Environnement,  Great Reset

Pénurie d’électricité : la ministre de la Transition énergétique présente le plan du gouvernement pour cet hiver

Source : France Inter, publié le 30 août 2022

Sobriété, baisse de tension, coupures : le plan du gouvernement face au risque de pénurie d’énergie cet hiver

Invitée de France Inter mardi, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a présenté le plan du gouvernement pour faire face au risque de pénurie de gaz cet hiver. Un plan en quatre étapes, de la sobriété au rationnement, pour éviter une coupure généralisée.

À quatre mois du début de l’hiver, le gouvernement se prépare « au scénario du pire » concernant l’énergie, indique la ministre de la Transition énergétique mardi sur France Inter, c’est-à-dire « une interruption totale des livraisons de gaz russe ». Pour éviter une coupure généralisée d’énergie, l’État s’organise, assure Agnès Pannier-Runacher.

Actuellement, les « stocks stratégiques sont remplis à plus de 90% », les « terminaux méthaniers fonctionnent à plein » et la France exporte même du gaz vers l’Allemagne et l’Espagne. Le pays a donc de quoi faire face à un hiver normal. En revanche, la situation se compliquerait en cas de pics de froid. Le gouvernement a donc établi un plan en quatre étapes.

Faire preuve de sobriété

La première « brique » se résume en un mot répété par le gouvernement ces derniers jours : la sobriété. « Si nous nous organisons pour baisser notre consommation d’électricité et de gaz, nous pourrons beaucoup mieux passer l’hiver, y compris si la température est plus froide qu’attendue », indique Agnès Pannier-Runacher.

Cela passe par « une diminution de 10% de notre consommation énergétique – qui est d’ailleurs absolument nécessaire si nous voulons diminuer notre empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique », précise la ministre. Comme la Première ministre Élisabeth Borne la veille, Agnès Pannier-Runacher invite les entreprises mais aussi les particuliers qui le peuvent à « faire attention, faire la chasse au gaspi« .

Souscrire au système d’effacement et d’interruptibilité

Le deuxième niveau d’action est plus complexe à saisir. « Nous utilisons des systèmes d’effacement et d’interruptibilité« , annonce la ministre. En clair : un consommateur (des particuliers mais surtout des industriels) passe un contrat avec son gestionnaire de réseau et s’engage à stopper ou réduire une partie de ses équipements ou de sa production pendant quelques minutes ou heures au moment des pics de consommation d’énergie, en échange d’un dédommagement financier.

« Des milliers d’entreprises » sont déjà dans ce système, d’après Agnès Pannier-Runacher, et le gouvernement souhaite qu’il y en ait « un maximum » qui le rejoigne.

Baisser la tension du réseau

Le troisième levier est propre à l’électricité, il consiste à baisser la tension sur l’ensemble du réseau. « On passe de 230 volts à 220 volts. » La différence ne s’observe quasiment pas, souligne la ministre. « Vous consommez un peu moins d’énergie, c’est un peu moins performant, par exemple, votre lumière est un peu moins lumineuse« , précise-t-elle.

Procéder à des coupures ponctuelles

En revanche, si malgré ces premières étapes ou si elles n’ont pas été suffisamment appliquées, il y a « une tension sur le réseau » , « nous pourrons rentrer dans un scénario de rationnement ponctuel » , indique Agnès Pannier-Runacher. Il faudra alors « passer à une logique dite de délestage où on dit qu’il faut arrêter parce qu’on met en danger le système énergétique » . Il s’agira de coupures de manière tournante et ponctuelle, de deux heures maximum pour l’électricité. La Première ministre le précisait lundi : les entreprises seraient les « premières touchées » par des mesures de « rationnement« .

Pour le gaz, la coupure est plus complexe et ne se fera que dans les entreprises. Là, « ça ne durera pas deux heures, parce qu’arrêter une vanne ça prend du temps, ça peut durer un ou deux jours », souligne Agnès Pannier-Runacher. Mais « tout ne va pas s’arrêter pendant 10 jours », promet-elle. Les ménages ne seront pas concernés par d’éventuelles coupures de gaz, a précisé mardi soir la Première ministre, Elisabeth Borne, invitée de l’émission Quotidien sur TMC.

Pour faire face à ces coupures, il sera possible d’utiliser des groupes électrogènes ou des batteries, « nous sommes en train de recenser tous les groupes électrogènes » , précise la ministre.

Source : https://www.radiofrance.fr/franceinter/sobriete-baisse-de-tension-coupures-le-plan-du-gouvernement-face-au-risque-de-penurie-d-energie-cet-hiver-1284706