Apparitions,  Foi,  Papes

Prophéties convergentes : Fatima et les deux Papes

Par Carlos Caso-Rosendi, le 14 avril 2022

Dans cette interview de Francesco Merolli (Le non-dimissioni di Benedetto XVI. Non praevalebunt) [1] Andrea Cionci explique au site italien La Finanza Sul Web comment notre bien-aimé Benoît XVI n’a démissionné qu’en apparence quand on lit attentivement le texte latin de sa démission. Deux mots, ministerium et munus, sont analysés pour tenter de comprendre la nature de l’acte par lequel le pape Benoît XVI a surpris l’Église et le monde entier en 2013. On y trouve également une interprétation plutôt audacieuse de l’évêque vêtu de blanc. Je suis maintenant d’accord in toto avec l’interprétation de M. Cionci et je crois qu’il a raison lorsqu’il attire notre attention sur la qualité de miroir de certains aspects de la vision. Le reste de l’interprétation pourrait être contesté, mais M. Cionci admet humblement et sincèrement ses propres limites. Votre serviteur fait de même de temps en temps lorsqu’il fait du roller là où les anges ont peur d’aller. Il s’agit d’une exposition très intéressante et certains des éléments présentés seront examinés dans le prochain billet. […]

Carlo CASO-ROSENDI

La non-démission de Benoît XVI. Interview d’Andrea Cionci – Transcription écrite de la vidéo en italien

Merolli : Bonsoir et bienvenue à notre public de Finanza Sul Web. Bienvenue également à Andrea Cionci. Bonsoir.

Cionci : Merci. Bonsoir, Francesco.

Merolli : Bonsoir à vous. Nous vous remercions parce que la dernière fois nous avons eu un épisode spécial d’introduction qui expliquait un peu, en donnant les coordonnées au public qui ne connaissait pas beaucoup ces choses. Ce programme a eu un grand succès, comme en témoignent les commentaires dont la plupart semblaient constructifs et encourageants. C’est une chose très positive.

Aujourd’hui, nous voulons commencer à parler d’un scoop que vous voulez partager avec nous… Vous voulez nous dire quelque chose de très important concernant la question du munus et du ministerium qui peut être expliqué très rapidement. Dis-nous ce que c’est et ensuite tu nous raconteras toute l’affaire.

Cionci : Oui. En effet, on peut dire que c’est un scoop juteux. Une petite introduction : en 1983, le cardinal Ratzinger et Jean-Paul II ont divisé la fonction papale en deux entités : munus et ministerium, le titre étant l’exercice du pouvoir [papal].

De cette façon, un mécanisme « miroir » a été créé, un mécanisme très simple qui est presque hypnotique. En effet, si le pape renonce au munus, le titre, il abdique selon la norme du canon 33, 2.2. Si, par contre, il renonce au ministerium, il se trouve en sede impedita. Empêché d’exercer son pouvoir, le Pape reste Pape bien qu’il soit emprisonné.

Nous savons que Benoît XVI a renoncé au ministerium donc, pour cette raison (pour moi et d’autres canonistes, religieux, théologiens, etc.) il n’y a qu’un seul Pape bien qu’il ne soit pas précisé lequel des deux.

Or, dans les traductions en langues étrangères de la Declaratio que nous avons eues ces huit dernières années – cette Declaratio était en réalité la proclamation d’une sede impeditale munus et le ministerium sont traduits par un seul mot : ministero en italien, ministère en français, ministerio en espagnol et en portugais, ministry en anglais. Par conséquent, la distinction fondamentale entre munus et ministerium dans les langues étrangères n’est pas évidente, sauf dans une langue : l’allemand. En allemand, nous avons une distinction entre le munus et le ministerium. Le munus, qui s’appelle Amt et le ministère qui s’appelle Dienst.

Merolli : Donc on dit que le latin et l’allemand ont deux mots différents pour les deux … [concepts].

Cionci : Précisément. Nous avons le munus qui est l’Amt et le ministerium qui est le Dienst. Ce que je viens de découvrir – vraiment avec consternation – c’est que dans la version allemande de la Declaratio, l’Amt et le Dienst sont chacun à la place où l’autre devrait être. Je vais simplifier pour que ce soit plus clair :

« … ad cognitionem certam perveni vires meas ingravescente aetate non iam aptas esse ad munus Petrinum aeque administrandum. » (Benoît XVI, Declaratio, 11 février 2013)

En gros, Benoît XVI a déclaré en latin : « puisque le munus est devenu fatigant pour moi, je renonce au ministerium » et nous entrons donc dans une période de sede impedita.

