (78 ans), trois acteurs conservateurs qui ont soutenu Trump. Leur mission assez floue, orientée comme tout chez Trump autour du business, fleure un peu le maccarthysme.

« Ils seront mes envoyés spéciaux dans le but de rendre Hollywood, qui a perdu beaucoup d’affaires au cours des quatre dernières années au profit de pays étrangers, plus grand, meilleur et plus fort que jamais! », a annoncé Donal Trump sur son réseau social Truth Social en janvier dernier, quelques jours avant son investiture.

« Ces trois personnes très talentueuses seront mes yeux et mes oreilles, et je ferai ce qu’elles suggèrent. Ce sera à nouveau, comme les États-Unis d’Amérique eux-mêmes, l’âge d’or d’Hollywood! »

Les trois ambassadeurs de Donald Trump, qui ont découvert leur nouveau rôle en même temps que le reste du monde, n’ont pour l’instant fait aucune annonce fracassante pour ramener l’âge d’or hollywoodien.

Source : https://www.bfmtv.com/people/cinema/acteurs-discrets-recul-sur-l-inculsion-hollywood-a-t-il-cede-face-au-trumpisme_AN-202503080193.html