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Guerre en Ukraine : « Rien ne doit être exclu », Emmanuel Macron évoque pour la première fois l’envoi de troupes au sol

Publié par L’indépendant le 27 février 2024

Le président de la République a toutefois précisé qu’il n’y avait pas de consensus européen à ce sujet. 

Ce lundi [26 février 2024], Emmanuel Macron a organisé à la hâte un sommet européen de soutien à l’Ukraine. Face à la pression russe, le président de la République a souhaité que l’Europe réaffirme son engagement vis-à-vis de l’Ukraine alors que Volodymyr Zelensky avait déclaré un peu plus tôt ne pas avoir reçu le million d’obus promis par l’UE. 

Ce lundi soir [26 février 2024], à l’Elysée, Emmanuel Macron a ainsi pris plusieurs engagements. Et a évoqué un point sensible : celui de l’envoi de troupes occidentales sur le front. « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée, des troupes au sol. Mais rien ne doit être exclu, nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre« .

\ud83d\udcac​ « Rien ne doit être exclu »

​\u27a1\ufe0f​ Emmanuel Macron n’écarte pas l’envoi de troupes en Ukraine pic.twitter.com/rBk2iBccZw— BFMTV (@BFMTV) February 27, 2024

Macron a parlé d’« une ambiguïté stratégique que j’assume ». « Mais je n’ai absolument pas dit que la France n’y était pas favorable (…) Je ne lèverai pas l’ambiguïté des débats de ce soir en donnant des noms. Je dis que ça a été évoqué parmi les options »

Des déclarations qui ont fait réagir à gauche. Pour Jean-Luc Mélenchon : « L’envoi de troupes en Ukraine ferait de nous des belligérants. La guerre contre la Russie serait une folie. Cette escalade verbale belliqueuse d’une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable. Le Parlement doit être saisi et dire non. Pas de guerre ! Il est plus que temps de négocier la paix en Ukraine avec des clauses de sécurité mutuelle ! »

Source : https://www.lindependant.fr/2024/02/27/guerre-en-ukraine-rien-ne-doit-etre-exclu-emmanuel-macron-evoque-pour-la-premiere-fois-lenvoi-de-troupes-au-sol-11790753.php


Publié par La Tribune le 27 février 2024

Guerre en Ukraine : pour la première fois, Macron ouvre la porte à l’envoi de troupes occidentales au sol

Emmanuel Macron a appelé lundi [26 février 2024] les alliés de l’Ukraine réunis à Paris à un « sursaut » pour assurer la « défaite » de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d’armes à Kiev et refusant d’exclure l’option d’un envoi de troupes occidentales à l’avenir.

Emmanuel Macron muscle son discours. A l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine tenue à Paris, le chef de l’Etat a créé la surprise lors d’une conférence organisée à la hâte, lundi soir [26 février 2204], en présence de vingt-sept autres pays. Interrogé sur la possibilité d’envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien – une option évoquée par le Premier ministre slovaque – le Président français n’a pas écarté cette option.

« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a affirmé le chef de l’Etat, disant « assumer » une « ambiguïté stratégique ».

A l’ouverture de ce sommet, devant plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement européens, dont l’Allemand Olaf Scholz, le Polonais Andrzej Duda et le Slovaque Robert Fico, ainsi que le chef de la diplomatie britannique David Cameron et des représentants américain et canadien, Emmanuel Macron avait déjà donné le ton. « Nous sommes à coup sûr au moment d’un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous ».

L’opposition vent debout

Les réactions ne sont pas faites attendre. « La guerre contre la Russie serait une folie », a réagi sur X le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, jugeant « irresponsables » les déclarations du chef de l’Etat. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a, lui, dénoncé une « inquiétante légèreté présidentielle » sur le même réseau social : « Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie ».

L’envoi de troupes en Ukraine ferait de nous des belligérants. La guerre contre la Russie serait une folie. Cette escalade verbale belliqueuse d’une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable. Le Parlement doit être saisi et…— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) February 26, 2024

L’Ukraine se plaint de ne pas avoir reçu les obus européens promis

En dehors de l’épineuse question des troupes, le Premier ministre ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi déploré ces derniers jours n’avoir « malheureusement » reçu que 30% du « million d’obus que l’Union européenne » a « promis » à l’Ukraine.

« Force est de constater que nous n’avions pas ce million », a répondu Emmanuel Macron en fin de soirée devant la presse, évoquant un « engagement imprudent ». Pour autant, « nous avons la conviction que la défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et la stabilité en Europe » a-t-il martelé.