« … qui ultimis mensibus in me modo such minuitur, ut incapacitatem meam ad ministerium mihi commissum bene administrandum agnoscere debeam ». (Benoît XVI, Declaratio, 11 février 2013)

En allemand, la traduction littérale aurait dû être : « puisque l’Amt est devenu trop fatigant pour moi, j’abandonne le Dienst« . En réalité, si vous allez vérifier sur le site du Vatican, la version allemande dit le contraire : « puisque le Dienst est devenu trop fatigant pour moi, je renonce à l’Amt« . Dans la version allemande, Benoît XVI renonce au munus, le titre de Pape. Par conséquent, le texte allemand de la Declaratio semble à toutes fins utiles une renonciation à la papauté. Mais comme la seule version qui compte est la version latine – qui est la langue officielle de l’Église -, la langue même dans laquelle Benoît XVI a prononcé sa Declaratio, cette inversion apparaît comme un gadget, comme une petite astuce pour tromper le clergé allemand, ces canonistes allemands pour qui, en fait, la démission ne [semble] pas poser de problème canonique. Pour eux, la Declaratio est une renonciation à la papauté à tous égards.

Les Allemands sont méticuleux mais cette fois-ci ils n’ont pas été assez méticuleux pour aller vérifier si entre la version latine et la version allemande il y avait une réelle correspondance entre le placement du mot Amt et le placement du mot munus. Vous comprenez ? Nous avons donc là une preuve supplémentaire du fait que Benoît XVI a été contraint d’abdiquer, mais qu’il s’est retiré, qu’il s’est auto-exilé in sede impedita. Comme ses principaux ennemis sont les clercs allemands, on ne pouvait pas donner aux Allemands un mot ambigu comme ministry, ministère, ministerio, comme cela se passe dans d’autres langues, car les Allemands auraient alors demandé : « Oui, mais lequel des deux ministères ? Serait-ce le ministère munus ou le ministère ministerium ? ». Il est assez grave que dans [notre] italien, qui est une langue si directement liée au latin, personne connaissant cette question n’ait jamais analysé le problème.

Merolli : Par exemple, il est plus facile pour les italophones…

Cionci : Bien sûr, mais [l’absence de distinction] est faite exprès. Parce que quand le pape Benoît dit « oui, oui ! Ma renonciation au ministerium » [la phrase] peut sembler valable pour quelqu’un qui ne parle pas le latin et qui ignore le droit canonique. Cette personne ne sait pas que [Benoît XVI] fait référence au ministère du ministerium et non au ministère du munus.

D’accord, parce que le même mot désigne deux entités qui sont très différentes et qui n’ont pas de transitivité entre elles -parce qu’il peut y avoir un Pape avec le munus qui, pour des raisons de force majeure, renonce au ministère s’il est emprisonné, expulsé par un antipape, etc. Mais on ne peut pas être un vrai Pape avec seulement le ministerium. Il est nécessaire d’acquérir également le munus.

Pour clarifier : un Comte qui est capable de gouverner ses terres, même s’il tombe ensuite en ruine financière, reste toujours un Comte. Même s’il n’a plus de terres à administrer. S’il est remplacé par un administrateur chargé de gérer ses terres, l’administrateur ne devient pas Comte. C’est pourquoi nous pouvons parler d’un « mécanisme miroir ». Imaginez un pot de fleurs devant un miroir. Le vase existe indépendamment de son image reflétée dans le miroir. Mais l’image reflétée dans le miroir ne peut exister sans le vase original. Un Pape sans ministerium ne peut pas exister parce qu’il est un Pape détrôné, un Pape emprisonné. Un pape détrôné comme il y en a eu, par exemple, au cours du premier millénaire. Le pape Grégoire V, Bruno de Carinthie [latin : Gregorius V ; c. 972 – 18 février 999] premier pape allemand, ou le pape Benoît VIII [latin : Benedictus VIII ; c. 980 – 9 avril 1024]. Tous deux ont été temporairement expulsés par leurs antipapes ennemis, puis réinstallés sur le trône pétrinien dans les deux cas.

