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Nomination de Tucho Fernandez : un préfet de la foi sans foi en Jésus-Christ ?

Publié par le blog Benoit et moi, le 4 juillet 2023 – Source originale en espagnol : Stilum Curiae, blog de Marco Tosatti – Auteur : José Quarracino

Note du blog Benoit et moi : L’Argentin José Quarracino, qui intervient souvent sur le blog de Marco Tosatti, en plus d’être un universitaire éminent, est le neveu du cardinal Quarracino, prédécesseur de Jorge Bergoglio sur le Siège de Buenos Aires, et c’est un opposant résolu du Pape actuel . Le fait d’être « neveu de » ne lui donne évidemment aucune autorité morale particulière, mais on admettra que, sur le sujet Bergoglio, il sait de quoi il parle, car il le connaît bien. Ce qui rend son analyse d’autant plus précieuse.

A noter : Quarracino nomme le Pape et son nouveau préfet « don » (le titre attribué aux prêtres, soit en français: « le père X »


Un préfet de la foi sans foi en Jésus-Christ ?

José Quarracino – Stilum Curiae – 3 juillet 2023

Poursuivant le processus de dégradation et de putréfaction de l’Église institutionnelle, notre compatriote évêque de Rome a nommé comme nouveau préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi l’archevêque de La Plata (Argentine), et proche ami du pontife, Mgr Víctor Manuel Fernández, considéré comme l’un des auteurs des textes pontificaux de François.

Force est de constater que le pape Bergoglio continue à avoir l’art de « sortir des lapins du chapeau », comme en témoigne la nomination surprenante et inattendue de l’archevêque de La Plata, Mgr Víctor Manuel Fernández, au poste de responsable de la protection de la foi catholique pour l’Église universelle. Il a surtout attiré l’attention parce que la grande contribution théologique de l’élu a été de proposer le salut de l’homme par le baiser, et non la prédication du nom de Jésus-Christ et son acceptation par la foi.

Au début du mois de mai de cette année, dans l’homélie d’une messe paroissiale, l’archevêque de La Plata a explicitement reconnu les doctrines bergogliennes de la synodalité et de l’inclusion de la communauté LGBT+ dans la vie de l’Église, au point d’affirmer que ceux qui n’acceptent pas cette dernière attitude inclusive ne peuvent pas être catéchistes dans l’Église.
Nous savons qu’il existe des paroisses et des établissements d’enseignement catholiques qui permettent à des personnes favorables à l’homicide prénatal (autrement dit l’avortement) et à la contraception d’enseigner le catéchisme.
Évidemment, dans cette nouvelle version de l’ecclésialité, l’essentiel est d’accepter l’homosexualité et ses variantes pour pouvoir catéchiser, en proclamant que la foi en Jésus-Christ est secondaire, de même qu’elle n’empêche pas de diffuser des enseignements et des doctrines contraires à la Révélation pour pouvoir être catéchiste.

Pour accompagner cette nomination, don Jorge Mario Bergoglio a écrit une lettre personnelle au préfet désigné, avec plusieurs considérations ou lignes directrices. Dans la première, le pontife affirme que l’objectif central de la tâche que don Victor devra accomplir est de « garder l’enseignement qui découle de la foi », de « donner raison à notre espérance, mais pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent« .

Dans ce sens, don Jorge lui fait comprendre que c’est très différent de ce que le Dicastère a fait « en d’autres temps », par l’utilisation de « méthodes immorales », qui au lieu de « promouvoir la connaissance théologique » s’est préoccupé de « poursuivre d’éventuelles erreurs doctrinales ».

Voici la « vulgate » bergoglienne dans toute sa gloire : la Congrégation pour la Doctrine de la Foi était une institution maléfique qui agissait de manière immorale et combattait les « erreurs possibles ».

