
« Je servais Lucifer sans le savoir », le livre-choc d’un ancien franc-maçon
Publié par Aleteia le 27 février 2017
Entretien avec Serge Abad-Gallardo, ancien « fils de la veuve ».
Serge Abad-Gallardo s’est fait connaître par un premier livre J’ai frappé à la porte du temple (éditions Téqui, 2014). Après ses annonces fracassantes, il revient avec un nouveau livre au titre singulier : Je servais Lucifer sans le savoir (éditions Tequi, 2016).
Aleteia : Dans votre premier ouvrage, vous expliquiez en quoi catholicisme et maçonnerie sont incompatibles. Quelles ont été les réactions des catholiques et des maçons ?
Serge Abad-Gallardo : Globalement, les réactions furent très favorables, mais pas toutes ! Après avoir animé plus de quarante conférences sur ce thème depuis octobre 2014, je vois que les catholiques sont convaincus de cette incompatibilité mais souhaitent des précisions sur sa nature. Certains francs-maçons y participent aussi parfois, ils s’expriment avec plus ou moins d’agressivité mais ne la comprennent pas. Soit parce qu’ils sont profondément « pris » par la doctrine relativiste. Soit parce qu’ils estiment que, je les cite, « l’Église n’a rien compris ».
C’est pourtant le cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui précisa les raisons doctrinales de cette incompatibilité par le décret du 26 novembre 1983 (que vous pourrez retrouver en intégralité ici, Ndlr). Mais la franc-maçonnerie est très obstinée : selon le père Alberto Barcena-Perez, qui rapporte même dans son livre (Iglesia y Masoneria. Las dos ciudades, éd San Roman 2016) qu’un franc-maçon et homme politique français, avait envoyé une lettre le 8 mars 2016 au pape François, lui demandant rien moins que de revenir sur 300 années de doctrine vaticane interdisant à un catholique d’appartenir à la franc-maçonnerie.
Maintenant, vous allez plus loin encore puisque vous affirmez que la maçonnerie est, in fine, un culte à Lucifer. En êtes-vous sûr ?
Absolument et je cite environ 200 documents maçonniques. Comme l’expliquait un auteur Espagnol, éminent spécialiste du sujet (Ricardo de la Cierva : Masoneria, Satanismo y Exorcismo) : « Satan n’a pas besoin qu’on lui rende un culte afin de parvenir à ses fins. Tout ce qu’il doit faire est d’éviter que l’Homme suive Jésus ». L’influence Luciférienne est subtile : Il ne s’agit pas d’un « culte » direct à Lucifer. La franc-maçonnerie n’est pas une « Église satanique ». Je cite cependant nombre de « planches » (travaux, Ndlr) maçonniques louant explicitement Lucifer* ! Enfin, il existe, dans certains Hauts Grades, des signes Lucifériens que je décris. De même, l’ésotérisme, l’hermétisme, l’occultisme, qui fondent les rituels maçonniques, sont des pratiques proprement sataniques. Nombre d’écrits que je cite glorifient explicitement le Serpent de la Genèse, en tant que libérateur de l’Humanité. On ne peut donc être plus clair : la franc-maçonnerie, toutes obédiences et rites confondus, est bien luciférienne.
La majorité des « frères » sont-ils conscients de ce culte ?
Non. Beaucoup pensent que la Franc-maçonnerie n’est qu’une association philosophique anodine tendant à « libérer » l’Humanité. Ce n’est pas le cas. Et peu nombreux sont les francs-maçons qui discernent l’action magique des rituels.
En dépit de ce constat abrupt, vous dites ne pas vouloir heurter les maçons mais leur tendre la main. Que diriez-vous à un ami franc-maçon ?
Je voudrais le convaincre que je ne me situe pas dans un « anti-maçonnisme » primaire, respectant trop la liberté de conscience et de religion. Je n’ai pas non plus d’animosité à leur égard, même s’ils estiment que j’écorche parfois l’institution à laquelle ils appartiennent. Mais je différencie clairement les franc-maçons et la Franc-maçonnerie. Je voudrais leur parler de l’Amour fou d’un Dieu qui nous aime tant qu’il est venu mourir sur la Croix pour nous sauver et les inviter à une adoration du Saint-Sacrement ou à une « Lectio Divina ». Ils verraient la différence entre la Parole de Dieu, accueillie dans notre cœur, et la « Parole perdue » de la Franc-maçonnerie.
Peut-on sortir facilement de la maçonnerie ?