En fait, Benoît XVI, dans le livre Dernières Conversations de 2016, révèle ce point au détour d’une phrase lorsqu’un journaliste allemand Seval Dagli lui demande :  » Alors, Votre Sainteté, comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez démissionné ? « . Et Benoît répond : « Ce n’est pas aussi simple, bien sûr. Aucun pape n’a démissionné pendant mille ans, mais même au cours du premier millénaire, il y a eu des exceptions. » Or, puisque six papes ont démissionné au cours du premier millénaire, et quatre au cours du deuxième millénaire… . Si nous donnons le même sens au mot « démission » qu’au mot « abdication », ce que dit Benoît XVI semble absurde. À moins que nous ne considérions son utilisation constante du mot « démission » comme une démission du ministère, un abandon de l’exercice pratique du pouvoir papal. En effet, nous constatons qu’au cours du premier millénaire, comme il le dit à juste titre : « avant la réforme grégorienne », deux papes ont été contraints de renoncer au ministère, mais ils sont restés papes : Grégoire V et Benoît VIII, le premier pape allemand, et le pape Benoît qui a pris le même nom.

[NOTE : Ici aussi nous trouvons une curieuse coïncidence historique : d’une part le premier Pape allemand, et d’autre part un Pape qui s’appelait aussi Benoît, c’est-à-dire Benoît VIII. Remarquez que 8 est la moitié de 16. Mais ne laissons pas ces coïncidences nous détourner de notre sujet].

Donc, avec cette phrase, Benoît XVI nous dit : « J’ai démissionné comme les Papes qui n’ont pas abdiqué. » Pourquoi ? Parce que [à la manière de ces Papes] il est dans une condition de sede impedita.

Cionci : Dans un article publié il y a quelques jours, vous parlez de cet « évêque vêtu de blanc » et il n’est pas clair qui est cet évêque, et – en une occasion, à Fatima – Bergoglio lui-même parle de cet « évêque vêtu de blanc ». Maintenant, nous pouvons aussi écouter brièvement le clip et faire des commentaires sur l’identité de cet évêque vêtu de blanc (habituellement, les évêques ne sont pas [vêtus] de blanc).

[NOTE : les paroles de Bergoglio sont en portugais].

« Je vous salue, Mère de la Miséricorde,
Dame à la robe blanche !
En ce lieu où, il y a cent ans
tu as montré à tous les plans de la miséricorde de notre Dieu,
je regarde votre robe de lumière
et, comme un évêque vêtu de blanc,
je me souviens de tous ceux qui,
vêtus du blanc du baptême,
veulent vivre en Dieu
et prier les mystères du Christ pour atteindre la paix ».

Merolli : Je suis d’accord, Andrea. Nous allons expliquer très rapidement pour ceux qui ne le savent pas, (a) ce qu’est le troisième secret de Fatima, ce qui s’est passé à Fatima en 1917 en l’espace de quelques mois, et (b) qui était Sor Lucia.

Cionci : Bien sûr, [l’événement de Fatima] est une apparition mariale très célèbre et très importante reconnue par l’Église. La Vierge Marie est apparue à trois petits bergers dans une région rurale du Portugal et leur a donné essentiellement trois messages. Le dernier [message] a été descellé et rendu public en 2000. Le troisième secret de Fatima son accomplissement a été attribué à l’attaque dont a été victime le pape Jean-Paul II en 1981. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’une fusillade impliquant un pape, etc.

J’ai pris la liberté de fournir ma propre interprétation qui, bien sûr, vaut autant que celle de n’importe quel journaliste. Je ne veux pas la présenter comme une vérité absolue, principalement parce que dans le monde des prophéties, on ne peut pas [prétendre] à une certitude, personne ne peut prétendre à un tel droit. Cependant, puisque d’autres journalistes se sont efforcés de fournir des interprétations dans le passé, j’ai humblement essayé de m’y mettre aussi.

