Résistance

BLOCUS DE PARIS : LE PLAN DES AGRICULTEURS EN COLÈRE QUI VEULENT ASSIÉGER LA CAPITALE

Publié par BFM TV Paris – Île de France le lundi 29 janvier 2024 à 5h55

Plus de 600 tracteurs vont se rassembler autour de Paris ce lundi 29 janvier [2024] et huit autoroutes vont être bloquées à partir de 14 heures. En face, les forces de l’ordre seront 15.000 pour empêcher une entrée des agriculteurs en colère dans la capitale.

Une « organisation militaire » pour bloquer la capitale. Les Jeunes agriculteurs d’Île-de-France et la section locale de la FNSEA appellent au « siège de Paris ce lundi 29 février, près de deux semaines après le début de la mobilisation paysanne. La colère ne retombe pas et les manifestants n’ont pas été convaincus par les annonces de Gabriel Attal vendredi.

À partir de 14 heures ce lundi, comme vous pouvez le constater sur notre carte, huit points de blocage sont prévus autour de la capitale. Autant d’autoroutes devraient être impactées: l’A13, l’A15, l’A16, l’A1, l’A4, l’A5, l’A6 et l’A10.

DES CENTAINES DE TRACTEURS SUR DES POINTS STRATÉGIQUES

Des centaines de tracteurs convergent déjà vers l’Île-de-France depuis ce dimanche [28 janvier 2024]. D’autres vont partir ce lundi [29 janvier 2024] en convoi depuis le sud-ouest. Le but est de bloquer huit autoroutes différentes, des axes lourds permettant de relier la capitale au reste de la France.

Des points stratégiques qui pourraient donner une autre nature à la mobilisation des agriculteurs: après un « laisser-faire » assumé des autorités, des blindés de la gendarmerie mobile ont été déployés en prévention autour du marché de Rungis.

Parmi les blocages annoncés par les syndicats, on relève notamment l’aire de Chennevières-lès-Louvres sur l’A1, tout juste au nord de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle dans le Val-d’Oise. Dans la Seine-et-Marne, un blocage sera établi sur l’A5, au niveau de la station TotalEnergie d’Ourdy, plus précisemment au pont 13.

Selon les informations de BFMTV, la préfecture de police anticipe lundi la présence de plus de 600 tracteurs sur 8 points de blocage différents tout autour de la capitale.

« Il va y avoir une organisation militaire, il est hors de question qu’un nouvel accident arrive », a promis Clément Torpier, le président des Jeunes agriculteurs de la région Île-de-France, alors qu’une femme et sa fille sont mortes après avoir été renversées sur un barrage dans l’Ariège.

« LES PARISIENS VONT PASSER UNE SEMAINE NOIRE »

L’entrée dans Paris n’est pas encore à l’ordre du jour. Mais certains agriculteurs en colère espèrent aussi dépasser les points de blocage prévus et se rapprocher encore plus de la capitale. Le péage de Saint-Arnoult dans les Yvelines ne serait donc qu’une étape, tout comme celui de Chennevières-lès-Louvres sur l’A1 dans le Val d’Oise.

Surtout, le marché international de Rungis (MIN) pourrait être la prochaine cible des agriculteurs. « C’est bien évidemment une option. On sait que Paris ne peut difficilement tenir plus de trois jours sans Rungis », prévient Clément Torpier.

« Ils vont avancer. Il faut que les Parisiens le sachent: ils vont passer une semaine noire », mettait en garde sur le plateau de BFMTV Severin Sergent, agriculteur céréalier près de Chartres.

« UN DISPOSITIF DÉFENSIF IMPORTANT »

Face à une « organisation militaire » et des centaines de tracteurs, l’exécutif met en place les grands moyens. Le gouvernement a annoncé que 15.000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés pour empêcher que les tracteurs n’entrent dans « Paris et les grandes villes ».

Gérald Darmanin annonce un « dispositif défensif important » mais assure toutefois qu’il ne souhaite « pas d’intervention sur les points de blocage » mais une « sécurisation » par les forces de l’ordre.

Selon Aurélien Rousseau, le patron de la FNSEA, la séquence qui s’ouvre est celle d’une « semaine de tous les dangers, soit parce que le gouvernement ne nous entend pas, soit parce que la colère sera telle qu’ensuite chacun prendra ses responsabilités ».

Dimanche [28 janvier 2024], Gabriel Attal a concédé « que, à travers ces premières mesures (annoncées vendredi [26 janvier 2024], NDLR), on n’a pas répondu encore à tout ce que je viens d’évoquer et ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd’hui ».

« Je lui confirme, il faut aller beaucoup plus loin », a répondu Aurélien Rousseau, qui a présenté des dizaines de doléances au gouvernement cette semaine: « tant que ces demandes ne seront pas satisfaites, la mobilisation sera totale », a-t-il dit.

Source : https://www.bfmtv.com/paris/carte-blocus-de-paris-le-plan-de-bataille-des-agriculteurs-en-colere-qui-veulent-assieger-la-capitale_GN-202401290058.html

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