En théorie oui. Une simple lettre suffit (les franc-maçons se plaisent à dire qu’à la différence d’une secte, il est très difficile d’entrer en maçonnerie et très facile d’en sortir, Ndlr). Mais en pratique cela devient plus compliqué. Surtout si, comme moi, on a été très longtemps franc-maçon : on perd tous ses « amis », tous ses contacts et réseaux professionnels. Parfois c’est plus compliqué encore, surtout si, comme moi, l’on écrit ou si l’on donne des conférences ! Sur le plan spirituel, une prière de délivrance, voire plus, n’est pas à négliger. En tout état de cause, il est souhaitable d’en parler à un prêtre bien au fait de ces questions (parfois ce n’est malheureusement pas le cas), et au moins de se confesser afin de pouvoir recevoir à nouveau les sacrements.

Conseilleriez-vous aux maçons d’aller aider les pauvres, à l’hôpital comme vous l’avez fait ?
La relation de la franc-maçonnerie est particulière devant la détresse humaine. Elle est globalement conceptuelle, c’est-à-dire qu’elle concerne l’ « Humanité » et relève plutôt des concepts et des idéaux. Quelques francs-maçons s’engagent pourtant réellement, il faut le dire, dans des actions humanitaires. Mais la Franc-maçonnerie ne sollicite l’entraide de ses adhérents que pour assister les « frères » en difficulté. C’est ainsi que je me souviens, par exemple, de « quêtes » en loge afin d’apporter un soutien financier aux « frères » touchés par les inondations dans l’Hérault en 2004. Mais pas aux « profanes » ! L’Église, quant à elle, a toujours été proche des pauvres et de ceux qui souffrent, croyants ou pas.
Quel conseil me permettrais-je de donner aux maçons ? D’abord, de démissionner pour se tourner vers Marie et vers le Christ. Ensuite, en effet, d’aider ceux qui souffrent, mais avec la charité du Seigneur. Car cette mission n’est pas seulement humanitaire. Elle est charité de Dieu et de l’Église. Or je n’imagine pas qu’un maçon puisse aider un mourant en invoquant (les maçons ne prient pas) le Grand Architecte de l’Univers : Le G.A.D.L.U n’est pas mort en croix pour nous sauver. Ce n’est donc pas un « dieu » personnel et aimant, mais un vague concept. En revanche, la prière chrétienne n’est rien d’autre qu’un appel à la pitié du Seigneur, dans la communion avec l’Esprit Saint.
Propos recueillis par Christian Redier.
Je servais Lucifer sans le savoir, de Serge Abad-Gallardo, Pierre Téqui éditeur, 224 pages, 16,50 euros.
* Lucifer signifie en latin porteur de lumière, dans la Tradition chrétienne, il est l’ange déchu pour s’être rebellé contre Dieu mentionné par Isaïe. Lorsque la franc-maçonnerie parle de « Lumière », elle parle d’un savoir ésotérique, hermétique et occulte, d’une « Connaissance » que poursuivent les francs-maçons. Elle est symbolisée par le « G » souvent inscrit sur les sigles maçonniques : dans une étoile à cinq branches ou bien dans un compas et une équerre, les outils du maître-maçon, de l’architecte. Ce « G » désigne la « Gnose » (du grec gnôsis, connaissance), un savoir caché, réservé aux seuls initiés. Les premiers chrétiens, et parmi eux saint Irénée, ont sévèrement mis en garde contre une lecture gnostique de l’évangile, considérée comme une grave hérésie.
Publié par Aleteia, le 5 mai 2015
Les révélations fracassantes d’un ancien grand maître franc-maçon
« Des lois comme l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel ont été étudiées et mûries dans les loges avant d’être votées par les députés » confirme Serge Abad-Gallardo, ancien franc-maçon.
Ils sont nombreux à quitter la franc-maçonnerie, mais rares sont ceux qui osent le dire. C’est le cas de Serge Abad-Gallardo, architecte français âgé d’une soixantaine d’années. Il a passé 24 ans au sein d’une des obédiences les plus importantes de France, celle du Droit Humain (une émanation du Grand Orient de France). Son livre J’ai frappé à la porte du Temple (Éd. Pierre Téqui), sous-titré « Parcours d’un franc-maçon en crise spirituelle » est le témoignage passionnant des années que l’auteur a passé dans la franc-maçonnerie. Après sa conversion au christianisme (il était déjà baptisé, mais s’était éloigné de l’Église), il a compris que la religion catholique et l’idéologie maçonnique étaient incompatibles et a décidé d’en sortir. Le processus de son retour à la foi a été long et semé d’embûches.