Nous voyons donc que la figure du miroir est essentielle pour comprendre cette question. Les apparences peuvent être trompeuses : il y a une réalité et une réalité fictive, il y a un munus qui est l’objet et il y a un ministerium qui est son reflet. Nous avons un vrai pape qui est empêché et qui ressemble à un ancien pape, et à sa place, nous avons un antipape qui ressemble à un vrai pape. L’un est l’inverse de l’autre. C’est pourquoi cette qualité d’image miroir émerge de la question de la Declaratio de Benoît XVI. Je l’ai retrouvée dans le troisième secret de Fatima. Pourquoi ? Que dit Sœur Lucie ? Elle dit :

« Et nous vîmes dans une immense lumière qui est Dieu : « quelque chose de semblable à la façon dont les gens apparaissent dans un miroir quand ils passent devant », un évêque vêtu de blanc. « Nous avons eu l’impression que c’était le Saint-Père. » D’autres évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses qui montent sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle se trouve une grande croix de troncs grossièrement taillés comme d’un arbre de liège avec l’écorce ; avant d’y arriver, le Saint-Père traverse une grande ville à moitié en ruines et à moitié tremblante à pas arrêtés, affligé de douleur et de chagrin, il prie pour les âmes des cadavres qu’il rencontre sur son chemin ; Arrivé au sommet de la montagne, à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui lui tirèrent des balles et des flèches, et de la même manière moururent l’un après l’autre les autres évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, et divers laïcs de différents rangs et fonctions. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux anges, chacun avec un aspersoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils aspergeaient les âmes qui faisaient leur chemin vers Dieu.  » [2]

Or, Sœur Lucie voit un évêque vêtu de blanc  » à la manière dont les gens passent devant un miroir, devant une grande lumière.  » Donc, cette chose m’a inquiété parce que Bergoglio est en fait, un évêque habillé en blanc. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Comme le vrai Pape [compte tenu des preuves ci-dessus] n’a pas abdiqué, il est in sede impedita, Bergoglio est [effectivement] un antipape. Par conséquent, puisque nous savons que la pourpre cardinalice d’un homme s’éteint lorsqu’il accède à la papauté, la même chose se produit [lorsqu’il devient] un antipape. Bergoglio est en fait « un évêque vêtu de blanc ». Faisons une pause ici.

Pourquoi le cardinalat est-il perdu avec la papauté [et/ou] l’antipapauté ? – parce que le titre de cardinal est un titre de dignité, ce n’est pas un titre sacramentel. Considérons donc [d’abord] un prince qui a le titre de cardinal de l’église de Santa Maria degli Angeli. Le titre d’antipape englobe toute l’Église. N’est-ce pas ? [Parce que] l’antipape a toute l’Église sous son nom, il ne peut plus porter un simple titre [paroissial]. C’est pourquoi Bergoglio n’est plus un cardinal, mais un évêque qui, en vertu de son statut d’antipape, est maintenant [non pas un pape, mais] un évêque vêtu de blanc. Or, cet « évêque vêtu de blanc vu dans le miroir » fait partie du deuxième secret du message de Fatima. Et ensuite, le Saint-Père est mentionné [séparément]. Cela m’a fait réfléchir, car dans cette deuxième partie, nous voyons ce « Saint-Père » tué brutalement après avoir gravi la montagne. À mon avis, [cette scène] devrait être correctement interprétée dans l’autre sens. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un [reflet,] d’une image miroir ! [NOTE : « quelque chose de semblable à la façon dont les gens apparaissent dans un miroir lorsqu’ils passent devant lui, »].

Donc, à mon avis, nous ne parlons pas d’un vrai Pape qui, le pauvre, grimpe péniblement sur la montagne pour y être brutalement abattu… [Merolli parle en arrière-plan :  » nous parlons d’un symbole… « ].

Merolli : … pas seulement un symbole, mais une série de symboles…

Cionci : Toute l’interprétation est évidemment symbolique, onirique, pour ainsi dire. Mais surtout, ce n’est pas le vrai Pape qui gravit la montagne et qui est tué. [Je l’interprète comme ceci :

Cet évêque vêtu de blanc gravit péniblement une montagne pour arriver « à une croix de liège ». Pourquoi « liège » ? Voyez-vous, le liège est un matériau des plus commerciaux. Le liège, comme nous le savons tous, est un matériau léger, fragile, poreux, maléable. Et surtout, son écorce [se brise facilement en] morceaux, à tel point que nous l’utilisons dans les [représentations de la crèche de Noël], nous simulons des montagnes, ou des troncs d’arbres à l’aide de morceaux de liège. Ensuite, une croix en écorce de liège ne pourrait jamais supporter le poids d’un homme crucifié. Donc, à mon avis, la croix en liège signifie cette grande religion mondialiste que l’antipape François essaie de construire ; qui est une religion fausse, vide, creuse … qui ne peut pas supporter le poids du Crucifié. C’est-à-dire qu’il lui manque le sacrifice du Christ. En fait, comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, nous assistons à une sculpture du catholicisme qui est vidé de son essence, c’est-à-dire des dévotions mariale et eucharistique, et qui est apparemment destiné à devenir le récipient d’une macro-religion fonctionnelle au nouvel ordre mondial que Bergoglio lui-même espère.

