
ROUMANIE – Le président Klaus Iohannis, qui se maintenait au pouvoir depuis l’annulation de second tour, démissionne
Publié par EuroNews le 10 février 2025
Le président roumain Klaus Iohannis, qui n’a pas de successeur, annonce sa démission sous la pression des populistes qui le menaçaient de destitution. Les nouvelles élections se tiendront en mai [2025].
Le président roumain Klaus Iohannis a annoncé sa démission lundi [10 février 2025] suite à la pression croissante des groupes d’opposition populistes, deux mois après qu’une haute cour a annulé une élection présidentielle sur fond d’allégations d’ingérence russe et de violations du code électoral, fait exceptionnel dans un pays membre de l’Union européenne.
Les partis d’opposition, dont les ultranationalistes AUR, avaient prévu de déclencher un vote au parlement, ce lundi [10 février 2025], pour destituer le chef de l’État qui affirmait, plus tôt, qu’il ne quitterait pas le palais présidentiel tant que son successeur n’aurait pas été désigné au terme de nouvelles élections.
« Pour épargner à la Roumanie cette crise, je démissionne de mon poste de président de la Roumanie », a-t-il déclaré dans un discours, ajoutant qu’il quitterait ses fonctions le 12 février [2025].
Le second et ultime mandat de Johannis devait prendre fin le 21 décembre dernier [2024], mais sa présidence a été de facto prolongée après que la Cour constitutionnelle a annulé le scrutin deux jours avant la tenue du second tour du 8 décembre [2024].
À l’issue du premier tour, Călin Georgescu, décrit comme un candidat pro-Kremlin, était en tête.
Iohannis a dénoncé les tentatives des parlementaires de lancer la procédure de « référendum populaire » pour le destituer : « C’est une démarche infondée car je n’ai jamais, je répète, jamais, violé la constitution. Et c’est une entreprise nuisible parce que tout le monde y perd et personne n’y gagne ».
Selon le président, les conséquences de sa destitution seraient « durables et très négatives » pour la Roumanie, membre de l’UE depuis 2007 et membre de l’OTAN depuis 2004.
« Aucun de nos partenaires ne comprendra pourquoi la Roumanie renvoie son président alors que le processus d’élection d’un nouveau chef de l’État a déjà commencé », a-t-il déclaré.
De nouvelles dates ont été fixées pour déterminer le destin politique du pays, le premier tour étant prévu pour le 4 mai. Si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix, un second tour sera organisé deux semaines plus tard, le 18 mai. Il n’est pas encore clair si Georgescu sera en mesure de participer à cette nouvelle élection.
Après l’annonce de la démission de Klaus Iohannis, des affrontements ont éclaté entre les partisans de Georgescu et la police devant le bâtiment du gouvernement dans la capitale, Bucarest.

