Conscription,  Guerre

« Il y a eu de tels cas » : Volodymyr Zelensky reconnaît l’enrôlement forcé de soldats ukrainiens

Publié par Le Figaro, le 29 janvier 2024

Dans le contexte du projet de loi controversé sur la mobilisation, le président ukrainien a admis et regretté que des «représentants des bureaux de recrutement ont parcouru les rues à la recherche» de soldats.

Face à la pénurie de soldats, l’Ukraine a parfois utilisé les grands moyens. Dans un entretien accordé à la chaîne allemande ARD, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que certains représentants des bureaux de recrutement ont déjà enrôlé de force certains hommes en âge de combattre«Oui, il y a eu de tels cas», a déclaré le chef d’État ukrainien. «Certains représentants des bureaux d’enrôlement militaire ont parcouru les rues à la recherche d’hommes qui refusaient de se mobiliser de leur plein gré, mais c’était une erreur», a-t-il admis.

Sur ce sujet, Volodymyr Zelensky a tenu à être «aussi juste que possible»«Y a-t-il eu de tels cas ? Oui il y en a eu. Est-ce que c’était la bonne chose à faire ? Absolument pas. Ils n’auraient pas dû faire cela». Le président ukrainien a indiqué qu’il avait demandé aux responsables militaires et politiques «de se préparer à l’arrivée prochaine du projet de loi (de mobilisation, NDLR), afin qu’il n’y ait aucune chance que ce genre de cas de figure ne se reproduise».

Un projet de loi controversé

Ce texte de loi, qui devait être discuté au Parlement à partir du 11 janvier, a été provisoirement retiré. Il répondait à une demande de l’armée ukrainienne, qui avait fait part au chef d’État de la nécessité d’enrôler 450.000 à 500.000 nouveaux soldats. Le 25 décembre, le gouvernement avait donc présenté un projet de loi, qui prévoyait le passage de l’âge de la conscription de 27 à 25 ans, un renforcement des sanctions pour les réfractaires et la simplification des procédures d’enrôlement. Sur ce dernier point, Volodymyr Zelensky a insisté auprès d’ARD sur «les possibilités d’utiliser le format numérique»«Nous vivons à une époque de digitalisation, et nous sommes un pays très porté sur ce changement. Nous pouvons régler ce problème d’une façon moderne», a-t-il assuré.

Ce projet de loi visait surtout à compenser les pertes élevées sur lesquelles l’armée ne communique pas et à relever ceux qui combattent la Russie depuis bientôt deux ans. Mais la mobilisation de soldats se heurte à la nécessité de conserver une main-d’œuvre suffisante pour l’activité économique du pays.

Surtout, certaines dispositions prévues par le texte de loi font l’objet d’une controverse, et «violent directement les droits humains», comme l’a estimé sur Telegram David Arakhamia, patron du groupe parlementaire présidentiel Serviteur du peuple. Parmi elles, notamment, l’élargissement des pouvoirs des représentants des centres de recrutement et l’envoi des convocations militaires par voie électronique. Le gouvernement ukrainien planche d’ores et déjà sur un projet de loi amendé, qui contenterait les députés.

Source : https://www.lefigaro.fr/international/il-y-a-eu-de-tels-cas-volodymyr-zelensky-reconnait-l-enrolement-force-de-soldats-ukrainiens-20240129


Publié par RTBF.be le 7 février 2024

Guerre en Ukraine : le Parlement ukrainien vote en première lecture une loi qui simplifie les procédures d’enrôlement

Le Parlement ukrainien a voté mercredi [7 février 2024], en première lecture, pour un projet de loi controversé sur la mobilisation militaire destiné à permettre à l’armée de regarnir ses rangs après deux ans de guerre avec la Russie, ont annoncé des députés.

Un total de 243 élus ont voté en faveur de ce document contre un minimum requis de 226, ont écrit plusieurs parlementaires sur les réseaux sociaux. Pour être adopté, le texte doit cependant encore faire l’objet de débats parlementaires, de propositions d’amendements et d’un vote en deuxième lecture, une procédure qui peut s’étaler sur plusieurs semaines. Le président Volodymyr Zelensky devra ensuite le promulguer.

Un débat sur la mobilisation fait rage depuis des semaines en Ukraine. L’armée ukrainienne a subi des pertes dont l’ampleur est gardée secrète et peine aujourd’hui, contrairement au début du conflit, à trouver des volontaires pour le front. Ce projet de loi préparé par le gouvernement devait être examiné au Parlement en janvier mais les députés avaient fini par renvoyer le texte pour réécriture.

Le document voté mercredi [7 février 2024] prévoit de simplifier les procédures d’enrôlement et d’introduire des sanctions pour les réfractaires. À la différence du projet précédent, il prévoit cependant que ces sanctions doivent être approuvées par un tribunal. Selon des critiques, il ne règle en revanche pas le problème de la démobilisation de ceux qui sont au front depuis longtemps. Volodymyr Zelensky avait affirmé en décembre que l’armée lui avait proposé de mobiliser jusqu’à 500.000 personnes supplémentaires.

Source : https://www.rtbf.be/article/guerre-en-ukraine-le-parlement-ukrainien-vote-en-premiere-lecture-pour-un-projet-de-loi-controverse-sur-la-mobilisation-militaire-11325895


Publié par TF1 Info le 3 février 2024

« J’essaie de sortir le moins possible de chez moi  » : en Ukraine, la crainte d’une nouvelle mobilisation

Une nouvelle loi sur la mobilisation de plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens est en cours de rédaction. Les hommes en âge d’être appelés pour se battre vivent la peur au ventre. Beaucoup d’Ukrainiens tentent d’échapper aux convocations envoyées par le centre de recrutement.