N’oublions pas cette interview du 13 mars 2021 avec le journal La Stampa. Bergoglio y déclarait que nous ne devions pas gaspiller la crise sanitaire mais l’utiliser pour construire un nouvel ordre mondial. S’il l’a dit, nous pouvons le croire. Le nouvel ordre mondial a besoin d’une nouvelle religion mondiale. Cette nouvelle religion mondiale doit être capable d’absorber toutes les autres religions et donc, inévitablement, les éléments identitaires du catholicisme doivent disparaître : adieu le culte, adieu la liturgie. [Ce qui reste], c’est uniquement ce « sois bon, fais le bien », cette miséricorde absolue, nous allons tous au ciel, etc. C’est certainement déroutant.

Ainsi, lorsque l’antipape parvient ici à réaliser son rêve de concrétiser cette fausse religion mondialiste, en s’agenouillant devant la croix de liège, des soldats arrivent et l’abattent.

Maintenant, à mon avis, cette scène [doit être interprétée] à un niveau symbolique. Nous voyons les militants catholiques, les nouveaux croisés pourrions-nous dire, qui le démasquent, qui le délégitiment, qui le déposent comme antipape. Donc disons que le meurtre est clairement symbolique. Maintenant, les bergoglianistes vont me dire que j’incite à attaquer le pape François, sans parler de le mettre sur la sellette. C’est le genre de débat qui existe. Néanmoins, c’est un meurtre symbolique. Interprétation : Un groupe de soldats tire sur [l’évêque en blanc] avec des armes à feu et des flèches : ces tirs – à mon avis – sont en fait des témoins, des articles, des vérités, voire des actions démonstratives. Aujourd’hui, j’ai vu qu’un prêtre (je pense qu’il était américain, peut-être anglais, je ne sais pas), à Saint-Pierre, criait sur François en disant : « tu n’es pas roi, tu n’es pas pape », quelque chose de ce genre. Ces gestes frappants font également partie d’une série de coups que subit ce Pape.

Un indice important et symbolique – à mon avis – est de comprendre le sens de « prier pour les âmes des cadavres ». Cela n’a aucun sens de dire  » prier pour l’âme d’un cadavre  » car le cadavre est, par définition, un corps inanimé [sans âme]. Que cela pourrait-il donc signifier ? Je pense qu’en utilisant le terme « cadavres », le message fait référence à des cadavres spirituels, c’est-à-dire des personnes spirituellement mortes, des cadavres ambulants pour le dire ainsi. En ce sens, Bergoglio peut prier soit ses divinités dans son panthéon inconnu, soit le monde d’accueillir les instances plus secrètes, la volonté intérieure, l’âme de ces cadavres spirituels, de ces personnes spirituellement mortes qu’il rencontre sur son chemin [Ceux qui,] d’un point de vue catholique, nous pourrions identifier comme tous ces VIP non catholiques, ouvertement athées, laïques et faux catholiques que Bergoglio rencontre et permet. Je pense à Scalfari, Biden, Obama, Emma Bonino … tous ces personnages qui n’ont rien à voir avec le catholicisme mais qui ont plutôt une position anticatholique bien définie. Je ne dis pas qu’ils ont tort… [Je dis] qu’ils sont anticatholiques. Par exemple, Emma Bonino est responsable de l’introduction de l’avortement en Italie. Elle ne peut pas être définie comme une catholique ! Biden, qui est un extrémiste de l’avortement au neuvième mois, ne peut pas être appelé un catholique. Suis-je clair ?

Donc – à mon avis – ces cadavres ambulants pour lesquels le faux pape prie, sont ces personnages. En fait, il est également dit que cet « évêque vêtu de blanc » traverse une grande ville à moitié en ruines, c’est-à-dire qu’il se fraie un chemin à travers une grande ville [divisant la ville en deux]. Dans quelle grande ville le pape pourrait-il se trouver ? Rome ! Par conséquent, cet antipape divise la papauté en deux, en détruisant la moitié et ainsi la véritable Église catholique est ruinée. Il coupe donc, « traverse » dans le sens de couper en deux, de séparer cette grande ville : une partie [de la ville] est ruinée et ensuite il monte pour cette entreprise ardue : apporter la nouvelle religion mondialiste.

