
L’Assemblée nationale a adopté ce mercredi 28 mai 2025 dans la soirée la suppression des ZFE présentes dans plusieurs villes en France
Publié par BFM TV le 29 mai 2025
L’Assemblée nationale a adopté ce mercredi 28 mai [2025] dans la soirée la suppression des « zones à faibles émissions » (ZFE) présentes dans plusieurs villes en France. L’article, porté par les groupes LR et RN, a été adopté par 98 voix contre 51. L’annonce n’a pas manqué de faire réagir toute la classe politique.
Six ans après leur arrivée, les voilà supprimées. Ce mercredi 28 mai [2025] dans la soirée, les députés ont adopté à 98 voix contre 51 la fin des « Zones à faibles émissions », dites ZFE. Ces zones, destinées à restreindre la circulation des véhicules thermiques les plus polluants et souvent plus anciens, excluaient ceux possédant des vignettes Crit’Air 3 plus, selon certains endroits.
Mais depuis leur mise en place, certains élus de gauche, comme de droite, considèrent que des catégories de la population ne peuvent pas acheter de véhicules moins polluants, faute de moyens.
Devant la menace de leur suppression, un compromis gouvernemental a été proposé principalement à Lyon et à Paris, villes parmi les plus polluées. Il n’en sera rien, la fin des ZFE a été actée ce mercredi [28 mai 2025], menant à une pluie de réactions politiques.
Une « victoire » pour la droite
À l’extrême droite et à droite, le vote à 98 voix « pour » est vécu comme une victoire. En déplacement à Nouméa, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, exulte. « C’est une défaite pour les écologistes punitifs, ceux qui tapent tout le temps sur la tête des Français avec un marteau pour un bénéfice zéro« , a déclaré la cheffe du parti.
Quelques minutes après le résultat du scrutin à 155 votants, Éric Ciotti, député Alpes-Maritimes et président de l’UDR, s’est réjoui de la suppression des ZFE, un « outil technocratique d’exclusion des classes moyennes et populaires des centres-villes ».
Dans leur argumentaire, les opposants au projet n’ont pas manqué de pointer du doigt le caractère « excluant » de ces zones, notamment pour les propriétaires de véhicules plus polluants, souvent dans l’impossibilité d’en changer.
Invité ce mercredi soir [28 mai 2025] sur le plateau de BFMTV, Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a assuré que la suppression des ZFE n’est pas une défaite pour l’écologie. « Il faut lutter contre les particules fines, contre la pollution, mais ce n’est pas par la ségrégation sociale, par l’exclusion », a annoncé l’élu.
De leur côté, les associations d’usagers comme 40 millions d’automobilistes estiment que ce vote permet de « tourner la page d’une mesure profondément discriminatoire et anti-sociale. Ce succès est le nôtre ».
LFI veut des alternatives et un moratoire
Pour La France Insoumise, l’annonce est aussi qualifiée de « victoire ». « Les ZFE pénalisent et culpabilisent les plus modestes de notre pays, ce n’est pas acceptable« , a réagi la France insoumise (LFI) dans un communiqué. « À l’heure où 15 millions de personnes sont en difficulté pour se déplacer en France, l’État se doit de garantir un droit à la mobilité à toutes et tous ».
Une victoire partagée par Clémence Guetté, vice-présidente à l’Assemblée nationale et députée LFI, qui estime que « l’écologie ne doit pas se faire sur le dos des classes populaires ».
Mais cette suppression n’est que partielle, le groupe de gauche demandant un moratoire sur ces zones pour « les conditionner à un développement massif de l’offre de transport en commun ».
En mars dernier, le groupe de gauche a lancé une pétition afin de porter une loi exigeant la mise en place d’une dérogation nationale pour les personnels de santé travaillant dans le secteur médicale, la redéfinition de la vignette Crit’Air, ou encore l’abaissement de la TVA à 5,5 % pour les billets de trains et de transports en commun.
Les écologistes regrettent le manque d’accompagnement
Quelques minutes après le résultat du vote, la députée écologiste de la Vienne Lisa Belluco a déploré sur BFMTV le manque d’accompagnement à la suite de la mise en place de ces zones.
« Évidemment quand vous dites aux gens du jour au lendemain ‘vous ne pouvez plus venir [ici]’ et que vous prévoyez zéro accompagnement, forcément les gens ne sont pas contents. Il faut se donner les moyens de réussir pour ne pas se mettre en situation d’échec et dire ‘regardez l’écologie ça ne marche pas donc on arrête' », commente la députée.
Le vote de l’article doit être voté sans modification au Sénat. Un scénario peu probable au regard des 600 amendements dont il est visé. Ce mercredi soir [28 mai 2025], des députés redoutent une censure de l’abrogation des ZFE en bout de course par le Conseil constitutionnel.
Interrogée ce jeudi matin [29 mai 2025] sur le plateau de BFMTV, Anne Souyris, porte-parole du groupe « écologistes » au Sénat, regrette la menace sanitaire pour les victimes de la pollution de l’air. « Tuer [les zones ZFE], c’est aussi tuer des centaines de milliers de gens par an », annonce la sénatrice de Paris.

