Service militaire volontaire : 3 000 jeunes mobilisés dès l’été 2026, les annonces d’Emmanuel Macron
Publié par La Voix du Nord le 27 novembre 2025
« Je lance aujourd’hui un service national purement militaire qui, sans être universel, peut engager toute une génération » a annoncé le président de la République depuis la base de Varnes, en Isère.
Financement : 2 milliards d’euros investis
Le service militaire volontaire « sera financé par l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030, qui prévoit un budget supplémentaire de plus de 2 milliards d’euros pour le service national », a déclaré Emmanuel Macron. Les crédits nécessaires doivent encore être votés. « C’est un effort important, il est indispensable », a-t-il plaidé à l’intention d’un Parlement plus divisé que jamais. Il faudra notamment « construire des infrastructures » pour bien accueillir ces jeunes et « former des cadres » pour les accompagner.
« La peur n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter est de s’y préparer », justifie-t-il.
Stage de seconde dans l’armée
« Nos jeunes devront participer à au moins une cérémonie commémorative par an dans chaque établissement » scolaire, dit le Président. Par ailleurs, « nous inciterons à effectuer les stages de Seconde dans nos armées ».
Un modèle hybride
« Dans ce monde incertain, c’est ce modèle hybride, prêt à toutes les bascules, qui doit s’imposer. » 3 000 jeunes seront engagés à l’été 2026, pour 10 000 incorporés en 2030. L’ambition est d’incorporer 50 000 jeunes d’ici 2035, ceci « à adapter en fonction de l’évolution de la menace ». Selon le président, entouré de jeunes et de militaires, « notre jeunesse a soif d’engagement » et « il existe une génération prête à se lever pour la patrie ».
« L’objectif que nous poursuivons est un objectif militaire », souligne le président de la République. Ils seront donc choisis et non enrôlés d’office une fois leur volontariat exprimé. Emmanuel Macron souligne par ailleurs que le service civique et la réserve civile « joueront un rôle clé dans la mobilisation non militaire de la nation et la préparation aux nouveaux risques ».
Les jeunes auront le soutien de l’armée après le SNV
« Après leur service national, les jeunes pourront poursuivre leurs études ou se lancer dans la vie professionnelle civile, tout en intégrant la réserve opérationnelle. Ils seront accompagnés par les Armées s’ils recherchent un emploi. Pour ceux qui le souhaitent, ils pourront rejoindre l’armée d’active en s’engageant et leur expérience acquise sera valorisée », a déclaré le président.
Dix mois d’engagement rémunéré
Les candidatures commenceront dès janvier 2026. Le Sénat décidera chaque année du nombre de jeunes affectés à chaque unité. Ils s’engageront dix mois, « ce qui correspond parfaitement à une année de césure », en commençant par une formation d’un mois, à la marche au pas, aux chants, « à l’ensemble des rituels ».
« Nos jeunes du service national commenceront par une formation initiale d’un mois, où ils apprendront ensemble les rudiments de la vie militaire […] Nos jeunes du service national seront ensuite affectés durant 9 mois au sein d’une unité militaire, où ils effectueront les mêmes missions que l’armée d’active sur le territoire national Ils ont vocation à la renforcer en fonction de ses besoins opérationnels, en densifiant progressivement ses rangs, et vivront au même rythme que l’unité d’affectation. Nos jeunes du service national participeront à toutes les missions, de Sentinelle à l’assistance aux populations, à tous les postes, du terrain à l’état-major. »
Obligatoire « en cas de crise majeure »
Le SNV sera instauré de façon progressive dès l’été prochain et répondra à trois objectifs : « renforcer le pacte noué (avec) notre civilisation », « renforcer la résistance de la nation » et « renforcer la confiance de nos jeunes ». « Je lance aujourd’hui un service national purement militaire qui, sans être universel, peut engager toute une génération », dit le président.
Les volontaires se feront connaître « lors de la journée défense et citoyenneté qui deviendra journée de mobilisation en se recentrant sur les fondamentaux ». Il concernera « seulement des volontaires » et son « cœur » sera constitué de 80 % de jeunes âgés « de 18 à 19 ans ». Les autres, futurs aspirants, auront jusqu’à 25 ans et seront sélectionnés sur la base de leur spécialisation (ingénieurs, infirmiers, traducteurs…).
Toutefois, « en cas de crise majeure, le Parlement pourra autoriser de faire appel au-delà des seuls volontaires, à ceux dont les compétences auront été repérées lors de cette journée de mobilisation », poursuit Emmanuel Macron. « Et alors le service national deviendrait obligatoire. Mais ce cas exceptionnel mis à part, ce service national est un service des volontaires. »
Pourquoi il ne rétablit pas le service militaire obligatoire
Emmanuel Macron rappelle les raisons de la « juste » décision de supprimer le service militaire obligatoire « ni véritablement universel ni véritablement équitable » en 1996 et justifie l’inadaptibilité d’englober « la totalité d’une classe d’âge » qui « ne correspond pas aux besoins de nos armées ni aux menaces ».
Emmanuel Macron avait annoncé en janvier [2025] son intention de « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs » en cas de besoin. Sans toutefois aller jusqu’à rétablir la conscription, service militaire obligatoire supprimé en France en 1997. Ce rétablissement « est une idée portée par ceux qui méconnaissent la réalité de ce que sont nos armées aujourd’hui », a-t-il martelé jeudi [27 novembre 2025] dans les Alpes.