C’est mon interprétation.

Merolli : Symboliquement, [cette promenade pourrait être] la promenade que [François] a faite dans la Via dei Corso en 2020, non ? Là, pendant le coronavirus, à son moment le plus fort. En fait, dans votre article, à un moment donné, vous parlez de ces grandes flammes qui [semblent capables de] mettre le feu au monde entier, ce qui pourrait être interprété dans un certain sens comme le covid, les [diverses] épidémies de covid. Vous avez même donné une interprétation politique de l’article.

Cionci : Oui, en effet. Votre observation de la promenade dans la Via Condotti est intéressante.

Merolli : Non, c’était la Via del Corso. Il [Bergoglio] a marché depuis Santa Maria Maggiore.

Cionci : Oui. Un lecteur a attiré mon attention sur son pas tremblant et le pas vacillant de « l’évêque vêtu de blanc ». Il y a un parallèle, disons un parallèle plutôt naturaliste, avec le maraudage réel que Bergoglio a développé. Il ne marche pas bien à cause d’un problème de hanche, il a un pas instable. Ici, je me suis abstenu de faire des comparaisons avec la réalité physique car, à mon avis, il faut rester sur un plan symbolique, logico-symbolique. Comme si nous interprétions un rêve : la mer, une maison sont interprétées [en conséquence], etc.

Merolli : Je ne veux pas une réponse dans ce sens … c’est clair. Mais je voulais vous demander, je voulais vous inviter à raisonner sur quelque chose qui m’est venu à l’esprit. J’ai étudié le phénomène des prophéties auto-réalisatrices. En d’autres termes, la prophétie qui devient si importante qu’elle se transforme ensuite en réalité parce que les gens l’intègrent et la concrétisent.

Cionci : Ecoutez, je n’ai pas les moyens de décider ou de faire des prédictions comme cela, je peux vous dire que la réalité actuelle semble (pour moi) coïncider avec cette interprétation du troisième secret de Fatima. Je tiens à dire que mon interprétation reste la même. Disons que d’une certaine manière, je pense avoir pu donner une explication charitable de tous ces détails étranges du rêve : l’aspersoir en cristal, la croix en liège, et (comme vous l’avez observé dans la première partie) la référence à l’ange avec l’épée de feu. Il y a un ange avec une épée de feu dans sa main gauche. [L’épée étincelante] émettait de grandes flammes qui semblaient embraser le monde entier. Mais cela était éteint par la splendeur que la Vierge projetait de sa main droite vers lui. Maintenant, nous pouvons dire que le monde est grossièrement divisé entre la gauche et la droite. Tous les gouvernements du monde sont de gauche, ils sont de droite, ils sont conservateurs ou progressistes. Du côté progressiste, nous ne pouvons qu’admettre le fait que le Covid a été considéré avec une certaine appréhension. Ainsi, ces grandes flammes qui semblaient embraser le monde entier pourraient être interprétées comme une vision alarmiste (peut-être excessivement alarmiste et appréhensive) du covid. Qui semble mettre le feu au monde entier.

Au contact de la main droite de la Vierge, le danger est écarté. C’est-à-dire de la main droite du côté droit du monde et non des gouvernements mondiaux de droite et conservateurs. La façon dont le covid a été abordé était une approche de confinement, [essayant d’isoler] et de réduire le problème, n’est-ce pas ? Je pense donc que cette référence à la main gauche/droite doit être comprise comme les côtés [naturels] : côté gauche/ côté droit. Dans ce sens, nous pouvons trouver une certaine cohérence, cependant, je dois me reposer ici et certainement -une chose que je veux préciser- ma recherche n’était pas basée sur la prophétie. Je suis à la fin de l’enquête. Une fois le postulat général configuré, on peut également constater une correspondance dans les prophéties. Comme corollaire, [que l’on peut accepter ou rejeter] : l’approche de la question doit être laïque parce que c’est bon à la fois pour le [public] laïque et pour les catholiques dans le sens où il s’agit d’une question canonique, factuelle, juridique. Ce n’est pas une approche basée sur la foi, aussi respectable soit-elle, elle ne me concerne pas en tant que journaliste.

