Economie

L’action du Crédit suisse en chute libre, entraînant avec elle la Société générale et la BNP Paribas

Publié par Ouest France le 15 mars 2023

L’action de la banque Crédit suisse a perdu plus de 30 % de sa valeur, ce mercredi 15 mars 2023 à midi. Elle entraîne dans son sillage plusieurs banques françaises et européennes, dont la Société générale et la BNP Paribas.

L’action de la banque Crédit Suisse est en chute libre, ce mercredi 15 mars 2023. À 13 h, elle avait perdu près de 20 % de sa valeur, puis plus de 30 % à 15 h, après des déclarations de son actionnaire principal, la Saudi National Bank (SNB). Son président, Ammar al-Khudairy, qui a expliqué qu’il ne comptait « absolument pas » augmenter sa participation, bloqué à 9,9 %. Ce dernier était devenu le premier actionnaire du Crédit Suisse lors d’une augmentation de capital en novembre, lancée pour financer une lourde restructuration de la banque.

Troisième séance boursière tempétueuse

« Nous ne pouvons pas… Nous ne pouvons pas parce que nous dépasserions les 10 % », a déclaré Ammar al-Khudairy, lors d’une interview accordée à Reuters, et relayée par The Guardian. Au regard du droit suisse, la Finma, l’autorité de surveillance des marchés, doit se prononcer si un actionnaire d’une grande banque dépasse le seuil de 10 %.

Le Crédit suisse aligne une troisième séance d’affilée de fortes secousses, enfonçant à nouveau un plus bas historique dans un marché déjà très nerveux à l’égard du secteur bancaire, après la faillite de la banque américaine SVB.

« Le médicament » nécessaire

Pour sa part, le président du Crédit suisse, Axel Lehmann, a affirmé que l’établissement qu’il dirige n’a pas besoin d’aide gouvernementale. Ça n’est « pas un sujet », a-t-il déclaré lors d’une conférence pour le secteur bancaire en Arabie saoudite.

« Nous avons de solides ratios financiers, un bilan solide », a-t-il insisté, assurant que la banque avait « le médicament » dont elle a besoin.

Début février, Crédit Suisse avait dévoilé une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d’euros) pour l’exercice 2022 sur fond de retraits massifs de fonds de la part de ses clients et prévenu s’attendre encore à une perte avant impôts « substantielle » en 2023. Mercredi, l’action a perdu jusqu’à 23,6 % touchant un nouveau point bas historique à 1,707 franc suisse.

Bourses et Banques tremblent de nouveau

Les Bourses européennes ont accusé le coup par ricochet. Paris a perdu près de 3,25 % de sa valeur, Londres 2,34 %, Francfort 2,61 % et Milan 3,61 % vers midi.

En Europe, les banques ont également dévissé. BNP Paribas a chuté de 12,02 %, Société Générale de 11,93 %, Banco Sabadell de 8,82 %, ING de 8,26 %, Commerzbank de 11,57 %, Deutsche Bank de 8,22 %, Unicredit de 7,39 %. Depuis le début de la semaine, presque toutes ces banques ont perdu plus de 10 % de leur valeur en Bourse, et certaines plus de 15 %.

Interrogée lors des questions du Sénat au gouvernement, la Première ministre, Élisabeth Borne a affirmé que « ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles». Elle a également précisé que le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, « aurait un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures».

Source : https://www.ouest-france.fr/economie/laction-du-credit-suisse-en-chute-libre-entrainant-avec-elle-la-societe-generale-et-la-bnp-paribas-4855480a-c32b-11ed-9554-cf54dc89cc00