Bioéthique,  Foi

IVG dans la Constitution : un déni d’humanité – Réactions : Alliance Vita, la Marche pour la vie, Mgr Aillet


Communiqué d’Alliance Vita :

En constitutionalisant l’avortement comme une liberté garantie, sans aucun garde-fou et sans prendre en considération les situations qui pourraient être évitées, le gouvernement et les parlementaires font preuve d’une absence totale d’humanité. Comment penser que le « pays des droits de l’homme » s’honore en passant sous silence que notre humanité commence au tout début de l’existence ?

Malgré l’instrumentalisation politicienne indécente de cette question douloureuse, malgré les questions persistantes autour de la clause de conscience spécifique des soignants et autour de l’avènement d’un droit opposable à l’avortement, l’Assemblée nationale et le Sénat ont fait le choix de graver l’IVG dans le marbre de la Constitution.

Près de 50 ans se sont écoulés depuis la loi de dépénalisation de l’avortement en 1975, 50 ans au cours desquels toutes les dispositions prévues initialement pour accompagner et informer les femmes ont été progressivement supprimées Au fil des années, on est passé de la possibilité de l’IVG, « pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme », à un droit à l’avortement, revendiqué « sans contrainte ».  L’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution marque une étape supplémentaire et hautement symbolique vers la banalisation d’un acte qui met la vie humaine en jeu.

Une réalité invisibilisée

En 2022, 234 300 avortements ont été réalisés avec un taux de recours à un niveau jamais atteint auparavant de 16,9 pour mille femmes en âge de procréer. En 2020, une étude de la Drees révélait que c’étaient les femmes aux revenus les plus faibles qui avaient davantage recours à l’IVG. On sait aussi que 85% des grossesses imprévues pendant les études se terminent par une IVG et que les 20-29 ans concentrent les plus forts taux d’IVG (26,9 ‰ parmi les 20-24 ans et 28,6 ‰ parmi les 25-29 ans). En outre des études récentes montrent des liens entre les violences conjugales et les interruptions volontaires de grossesse à répétition. En France, le lien entre IVG et violences demeure cependant peu exploré : très peu de médecins posent systématiquement la question des violences aux femmes réalisant une IVG[1]. Or, on sait que pour 40 % des 201 000 femmes concernées chaque année par les violences du conjoint, celles-ci ont débuté à la première grossesse.

Une liberté sous pressions

Confirmant ces données, Alliance VITA, qui accompagne des femmes depuis plus de 20 ans, constate que nombre de femmes confrontées à des grossesses inattendues se tournent vers l’IVG à contrecœur, très souvent sous les pressions masculines, mais aussi de l’entourage ou pour des raisons économiques. Notre expérience montre que toutes les femmes n’avortent pas « librement et par choix » mais par défaut d’alternative et de sécurité. Face à ces réalités qui ne semblent guère émouvoir les pouvoirs publics, la constitutionnalisation d’une liberté d’avorter parait bien déconnectée.

Même constitutionnalisé, l’avortement, jamais anodin, ne devrait pas s’imposer comme une fatalité.

Nous demandons depuis des années une étude approfondie sur les causes et les conséquences de l’avortement. Proposer une politique de prévention est plus que jamais nécessaire.

Face au déni du politique, et afin de libérer la parole des femmes, nous préparons une campagne de sensibilisation sur les liens entre l’IVG et les pressions, violences et discriminations faites aux femmes au début de la grossesse.

Source : https://lesalonbeige.fr/deni-dhumanite/


Discours de Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie, hier [4 mars 2024] à Versailles :

“Ce qui est menacé dans notre pays, ce n’est pas l’avortement, c’est le droit de naître”

Notre banderole de tête de cortège de la MPLV indiquait en janvier à Paris,

IVG : oui à la prévention, non à la constitutionnalisation.

Car il faut réduire le drame de l’avortement, pas augmenter la peine et la sentence pour les enfants à naître. Il n’y pas hélas dans notre pays de volonté d’aller dans ce sens, d’accompagner les femmes enceintes avec des politiques adaptées. Au contraire il faut en faire toujours plus pour faciliter l’accès à l’avortement.

Nous sommes à quelques pas du Château, où le Congrès est réuni pour voter la proposition du gouvernement de constitutionnaliser l’avortement pour que la liberté des femmes de recourir à l’IVG soit « irréversible ». Or Mesdames et Messieurs les parlementaires, le chemin de l’honneur c’est de ne jamais devenir un collabo de la culture de mort. Si Loi Veil a dépénalisé l’avortement en 1975 et entraîné depuis, la mort de plus de 10 millions d’êtres humains, avec des enfants handicapés avortés jusqu’à la veille de leur naissance, ce qui est menacé dans notre pays, ce n’est donc pas l’avortement, c’est le droit de naitre.

E. Macron et le Gouvernement se targuent que la France soit le premier pays à inscrire l’accès à l’avortement dans sa Constitution, ce qui est un mensonge, puisque la Yougoslavie du dictateur Tito l’avait déjà fait et que ce texte avait ensuite été aboli.  Il est évidemment difficile de changer une Constitution, mais c’est la preuve que ce n’est jamais irréversible.

Alors que les ténèbres ont envahi les esprits, nous gardons nos lampes allumées, nous résistons, et en étant ici, nous le montrons au Monde.

Le texte sera hélas certainement voté aujourd’hui à une large majorité. Cela traduit une défaite de la pensée, une fuite en avant mortifère, tout ceci selon l’agenda établi par l’extrême-gauche, endossé par le gouvernement et soutenu par de puissants lobbies. Ils veulent nous faire taire, que nous mettions nos lampes sous le boisseau, et bien nous ne nous tairons pas !

Les débats à l’AN et au Sénat ont été vifs et nous remercions les 80 courageux députés et sénateurs, qui se sont déjà opposés ou s’opposeront à ce texte inique, contraire à la justice, qui ne respecte pas les droits du plus faible, ceux de l’embryon dans le sein de sa mère.

Comme si avorter n’était plus un drame, mais devenait une chance qu’il faudrait célébrer dans la liesse. C’est une folie de le penser, une honte de le faire.

Là, comme ailleurs, nous continuons à marcher sur la tête dans notre pays. Pour nous c’est un jour de deuil.

Donner une « liberté garantie » dans la Constitution de tuer un être humain sans défense, est une faute morale grave.

La peine de mort a été supprimée pour les coupables et va être rétablie pour les innocents. La Constitution sera ainsi complètement dévoyée.

Ce projet est dangereux, vous le savez pour la protection de la clause de conscience et face à de nouvelles revendications d’extension des délais du planning familial.

Voter un tel texte, c’est détruire notre humanité, pour laquelle l’interdit de tuer est fondamental et précipiter la chute de notre civilisation.

Notre rose blanche aujourd’hui est un signe de résistance.

En ce jour de deuil, notre espérance c’est de réveiller les consciences et de changer les cœurs.

Source : https://lesalonbeige.fr/ce-qui-est-menace-dans-notre-pays-ce-nest-pas-lavortement-cest-le-droit-de-naitre/