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« Machine à exclure » : Alexandre Jardin s’attaque aux évolutions du contrôle technique prévues en 2026

Publié par Le Figaro le 23 septembre 2025

Le contrôle technique évoluera en janvier 2026 avec de nouvelles obligations et sanctions. Des mesures que l’écrivain Alexandre Jardin dénonce.

Dans un post sur X, Alexandre Jardin veut alerter ceux qu’il appelle les «gueux». L’écrivain et militant qui a eu la peau des ZFE redoute que les évolutions du contrôle technique prévues pour janvier 2026 ne cachent une nouvelle stratégie plus vaste d’exclusion des classes populaires. Derrière certaines de ces mesures, il dénonce une «guerre sociale» déguisée.

D’abord, voici les faits. Les projets de textes réglementaires prévoient deux nouveautés majeures à partir de janvier 2026. Premièrement, chaque contrôle technique vérifiera désormais systématiquement si le véhicule fait l’objet d’une campagne de rappel constructeur grave, c’est-à-dire compromettant la sécurité routière, la santé publique ou la protection de l’environnement. Cette mesure fait suite aux difficultés rencontrées lors des rappels massifs, notamment l’affaire des airbags Takata défectueux qui avait révélé l’incapacité des constructeurs à joindre efficacement les propriétaires concernés.

La seconde évolution concerne le durcissement des sanctions contre les fraudes. Les centres de contrôle et les contrôleurs pourront désormais se voir infliger des amendes administratives pouvant atteindre 1500 euros en cas de manquement à la réglementation. Les agents de surveillance disposeront par ailleurs de pouvoirs étendus, incluant l’accès aux locaux professionnels et la possibilité de demander le renouvellement du contrôle de véhicules présents dans l’installation.

Les craintes d’Alexandre Jardin

Contacté par le Figaro suite à son post sur X, Alexandre Jardin redoute que ces deux mesures ne soient les prémices d’un durcissement général du contrôle technique. Sa crainte principale porte sur l’utilisation potentielle de ces nouveaux outils pour multiplier les contre-visites et les recalages.

Pour l’écrivain, le contrôle technique entraînera désormais «des contre-visites systématiques pour des défauts qui étaient auparavant tolérés». «Un voyant moteur ou ABS allumé ? Recalé. Un diesel Euro 4 ou 5 pourtant bien entretenu ? Recalé. Un petit jeu dans la suspension ? Recalé. Une micro-fuite d’huile ? Recalé», écrit-il sur les réseaux sociaux.

Dans les faits, un voyant moteur, la fuite d’huile et le jeu dans la suspension sont déjà un motif de refus au contrôle technique, s’ils sont «susceptibles de compromettre la sécurité du véhicule, d’avoir une incidence négative sur l’environnement, de mettre en danger les autres usagers de la route » (défaillance majeure), ou s’ils constituent « un danger direct et immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence grave sur l’environnement » (défaillance critique).

Les moteurs diesel Euro 4 et 5 doivent, eux, subir des tests pour vérifier que leur niveau de pollution est toujours celui qui a été indiqué par le constructeur lors de l’homologation du véhicule. Si tolérance il existait sur ces points, la volonté de l’État en renforçant les contrôles des contrôleurs techniques serait donc bel et bien d’y mettre fin.

Le parallèle avec les ZFE

Suivant cette logique, Alexandre Jardin redoute que l’administration étende progressivement les contre-visites à d’autres motifs, transformant le contrôle technique en « machine à exclure ». Cette inquiétude s’appuie sur son analyse des méthodes gouvernementales actuelles, qu’il qualifie de gouvernance par décrets, échappant au débat parlementaire ; en prenant pour exemple l’arrêté publié « en catimini » le 6 septembre sur la réduction de consommation énergétique dans les magasins, juste avant la chute du gouvernement Bayrou.

Jardin établit un parallèle avec son combat précédent contre les Zones à Faibles Émissions. Il soupçonne les autorités de vouloir parvenir au même résultat d’exclusion des véhicules anciens, mais par un biais différent. Alors que les ZFE ont suscité «une opposition massive de la population, le contrôle technique permettrait d’atteindre des objectifs similaires de façon plus discrète», dit-il.

Cette lecture s’inscrit dans sa vision plus large d’une administration infiltrée par d’anciens militants écologistes qu’il qualifie de « fous furieux », recyclés dans les structures administratives après des passages «par exemple dans des ONG». Enfin selon lui, le pouvoir poursuit par voie réglementaire des objectifs qu’il n’a pas réussi à imposer par la voie démocratique.

Source : https://www.lefigaro.fr/automobile/machine-a-exclure-alexandre-jardin-s-attaque-aux-evolutions-du-controle-technique-prevues-en-2026-20250923