La vérité est que la Congrégation (ou le Dicastère, comme l’évêque de Rome aime à l’appeler) a produit de nombreux ouvrages qui ont promu la connaissance théologique et, dans plusieurs cas, combattu de véritables horreurs doctrinales. Il suffit de visiter le site web de l’organisme [ndt: www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith..] pour trouver de véritables contributions à la promotion de la connaissance théologique, en particulier le travail réalisé par le cardinal Joseph Ratzinger pendant ses 22 années à la tête du Dicastère, même si le pontife se considère comme le véritable réformateur de l’Église catholique qui est venu mettre fin à une époque

Dans cette mission de correction du mal historique de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dont la formidable œuvre doctrinale, sacramentelle et juridique de Joseph Ratzinger, l’évêque de Rome rappelle à son élu qu’il doit chercher à « accroître l’intelligence et la transmission de la foi au service de l’évangélisation, afin que sa lumière soit un critère pour comprendre le sens de l’existence, surtout face aux questions posées par les progrès de la science et le développement de la société », questions qui deviennent des « instruments d’évangélisation », car elles permettent d’entrer « en dialogue avec le contexte actuel ». Tout cela dans le cadre de la croissance dans l’Église « de l’interprétation de la Parole révélée » et de la « compréhension de la vérité », à travers différentes manières de l’exposer, harmonisées « par l’Esprit dans le respect et l’amour », une croissance qui « préservera la doctrine chrétienne plus efficacement que n’importe quel mécanisme de contrôle » (sic).

Ici, c’est le sentiment hippie de Bergoglio – paix, amour et harmonie – qui est la force motrice de la vie de l’Église, et non le contrôle ou la dénonciation des erreurs : « tout va bien », parce que – comme l’interprète le nouveau préfet – « on ne corrige pas les erreurs en persécutant ou en contrôlant, mais en faisant grandir la foi et la sagesse ».

En réalité, François veut « une pensée qui sache présenter de manière convaincante un Dieu qui aime, qui pardonne, qui sauve, qui libère, qui promeut les personnes et les appelle au service fraternel », c’est-à-dire non pas le Dieu de Jésus-Christ tel qu’il est présenté dans les Évangiles, mais un Dieu éthéré qui ne juge pas, ne récompense pas et ne condamne pas, parce qu’il n’est que douceur.

En fin de compte, ce que le nommé Fernández doit faire dans son nouveau poste est de « vérifier que les documents du Dicastère lui-même, et d’autres, ont un support théologique adéquat [!!!] », c’est-à-dire qu’ils sont « cohérents avec le riche humus de l’enseignement pérenne de l’Église et en même temps embrassent le Magistère récent » (sic).

En d’autres termes, adapter, coupler et intégrer, on ne sait comment, la Tradition catholique avec les « contributions » théologiques des nouveautés franciscaines, une tâche impossible à accomplir en principe. Même si don Bergoglio considère que son « pontificat » constitue une nouveauté qui efface deux mille ans d’histoire ecclésiale.

Deux choses sont frappantes dans la nécrologie [sic!] de l’évêque de Rome : d’une part, les 11 citations qui accompagnent le court texte, dont 10 sont autoréférentielles, tirées des documents de Bergoglio, ignorant ainsi la tradition et la mémoire historique de la Congrégation pour la doctrine de la foi ; d’autre part, l’absence de toute référence et mention explicite de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est en réalité le titulaire de l’Église, et non Bergoglio.

Cette absence de christologie va comme un gant à don Víctor Manuel Fernández, comme en témoigne une interview qu’il a accordée à un média numérique espagnol à la fin du mois d’avril 2020, juste après le début de la pandémie et du régime carcéral qui en découle. Dans cette interview, l’archevêque de La Plata a prononcé 1 155 mots, dans lesquels il n’a pas mentionné une seule fois Notre Seigneur Jésus-Christ. En ce sens, il est surprenant qu’un évêque, successeur des apôtres, parle de l’évangélisation, de la foi et de l’Église, mais ne mentionne pas du tout le chef de l’Église.