Pour quelle raison êtes-vous entré dans la franc-maçonnerie?
Serge Abad-Gallardo : J’avais l’âge et la situation sociale idéales pour être franc-maçon : à 33 ans, j’étais haut-fonctionnaire municipal, en tant que directeur de l’urbanisme. À cette époque, je m’étais éloigné de l’Église et ma foi était bien tiède. Un ami que je ne savais pas franc-maçon m’a proposé d’y entrer. J’étais curieux de découvrir les prétendus secrets de cette organisation.
Quand avez-vous commencé à prendre conscience de ses aspects dérangeants ?
S.A.-G. : Au début, certaines paroles du rituel maçonnique (rite écossais ancien et accepté) m’ont fait reconnaître des liens entre la franc-maçonnerie et l’Église. À titre d’exemple, dans le rituel d’initiation on retrouve des phrases comme : « Cherchez et vous trouverez » ou « Frappez, et l’on vous ouvrira » qui sont extraites des Évangiles. Mais, petit à petit, je me suis rendu compte que le sens que l’on donnait à ces versets n’avait plus rien à voir avec l’esprit du Nouveau Testament. J’ai entendu aussi des expressions très anticléricales. Cela ne m’a pas plu, mais je me suis adapté car j’étais éloigné de la foi, et surtout de l’Église. En outre, dans la franc-maçonnerie on parlait beaucoup de fraternité, mais j’ai pris conscience que derrière cette apparence de fraternité, les petits arrangements et les luttes pour le pouvoir étaient bien réels. Enfin, quand je suis revenu à la foi, j’ai compris que le catholicisme et la franc-maçonnerie étaient incompatibles.
Comment s’est déroulé ce processus de conversion ?
S.A.-G. : Il a duré près de neuf ans ! Je crois que Dieu m’a laissé si longtemps dans l’erreur de la franc-maçonnerie (24 ans, jusqu’à devenir Vénérable Maître et accéder aux plus hauts grades) afin qu’aujourd’hui aucun maçon ne puisse me dire – comme certains ont tenté de le faire, en toute mauvaise foi – que je n’ai rien compris. Je suis passé par divers stades. Tout d’abord, comme je l’explique dans mon livre, j’ai pris conscience de la présence du Christ à mes côtés. Cela a débuté en 2002, quand j’ai rencontré un prêtre franciscain près d’Aix-en-Provence. Ses paroles m’ont paru maçonniques et m’ont plu parce que je pensais qu’il existait des liens entre la franc-maçonnerie et le catholicisme, mais j’ai compris au fur et à mesure que le sens de ses paroles était fondamentalement différent.

Par exemple ?
S.A.-G. : Lorsque la franc-maçonnerie parle de « Lumière », elle parle d’une « Connaissance »*, d’un savoir ésotérique, hermétique et occulte. Alors que ce Franciscain me parlait de la « Lumière » comme étant l’Amour de Dieu pour nous. Encore un exemple, quand la franc-maçonnerie reprend à son compte : « Cherchez et vous trouverez » (Matt. 7 – 7 NDLR), il s’agit d’aller chercher et de trouver au fond de soi-même. C’est la parole hermétique maçonnique « V.I.T.R.I.O.L. » (Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem : Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée). Les paroles de l’Évangile ne signifient rien de tout cela en réalité : elles nous révèlent que Dieu nous cherche avant même que nous ne pensions à Le chercher. C’est Dieu qui donne l’Amour à l’homme, non le contraire. L’amour de l’homme est une image de l’Amour de Dieu. Dieu nous a faits à son image. Tout ceci n’a rien à voir avec la magie, l’occultisme ou des formules symboliques ! Je suis sorti de cette rencontre avec le Franciscain complètement bouleversé, et j’ai senti la présence du Christ à mes côtés. Je ne pouvais imaginer qu’Il m’aimait de cet Amour immense que je ressentais à présent dans tout mon être. Il n’y a pas de mots pour le décrire.
Mais ce n’était pas encore la conversion complète…
S.A.-G. : J’ai recommencé à prier, sans pour autant retourner à la messe. Un jour de 2005, à une bien mauvaise époque de ma vie, je me trouvais dans une chapelle quand le Christ m’a répondu. Une expérience incroyable, j’en suis quasiment tombé de mon banc ! Mais je résistais encore sans comprendre exactement ce que le Christ attendait de moi.