Il a énuméré plusieurs mesures pour amplifier l’effort en faveur de l’armée ukrainienne, au moment où le conflit vient d’entrer dans sa troisième année et où l’aide américaine, cruciale pour Kiev, est bloquée au Congrès par les républicains de Donald Trump. Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a ainsi exhorté lundi le « speaker » (président) de la Chambre des représentants américaine à soumettre au vote l’aide militaire à l’Ukraine. « Je m’adresse à nouveau personnellement au président de la Chambre des représentants, Mike Johnson. S’il vous plaît, laissez la démocratie suivre son cours. S’il vous plaît, soumettez cette question au vote », a-t-il déclaré lors d’une visite à Washington. « J’aimerais qu’il sache que le monde entier observe ce qu’il fera. Et si cette enveloppe budgétaire ne devait pas être adoptée et que l’Ukraine devait subir des revers sur le champ de bataille, ce serait sa responsabilité », a ajouté le ministre ukrainien devant l’Atlantic Council, peu avant un entretien avec le secrétaire d’Etat Antony Blinken.

Un engagement à « produire plus » d’armes européennes

De son côté, Emmanuel Macron a aussi parlé d’un engagement à « produire plus » d’armes européennes, et a annoncé la création d’une « coalition pour les frappes dans la profondeur » afin de fournir à Kiev des « missiles et bombes de moyenne et longue portée ». Il a également expliqué que « beaucoup de pays européens et non européens qui ont des munitions disponibles » avaient été « démarchés ». Le chef de l’Etat a également fait état d’un « consensus » chez de nombreux dirigeants et personnalités européens sur le fait « que d’ici à quelques années, il fallait s’apprêter à ce que la Russie attaque » leurs pays.

Selon le Premier ministre tchèque Petr Fiala, une quinzaine de pays se sont dits prêts à rejoindre une initiative de Prague pour que l’UE achète des munitions hors d’Europe afin de mieux soutenir l’effort de guerre ukrainien. « C’est un message très fort envoyé à la Russie », s’est-il félicité. La France y participera, tandis que le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a évoqué une contribution de son pays de « plus de 100 millions d’euros » à ce plan tchèque.

Les pays présents à l’Elysée doivent maintenant se retrouver autour des ministres français de la Défense et des Affaires étrangères pour « décliner opérationnellement » ces initiatives. « Dans dix jours, nous aurons une réponse claire avec un agenda sérieux », a promis Emmanuel Macron, qui doit se rendre en Ukraine d’ici mi-mars.

L’armée ukrainienne en mauvaise posture

Depuis qu’il a reçu Volodymyr Zelensky il y a dix jours à l’Elysée pour signer un accord de sécurité bilatéral, le chef de l’Etat  peint un tableau très sombre des intentions de Vladimir Poutine et tente de se positionner en première ligne de l’appui apporté à Kiev. « Nous voyons, et tout particulièrement ces derniers mois, un durcissement de la Russie », « qui s’est malheureusement cruellement illustré avec la mort d’Alexeï Navalny », le principal opposant russe, a-t-il réaffirmé lundi. « Sur le front ukrainien, les positions sont de plus en plus dures et nous savons aussi que la Russie prépare des attaques nouvelles, en particulier pour sidérer l’opinion ukrainienne », a-t-il averti. Les Ukrainiens accumulent depuis quelques semaines les revers dans l’Est, notamment avec la perte, il y a plus d’une semaine, de la ville forteresse d’Avdiïvka, et, lundi, leur retrait du village de Lastotchkyné, près de là.

Pour la présidence, la conférence de Paris « visait donc à contredire l’impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l’agression russe. ».

Source : https://www.latribune.fr/economie/international/guerre-en-ukraine-pour-la-premiere-fois-macron-ouvre-la-porte-a-l-envoi-de-troupes-occidentales-au-sol-991513.html


Publié par France Info, le 27 février 2024

Guerre en Ukraine : « Rien ne doit être exclu », déclare Emmanuel Macron au sujet de l’envoi de troupes occidentales à l’avenir

« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu« , a souligné le chef de l’Etat lundi soir, après une conférence de soutien à l’Ukraine.

L’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine ne doit pas « être exclu » à l’avenir, a affirmé lundi 26 février [2024] Emmanuel Macron, estimant néanmoins qu’il n’y avait « pas de consensus » à ce stade sur cette hypothèse. « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse à l’Elysée, à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine.