Mais s’il n’a pas parlé de Jésus-Christ, de quoi l’archevêque a-t-il parlé ?

  • Premièrement, de ce que fait l’Église en termes d’assistance sociale en période de coronavirus, de collaboration avec l’État, de participation ecclésiastique aux actions de la société civile, avec « le message d’une présence discrète, humble et en même temps collaborative et généreuse », c’est-à-dire qu’il a parlé de l’Église elle-même, et non de son chef et de son fondateur.
  • Deuxièmement, il a parlé du « dialogue avec les nouveaux besoins spirituels des gens », cherchant « un langage existentiel qui réponde mieux aux nouvelles sensibilités », puis de « l’aspect incarné de la spiritualité catholique ». En d’autres termes, il n’a pas parlé de l’Incarnation, de Dieu fait homme en Jésus-Christ, mais de l’aspect corporel de la spiritualité.
  • Troisièmement, il a parlé de la « perte d’intérêt pour les rites funéraires » et de la célébration de la messe par Internet, avec les risques et les limites que cela représente, car cela empêche « la proximité sensible, la présence physique ».
  • Quatrièmement, il a mentionné le défi auquel est confrontée « l’Église de François » pour « donner du pouvoir aux laïcs » en « distribuant le pouvoir à travers de nouveaux ministères et des fonctions laïques « dotées d’autorité » » (sic).

Il est très frappant de constater que les partisans de l’ « Église sortante » pensent que le défi pour l’Église de Jésus-Christ est de « donner du pouvoir aux laïcs » de la part de la hiérarchie sacerdotale. Mgr Fernández semble oublier que la mission des laïcs n’est pas d’occuper des espaces de pouvoir au sein de l’institution ecclésiale, mais d’apporter Jésus-Christ et son message au monde, et qu’il s’agit d’un pouvoir laïc, à exercer non pas ad intra mais ad extra : être le sel de la terre et la lumière du monde.

Au moins dans cette interview, l’archevêque de La Plata a oublié ou ignoré que l’Église du Christ est composée de la hiérarchie et des laïcs, et pas seulement de la première, et que les deux doivent être dans l’unité lumen Gentium, lumière des nations, et ne peuvent être que dans l’unité : la hiérarchie au service des laïcs, et les laïcs au service du Christ dans le monde.

A la fin de l’entretien, don Victor a posé la cerise sur le gâteau en soulignant que ce qui est fondamental dans l’Eglise, c’est l’Eglise elle-même, et non son fondateur, qui est toujours présent dans la célébration de l’Eucharistie, surtout le jour où l’on commémore sa résurrection :

« Il y a des choses que l’on croit parfois immuables, et qui en réalité ne le sont pas. Le précepte du dimanche, par exemple, n’est pas indispensable et peut échouer ».

Mgr Víctor Manuel Fernández

Le dimanche est le « jour du Seigneur », le « dies Domini », le jour où Jésus-Christ est ressuscité, c’est « le jour où le Seigneur a agi », un jour de « joie et d’allégresse », dit la Liturgie, mais pour l’archevêque et le nouveau préfet, l’Eucharistie n’est qu’un précepte, un ordre ou un mandat imposé par une autorité, et pour cette raison, elle peut tomber, se transformer ou disparaître.

Comme on le voit, pour le nouveau gardien et garant de la Foi, intime et dévot du Pape François, JESUS CHRIST N’EST PAS le principe et le fondement du Corps Mystique du Christ, son culte n’est pas indispensable et peut éventuellement disparaître. Pour la plus grande gloire du Nouvel Ordre Mondial satanique et anti-humaniste.

Des bergers qui sentent le mouton ? Plutôt des mercenaires qui puent le cochon.

Que Dieu ait pitié de leur âme.

Source en français : https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/07/04/un-gardien-de-la-foi-sans-la-foi/

Source originale en espagnol : https://www.marcotosatti.com/2023/07/03/prefecto-de-la-fe-sin-fe-en-jesucristo-quarracino/