Guerre

 Le général Hubert Bonneau, patron de la gendarmerie n’exclut pas un «conflit armé» sur le sol français

Publié par BFM TV le 28 janvier 2025

Dans une lettre adressée à son personnel, le directeur de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, affirme que « depuis l’invasion russe en Ukraine, la possibilité d’un conflit armé » en France est « sérieusement envisagée ». Des propos qui ne sont toutefois pas nouveaux.

« En tout point du territoire national, notamment outre-mer, différents acteurs et compétiteurs cherchent à déstabiliser la Nation ». Le constat fait par le patron de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau, dans une lettre interne à l’ensemble des gendarmes le 19 janvier dernier, est sans appel.

Dans cette lettre dévoilée par Le Monde et Intelligence Online, et consultée ce mardi [28 janvier 2025] par BFMTV, le général Hubert Bonneau pointe notamment du doigt les risques posés par la guerre en Ukraine sur le territoire. Il estime que « depuis l’invasion russe en Ukraine, la possibilité d’un conflit armé et d’une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée ».

« Nous avons le devoir de nous y préparer »

L’ancien commandant du GIGN souligne aussi les « possibles conséquences » de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche sur l’Otan, et in fine sur la France. Le nouveau président américain se montre en effet critique de cette alliance politico-militaire entre les pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Pendant sa campagne, il avait menacé de quitter l’organisation si les pays membres n’augmentaient pas leur budget de défense.

« Je veux insister sur notre lien avec les Armées et sur l’enjeu structurant de la DOT (Défense opérationnelle du territoire) », a déclaré le directeur de la DGGN dans sa lettre. « Aussi, le contrat opérationnel des Armées est-il plus que jamais tourné vers l’hypothèse d’un engagement majeur. En tant que force militaire, nous avons le devoir de nous y préparer pour tenir notre place ».

« C’est du réchauffé »

Si ces propos sont forts, ils n’ont toutefois rien de nouveau. Le général Hubert Bonneau avait déjà fait état de cette situation lors de sa première réunion de commandement le 14 novembre dernier.

Le prédécesseur d’Hubert Bonneau, Christian Rodriguez, avait déjà lui aussi évoqué de cette menace il y a un an dans les colonnes du magazine de la gendarmerie, Le Pandore et la Gendarmerie.

« L’attaque russe en Ukraine est un point de bascule dans la géopolitique mondiale. La haute intensité a fait son retour aux portes de l’Union européenne, avec l’implication d’une grande puissance mue par une ambition de conquête territoriale », avait-il constaté.

Il avait ainsi estimé que « l’hypothèse d’un conflit armé, voire d’une violation du sanctuaire national » ne pouvait « plus être balayée d’un revers de la main ». « Les Armées travaillent sur différents scénarios auxquels nous participons », avait assuré le général Christian Rodriguez.

Lutte contre la criminalité organisée

Le général Bonneau évoque par ailleurs dans sa missive la lutte contre la criminalité organisée et les narcotrafics avec la création de l’Unité nationale de police judiciaire de la gendarmerie et la nomination du général Sylvain Noyau en tant que préfigurateur de cette nouvelle entité.

Il insiste, en outre, sur la nécessité de « renforcer l’efficacité de l’action » de la gendarmerie dans le domaine du renseignement « en préservant absolument les équilibres institutionnels qui prévalent en matière de renseignement ».

S’agissant du budget, le général prévient qu’il faudra « faire des choix et accepter des priorisations ». Il a souhaité que le futur budget reprenne les lignes du projet de budget élaboré par le précédent gouvernement pour 2025.

Source : https://www.bfmtv.com/police-justice/le-devoir-de-nous-y-preparer-le-patron-de-la-gendarmerie-reitere-la-possibilite-d-un-conflit-arme-en-france_AN-202501280744.html