Le chef de l’Etat n’a pas souhaité en dire plus sur la position de la France sur cette question, évoquant une « ambigüité stratégique qu[‘il] assume ». Cette option n’avait jusque-là jamais été mentionnée par la France. Interrogé à la sortie de la réunion à l’Elysée, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a déclaré que cette question de l’envoi de troupes au sol n’avait pas été à l’ordre du jour. 

« Beaucoup de gens qui disent ‘Jamais, jamais’ aujourd’hui étaient les mêmes qui disaient ‘Jamais des tanks, jamais des avions, jamais des missiles à longue portée’ il y a deux ans », a poursuivi Emmanuel Macron. « Ayons l’humilité de constater qu’on a souvent eu six à douze mois de retard. C’était l’objectif de la discussion de ce soir : tout est possible si c’est utile pour atteindre notre objectif. » Le président français a néanmoins rappelé que les alliés de l’Ukraine n’étaient « pas en guerre avec le peuple russe », mais qu’ils ne voulaient « simplement pas les laisser gagner en Ukraine ».

Une coalition pour l’envoi de missiles de moyenne et longue portée

Une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, essentiellement européens, se sont réunis lundi [26 février 2024] à l’initiative d’Emmanuel Macron à Paris, afin de réaffirmer leur soutien à Kiev. Le chef de l’Etat appelle l’Europe à un « sursaut collectif » face à la Russie, au moment où le soutien américain, crucial pour Kiev, est toujours bloqué au Congrès. « La défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et à la stabilité en Europe », a insisté le président, appelant à « faire ensemble encore davantage et plus vite » pour aider Kiev face à Moscou.  

Emmanuel Macron a ainsi annoncé la création d’une nouvelle coalition dédiée à la livraison de missiles de moyenne et longue portée, sur fond d’inquiétudes ukrainiennes sur le volume comme le calendrier de livraison des munitions déjà prévues. 

Le président français a listé en parallèle cinq « catégories d’actions » faisant consensus : le cyber-défensif ; la coproduction d’armements, de capacités militaires et de munitions en Ukraine ; la défense de pays menacés directement par l’offensive en Ukraine, comme la Moldavie ; la « capacité de soutenir l’Ukraine à sa frontière avec la Biélorussie avec des forces non militaires » ; enfin, les opérations de déminage.

Source : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-rien-ne-doit-etre-exclu-declare-emmanuel-macron-au-sujet-de-l-envoi-de-troupes-occidentales-a-l-avenir_6390268.html


Publié par France Info, le 27 février 2024

Envoi de troupes en Ukraine « pas exclu » par Emmanuel Macron : la question fait désormais partie des « options », selon un ancien colonel

Emmanuel Macron, le 26 février 2024 lors de la conférence à Paris sur l’Ukraine. (GONZALO FUENTES / POOL)

Une déclaration « extrêmement rare, une phrase choc, un message clairement adressé aux Russes », commente le spécialiste de géopolitique Peer De Jong.

L’envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine ne doit pas « être exclu » à l’avenir a affirmé lundi soir [26 février 2024] Emmanuel Macron. « Une déclaration extrêmement précise et extrêmement rare, l’Europe ne s’était jamais engagée, en tout cas verbalement, de cette façon-là », observe mardi 27 février sur franceinfo, Peer De Jong, vice-président de l’institut Themiis, spécialiste de géopolitique et ancien colonel des troupes marines. « Une phrase choc. »

« C’est un engagement qui est extrêmement fort«  et « clairement adressé aux Russes », poursuit le spécialiste militaire. Cette question de l’envoi de troupes au sol « fait partie des options », selon lui. Si le chef de l’État a affirmé qu‘ »il n’y avait pas de consensus » au sujet de l’envoi des troupes militaires en Ukraine, le président français « a tenu à réaffirmer une forme de fermeté par rapport à l’offensive russe », souligne Peer De Jong.

« Aujourd’hui, il n’y a pas du tout de planification sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine, d’autant qu’il faudrait que les 27 pays soient d’accord », a précisé le vice-président de l’institut Themiis. Emmanuel Macron tente de se positionner en première ligne de l’appui apporté à Kiev« On voit que la France prend la tête de cette espèce de jeu de construction, en tout cas d’une Europe de la défense », soutient le spécialiste. « Le président Macron souhaite évidemment apparaître comme une espèce d’organisateur », conclut-il.

Source : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/envoi-de-troupes-en-ukraine-pas-exclu-par-emmanuel-macron-la-question-fait-desormais-partie-des-options-selon-un-ancien-colonel_6391075.html