Foi,  Papes

La clé théologico-morale du Code Ratzinger : une « large restriction mentale »

Publié en italien par liberoquotidiano.it le 27 novembre 2023 – Auteur : Andrea Cionci

Cela peut sembler une image pour décrire des formes de fermeture intellectuelle générique, mais par « large restriction mentale » nous entendons un concept précis de théologie morale ICI qui se révèle être la clé fondamentale pour comprendre tout le « Code Ratzinger », c’est-à-dire ce système de communication par lequel le Pape Benoît a réussi à nous faire comprendre son siège empêché et à toujours dire la vérité, laissant ses ennemis comprendre ce qu’ils voulaient pour se schématiser eux-mêmes. ICI les détails de toute l’enquête

Une lectrice nous a fait parvenir un échange qu’elle a eu avec les Amis dominicains publié ICI .

Question : « Le mensonge est-il toujours illicite, ou peut-il parfois être fait pour le bien ? » Dans le cas, par exemple, où des moines cachent dans leur couvent un fugitif injustement persécuté, face à l’interrogatoire des persécuteurs, le religieux doit-il, ou non, mentir ?

La réponse du père dominicain Angelo Bellon est très claire : « On ne devrait jamais faire le mal, même pour le bien. Et le mensonge, en soi, est toujours un mal. C’est pourquoi il ne doit jamais être dit. Cependant, il arrive que ce qui semble être un mensonge ne le soit pas, soit parce qu’il n’y a pas de devoir de répondre sur des choses dont l’interlocuteur n’a pas le droit de connaître la vérité, soit parce que l’on fait en fait une « restriction mentale », c’est-à-dire que l’on restreint dans son propre esprit le sens des mots que l’on dit. Les moralistes distinguent la restriction mentale étroite (lorsqu’il n’est absolument pas possible, à partir de ce que l’on dit, de connaître la vérité) et la restriction mentale large (lorsqu’il est possible de connaître la vérité qui reste seulement voilée). La restriction mentale étroite n’est pas licite et a été condamnée par le Saint-Office (DS 2126-2128). La restriction mentale large, en revanche, est licite. Puisqu’il n’y a pas d’autre moyen de s’exprimer, on permet à l’interlocuteur de comprendre la phrase dans un sens plus large, alors qu’EN RÉALITÉ, LE PARLEUR L’ENTEND DANS UN SENS PLUS RESTRICTIF.

Par exemple, si les moines répondaient aux persécuteurs : « Nous ne cachons pas l’homme que vous cherchez », il s’agirait d’une restriction mentale étroite, c’est-à-dire qui ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Un mensonge pur et simple, et ce serait illégal.

A l’inverse, une réponse avec une large restriction mentale pourrait être : « Nous ne cachons pas les criminels », ce qui signifie que le fugitif n’est pas un criminel, mais une personne innocente injustement persécutée.

Il s’agit d’un concept théologico-moral profond et très intéressant pour ses implications, à tel point que, selon certains théologiens, Jésus-Christ lui-même s’en est inspiré lorsqu’il a dit : « Personne, pas même le Fils de l’homme, ne connaît l’heure du jugement » (Mc 13:22 ) : dans une telle affirmation, il serait sous-entendu que le Fils n’en a pas connaissance dans le but de la révéler à d’autres.

La restriction mentale au sens large offre une clarification ultime.

Tout d’abord, elle explique comment et pourquoi Benoît XVI n’a jamais communiqué explicitement son propre siège empêché, mais toujours d’une manière à peine voilée qui offrait constamment à ses ennemis la possibilité de se tromper eux-mêmes, tout en cachant en même temps une vérité différente et logiquement exprimée, bien que de manière voilée.

Ce faisant, il a utilisé pleinement, légalement et légitimement cette possibilité offerte par la théologie morale. Il n’a pas pu s’exprimer directement, soit parce qu’il en a été empêché, soit parce que son but était précisément de donner à l’église gnostique ennemie le temps de se manifester, en régnant quelques années par le biais d’une anti-papauté, jusqu’à ce qu’elle soit finalement expulsée. Voir l’application de l’Universi Dominici Gregis ICI

La preuve en est que même un simple journaliste comme l’auteur, sans études de théologie morale et donc légitimement ignorant, est parvenu à saisir empiriquement la logique et la finalité de la communication du vrai Pape. La reconnaissance d’un tel système, codifié par la théologie morale, n’est venue qu’à la fin, après trois ans d’enquête.

Le code Ratzinger n’est donc rien d’autre que la langue de Jésus : « difficile » à comprendre même pour les Apôtres, faite pour « ceux qui ont des oreilles pour entendre », qui utilise des amphibologies, des malentendus initiaux, des silences éloquents (dum tacet clamat) et, en général, une restriction mentale large, jamais étroite, à tel point que l’on n’a jamais pu trouver une phrase du pape Benoît qui ne contienne pas une seconde interprétation contraire possible.

Quelques exemples : « J’ai valablement renoncé à mon ministère ». Il voulait dire, selon la Declaratio, le ministère-ministerium (et non le ministère-munus), une renonciation qui l’a amené à la sede impedita (siège empêché), la seule situation dans laquelle le pape perd le ministerium et conserve le munus.

« Le pape, il n’y en a qu’un » (et je ne vous dirai pas lequel).