Que s’est-il passé ensuite ?
S.A.-G. : En 2012, j’ai expérimenté ce que l’on peut appeler « le Mal absolu ». J’ai vu jusqu’où va la noirceur de l’âme humaine. Par la sorcellerie et la magie**, j’ai constaté la présence du diable et son œuvre maléfique dans une vie. Cela peut paraître incroyable et je n’ai pas d’autre choix que de raconter les choses telles qu’elles se sont passées. Le monde s’est refermé sur moi. En quelques mois, j’ai perdu mon emploi, un bon salaire, la maison où nous habitions, mon voilier de 12 mètres, ma voiture de sport, mes amis… Je me sentais totalement perdu et ne trouvais plus de repères dans la franc-maçonnerie. Personne ne vous y explique pourquoi le mal existe dans le monde par exemple. Ni comment le combattre. L’idée m’est venue de faire une retraite quelques jours à l’abbaye de Lagrasse. Là bas, devant le Christ en croix, je me suis mis à pleurer et me suis rendu compte que ce Christ pleurait avec moi. Cet Amour fut comme une lumière. J’ai passé une semaine avec les moines, et mon cœur s’est ouvert totalement à l’Amour du Christ.
Et c’est à ce moment que vous êtes sorti définitivement de la franc-maçonnerie…
S.A.-G. : Tout ce que j’y vivais m’a paru faux, ou du moins tiède. Je ne pouvais plus y rester après avoir compris que la franc-maçonnerie est totalement incompatible avec la foi catholique.
A-t-elle réellement le pouvoir que lui prête sa légende ?
S.A.-G. : Oui, ce pouvoir, elle l’a ! En France, depuis 2012, une majorité de ministres du gouvernement sont maçons. Les grands maîtres du Grand Orient, du Droit Humain ou de la Grande Loge veulent changer la société. Des lois comme l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel correspondent aux idées maçonniques d’émancipation de l’individu qui n’en réfère plus qu’à lui même, sans autre limite morale que celle qu’il se fixe. Un grand maître de la Grande Loge de France, Pierre Simon, a avoué que toutes ces lois étaient pensées et mûries en loges avant même d’être débattues par les députés.
Et elle conspire ?
S.A.-G. : La franc-maçonnerie croit en sa propre « utopie ». Autrement dit, tout ce qui est possible à un être humain, peut et doit lui être permis. La morale découle du pacte social et pas de la loi naturelle voulue par Dieu. Sans enfer ni paradis, sans jugement dernier ni rédemption, il n’y a pas d’autre mode de vie possible que l’hédonisme : le plaisir et le bonheur en cette vie sont l’unique but à poursuivre. Le Salut éternel n’existe pas, il faut jouir de la vie présente. La franc-maçonnerie conspire, dès lors, contre toute façon de penser qui ne serait pas la sienne et ne suivrait pas cet objectif.***
Notes :
* La « Connaissance » que poursuivent les francs-maçons est symbolisée par le « G » souvent inscrit sur les sigles maçonniques : dans une étoile à cinq branches ou bien dans un compas et une équerre, les outils du maître-maçon, de l’architecte. Ce « G » désigne la « Gnose » (du grec gnôsis, connaissance), un savoir caché, réservé aux seuls initiés. Les premiers chrétiens, et parmi eux saint Irénée, ont sévèrement mis en garde contre une lecture gnostique de l’évangile, considérée comme une grave hérésie.
** La Franc-Maçonnerie est un ordre initiatique ésotérique. Les connaissances qu’elle dit détenir sont réservées à ses membres (du grec éso, au-dedans). Par nature elles ne doivent pas être à mises la portée de tous, ce que la maçonnerie appelle « les petits mystères et les grands mystères ». Ces mystères se perdent parfois aux frontières du spiritisme et des messes noires comme le rappelait en 2011 le père Georges Morand (†2014), ancien exorciste du diocèse de Paris au micro de France Culture.
*** v. la première lettre de saint Paul aux Corinthiens (ch. 15) :
S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu (…)
Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés (…)
Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
Adapté de l’espagnol par Élisabeth de Lavigne avec Aleteia France
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Source : https://fr.aleteia.org/2015/05/05/les-revelations-fracassantes-dun-ancien-grand-maitre-franc-macon/
Les livres de Serge Abad-Gallardo :

Source : https://www.laprocure.com/author/0-11396168/abad-gallardo-serge