Nous devons faire face à une réduction du soutien militaire de nos principaux alliés, aux prises avec leurs propres tensions politiques ». Voici ce qu’a déclaré le chef de l’armée ukrainienne Valery Zaloujny dans une tribune pour CNN publiée jeudi. Une baisse qui obligerait ainsi l’Ukraine à adapter sa stratégie militaire. Le très populaire commandant en chef des armées, dont les tensions avec le président Volodymyr Zelensky suscitent de nombreux commentaires, a également affirmé que l’Ukraine ne sera pas en mesure d’augmenter les effectifs de son armée à moins que le Parlement ne prenne des mesures « impopulaires » pour mobiliser davantage d’hommes.

L’armée a demandé au président Zelensky d’enrôler un demi-million d’habitants supplémentaires pour remplacer les soldats épuisés, face aux quelque 600 000 Russes déployés en Ukraine. Le gouvernement ukrainien a de son côté lancé une nouvelle campagne de mobilisation, car il peine à recruter. Mais alors que la loi sur la mobilisation de plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens est en cours de rédaction, beaucoup d’hommes en âge d’être concernés tentent par tous les moyens d’échapper aux convocations du centre de recrutement, envoyées dans tout le pays.

« J’essaie de sortir le moins possible de chez moi »

« Les gens voient ce qu’est la guerre, ça les démoralise, car ils comprennent à présent ce que cela signifie. Ils ne veulent plus se rendre dans un centre de recrutement. Des cas comme ça, il y en a beaucoup », affirme Génia, soldat recruteur réformé après trois blessures sur le front. Désormais, son rôle est d’aider au recrutement des soldats qui remplaceraient ceux qui se battent depuis presque deux ans.

Une mission difficile, car depuis l’annonce de cette mobilisation, beaucoup d’Ukrainiens vivent dans la peur, comme Yuri, un civil mobilisable qui s’est confié à LCI : « J’essaie de sortir le moins possible de chez moi. Je connais les itinéraires à emprunter. »

Les contrôles se multiplient

Comme Yuri, de nombreux civils mobilisables craignent les contrôles, qui se multiplient« On se poste devant les stations de métro pour vérifier les identités », explique Génia dans le reportage de LCI visible ci-dessus. De plus, des listes de réfractaires sont transmises à la police. Yuri, lui, se raccroche au texte de la Constitution ukrainienne pour tenter d’échapper au centre de recrutement« La défense de son pays ne se fait pas seulement les armes à la main. On peut le faire en restant à l’arrière », souligne-t-il.

Un argument que n’entendent pas les autorités ukrainiennes. « On aimerait bien que les combats soient moins intenses car cela demanderait moins de mobilisation de notre côté. Mais malheureusement, on y est obligé par une réalité mathématique : les Russes sont plus nombreux », avance Mikhaïlo Podoliak, conseiller du président Zelensky. Une équation insoluble qui est en train de fracturer la société ukrainienne.

Source : https://www.tf1info.fr/international/document-lci-guerre-russie-en-ukraine-la-crainte-d-une-nouvelle-mobilisation-2284963.html


Publié par La Dépêche le 7 février 2024

Guerre en Ukraine : Kiev en manque de soldats ? Pourquoi un projet de loi du Parlement suscite la controverse

Confronté à la démobilisation de ses soldats, le Parlement ukrainien a voté ce mercredi en faveur d’un projet de loi qui devrait permettre de regarnir ses rangs. Mais le texte ne fait pas l’unanimité.

Le Parlement ukrainien a voté mercredi, en première lecture, pour un projet de loi controversé sur la mobilisation militaire destiné à permettre à l’armée de regarnir ses rangs après deux ans de guerre avec la Russie, ont annoncé des députés.

Que prévoit ce texte ?

Un total de 243 élus ont voté en faveur de ce document contre un minimum requis de 226, ont écrit plusieurs parlementaires sur les réseaux sociaux. Ce projet de loi prévoit de simplifier les procédures d’enrôlement et d’introduire des sanctions pour les réfractaires. À la différence du projet précédent, il prévoit cependant que ces sanctions doivent être approuvées par un tribunal. Volodymyr Zelensky avait affirmé en décembre que l’armée lui avait proposé de mobiliser jusqu’à 500 000 personnes supplémentaires.

Pourquoi suscite-t-il la polémique ?

Un débat sur la mobilisation fait rage depuis des semaines en Ukraine. L’armée ukrainienne a subi des pertes dont l’ampleur est gardée secrète et peine aujourd’hui, contrairement au début du conflit, à trouver des volontaires pour le front. En outre, des critiques du texte estiment qu’il ne règle pas le problème de la démobilisation de ceux qui sont au front depuis longtemps.

Quel avenir pour ce projet de loi ?

Ce projet de loi préparé par le gouvernement devait être examiné au Parlement en janvier [2024] mais les députés avaient fini par renvoyer le texte pour réécriture. Désormais, pour être adopté, le texte doit encore faire l’objet de débats parlementaires, de propositions d’amendements et d’un vote en deuxième lecture, une procédure qui peut s’étaler sur plusieurs semaines. Le président Volodymyr Zelensky devra ensuite le promulguer.

Source : https://www.ladepeche.fr/2024/02/07/guerre-en-ukraine-kiev-en-manque-de-soldats-pourquoi-un-projet-de-loi-du-parlement-suscite-la-controverse-11749810.php