Merolli : Il est clair que si le pape Ratzinger lui-même a dit en 2010 :  » Quiconque pense que la mission prophétique de Fatima est terminée  » serait délirant, cela [l’aspect prophétique] devrait être une considération importante dans le traitement de cette histoire.

Cionci : Il s’agit d’une enquête factuelle comme je l’ai souligné. L’année dernière j’ai écrit un article sur cette idée, que le Pape Ratzinger – grand connaisseur de Fatima – s’est probablement inspiré précisément du miroir mentionné dans la prophétie pour structurer le mécanisme du « miroir » entre munus et ministerium. Je le rappelle une fois de plus : le Pape peut avoir le munus et renoncer au ministerium. Il reste Pape mais entravé, empêché d’exercer son pouvoir. Mais un Pape ne peut pas avoir le ministerium – c’est-à-dire l’exercice du pouvoir – et automatiquement [prendre possession] du munus parce que sinon cela pourrait signifier [canoniquement] approuver une usurpation. Cela reviendrait à approuver une situation comme celle [d’un noble], d’un comte qui n’administre pas ses terres mais qui reste toujours comte ; et l’administrateur qui administre les terres du comte ne devient pas comte [du fait qu’il contrôle les terres du comte] Même si certains théologiens canonistes bergogliens essaient [de forcer la question], ils ont dit que « puisque Bergoglio est dans le ministère, il a donc automatiquement le munus », ce qui est une absurdité canonique. Mais ils l’inventent [au fur et à mesure], ils s’efforcent vraiment d’obscurcir la question pour trouver la Declaratio canoniquement légitime. Maintenant, ils devront également faire face à la version allemande dans laquelle [les mots] munus et ministerium sont inversés. Voyons comment ils parviendront à expliquer cela !

Merolli : Andrea, une autre question est liée à ce nouvel ordre mondial dont vous nous avez parlé – Bergoglio va dans cette direction pour autant que nous puissions comprendre – mais de nombreux commentateurs, de nombreux auditeurs dans de nombreux blogs disent : « n’oublions pas que Benoît XVI aussi a parlé d’un souhait d’aller vers un nouvel ordre mondial « . Pourrions-nous expliquer cela une fois pour toutes ? Est-ce que cela a un sens ?

Cionci : Certainement. Cette question de Benoît XVI approuvant un nouvel ordre mondial est l’un des malentendus les plus grotesques provenant de certains points de vue traditionalistes. C’est vraiment une erreur flagrante car elle fait référence à un discours de Noël 2008 du pape Benoît. À l’époque, personne n’avait de doutes [sur ce discours] : le pape Benoît XVI y disait en substance que le seul nouvel ordre mondial [possible] est celui qui [viendra] sous l’égide de l’Enfant Jésus. Vous comprenez donc bien qu’il a utilisé le mot « nouvel ordre mondial » [dans ce contexte] : « Messieurs, il est inutile que vous essayiez de faire votre propre nouvel ordre mondial maçonnique, etc. parce qu’en fin de compte, le seul nouvel ordre mondial est le Royaume de Dieu, le Royaume de Jésus-Christ et de l’Enfant Jésus qui est arrivé à Noël…« , etc. Et donc, dire que Benoît XVI a fait un clin d’œil au mondialisme maçonnique dans ce discours est la chose la plus stupide que l’on puisse dire. C’est si clairement un déni [du mondialisme] que le pape Benoît [aurait pu prononcer], n’est-ce pas ? C’était une hyperbole, il a dit qu’un nouvel ordre mondial ne peut exister que sous Jésus-Christ. En fait, c’est exactement ce que l’Église catholique vise à faire : envahir le monde, l’unifier sous la religion catholique. C’est un projet bien différent de l’ordre mondial maçonnique dont nous connaissons très bien les caractéristiques. Ils sont aussi différents que le jour et la nuit.

Merolli : Je vous remercie, Andrea Cionci.

Cionci : Merci à vous, merci à cet espace [médiatique] et honneur à vous parce que vous êtes l’un des très rares médias qui [a osé] divulguer ces informations qui sont gardées complètement sous silence, sous une censure totale.

Merolli : Bien. Revenez bientôt pour une discussion. Merci Andrea !

Cionci : Merci encore.

Source en anglais : https://casorosendi.com/2022/04/14/fatima-and-the-two-popes/

Vidéo en italien : https://www.youtube.com/watch?v=Vf4Z3cWePbU