« Je ne serai plus souverain pontife » au lieu de, selon le titre couramment utilisé, « souverain pontife » ; ce qui signifie : je ne serai plus le pontife au poste le plus important, je serai un pontife caché, empêché.

« Je remercie le Pape François qui nous montre que la lumière du Seigneur ne s’est pas éteinte » : seules les ténèbres peuvent en effet montrer la lumière.

Le fait même que Benoît s’adresse à François en l’appelant « pape », « Saint-Père », « Sainteté » peut s’expliquer par le fait que ces épithètes sont également attribuées à d’autres patriarches d’églises schismatiques, comme le pape Tewdros II, copte orthodoxe. En fait, Bergoglio est précisément le patriarche d’une église schismatique, le « successeur » de Benoît sur le trône pétrinien en tant qu’antipape et usurpateur.

Et ainsi de suite. Pas de fantaisie, pas de « roman de Dan Brown », pas de « conspiration », mais de la pure théologie morale et du droit canon.

Ainsi, aujourd’hui, alors que le Secrétaire d’Etat du Vatican Pietro Parolin a salué – remercié – l’enquête « Code Ratzinger » démontrant qu’il a pris connaissance (un acte pas du tout dû et donc significatif en tant que signal politique ICI ) assume une très lourde pertinence les considérations désobligeantes de certains théologiens bien connus envers le soussigné et son travail, qui consiste en plus de 700 articles, 400 podcasts ICI et un volume de 340 pages (« Codex Ratzinger » ed. Byoblu 2022) vendu à 19 000 exemplaires, traduit en cinq langues et présenté lors de 74 conférences, depuis septembre 2022, organisées spontanément par les fidèles.

Nous nous référons au théologien Père Giovanni Cavalcoli qui a écrit : « Croire que Benoît se considère encore secrètement comme un Pape opérationnel et considère l’élection de François comme invalide, en s’exprimant, comme le dit Cionci, au moyen d’un langage codé, est un THÉORÈME RIDICULE, digne de quelqu’un qui lit trop de ROMANTIQUES POLITIQUES ou de films d’espionnage, et c’est une grave offense d’abord à Benoît lui-même, qui, s’il apprenait un tel complot irrévérencieux de ROMAN de FANTASCIENCE, s’il ne l’a pas déjà appris, rejetterait certainement avec indignation une supposition aussi artificielle.

Ou encore le théologien Monseigneur Nicola Bux, ancien collaborateur de Ratzinger, qui s’exprimait plus récemment ainsi : « Est-ce que cela dit quelque chose qu’ils aient inventé un « Code » qui rappelle le CODE DA VINCI ? Peut-être espéraient-ils un succès similaire […] C’est de la PURE FANTAISIE. Tout le monde sait ce que Benoît a dit et il n’y a aucun doute que ce n’est pas le cas (c’est-à-dire qu’il a abdiqué, ndlr) ».

Le père Serafino Lanzetta, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de Lugano, parle à son tour de « visions conspiratoires et diégétiques qui tentent de lire dans la démission de Benoît une volonté cachée qui manifesterait apparemment un désir de démissionner de la primauté pétrinienne, mais qui serait plutôt une manière de préserver cette primauté ».

Nous rappelons aussi volontiers Don Silvio Barbaglia, professeur à Novara dans le cycle de spécialisation en Théologie Morale : « Ici se révèle le passage du Code Ratzinger au Code Cionci, qui dans la FANTASIE est, en fait, très BIZZARRE, mais bute régulièrement sur le logos et la rigueur même de la méthode d’investigation.

Pour tous ces théologiens, la question qui se pose inévitablement est la suivante : ignoriez-vous la large restriction mentale, ou avez-vous tenté de la dissimuler ? Dans les deux cas, la responsabilité est considérable.

Sans parler de canonistes comme Federico Michielan dont le récent livre publié par Fede e Cultura « aide à balayer le terrain des THÉORIES FANTASTIQUES qui appartiennent plus au monde du COMPLOTISME qu’à celui du droit canon ».

Roberto de Mattei qui écrit : « Une position aussi grossière que celle d’Alessandro Minutella ou aussi fantaisiste que celle d’Andrea Cionci… ».

On notera également la déclaration de l’ancien vaticaniste de Tg1 Aldo Maria Valli : « Pour moi, François est pape, et toutes les histoires sur l’irrégularité de son élection et sur le fait que Benoît XVI n’aurait jamais vraiment renoncé ne sont que des FANTASIES, basées sur de prétendus codes sans fondement ».

Nous évitons des dizaines d’autres remarques insultantes reçues de la part de figures mineures du catholicisme soi-disant conservateur, les mêmes qui défendent aujourd’hui la légitimité de l’antipape et qui ont tourné le dos au Vicaire du Christ.

Tous auraient bien besoin d’une bonne remise à niveau en théologie morale.

En attendant, la « Pétition pour la reconnaissance du Siège empêché de Benoît XVI et la convocation du conclave » ICI continue de recueillir des signatures, (aujourd’hui 13.200) qui seront envoyées à la Secrétairerie d’Etat par étapes, après la première tranche de 11.500 déjà envoyée le 8 novembre et qui, probablement, a entraîné la lettre « dilatoire » du Secrétaire d’Etat Parolin.

Source en italien : https://www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/37670369/-restrizione-mentale-larga-la-chiave-teologico-morale-del-codice-ratzinger.html

Traduction française par la-verite-vous-rendra-libres.org