Bioéthique,  Foi

Constitutionnalisation de l’avortement : un droit à faire mourir un membre de l’espèce humaine ?

Tribune dans Valeurs Actuelles de Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie, à propos de la constitutionnalisation de l’avortement, qui ouvrirait la voie à une pratique de l’avortement sans aucune limite :

Deux propositions de loi portées par les groupes parlementaires Renaissance et La France Insoumise ont été votées récemment par la Commission des Lois de l’Assemblée nationale pour constitutionnaliser l’IVG, sans qu’il n’y ait eu de réelle opposition à ce stade. Ces propositions seront débattues et soumises au vote solennel les 24 et 28 novembre prochains. Pour être adoptées, il faudrait ensuite un vote identique entre les deux chambres, puis un référendum populaire.

Pour ses promoteurs, l’affaire est loin d’être gagnée. Ce coup politique est un coup de boutoir idéologique, que rien ne justifie. Le Sénat a de son côté fait preuve de sagesse, en rejetant un texte similaire le 19 octobre dernier. Alors que notre pays se débat dans une crise économique, sociale, énergétique, sécuritaire, la priorité des députés serait de constitutionnaliser l’IVG qui n’est en rien menacé dans la société Française. Il y est même enkysté et aucune politique de prévention n’est réellement déployée pour en réduire le drame, et les conséquences démographiques ou de santé publique.

L’avortement ne doit pas devenir un droit constitutionnel, car il aurait alors une valeur supra-législative et n’aurait plus aucune limite légale. En inscrivant l’avortement dans la Constitution, et donc estampillé comme droit fondamental, le droit de faire mourir un membre de l’espèce humaine serait reconnu. Ce serait une terrible ignominie morale et politique. Cela menacerait aussi directement l’objection de conscience du corps médical et ouvrirait la porte à l’avortement à la demande jusqu’au terme de la grossesse.

Or, un droit fondamental vise à garantir la faculté pour une personne d’agir pour son bien en tant que personne humaine. L’avortement ne peut être reconnu comme un droit fondamental, car il ne vise pas un bien en soi. Détruire une vie humaine, même à son commencement, ne pourra jamais être un acte positif, quoi que certains veuillent faire croire ou revendiquent. Le seul et unique droit supérieur qui existe dans ce domaine c’est le droit au respect de l’être humain dès le commencement de la vie.

Ces propositions de loi entraineraient de terribles conséquences sur la protection de l’enfant à naître. L’opposition parlementaire se soumettra-t-elle à une idéologie libertaire et destructrice ? Elle doit être capable, espérons-le, de rejeter ce texte inique, inutile et dangereux dont la France n’a pas besoin. Même si nous avons de quoi être inquiets, compte tenu du rapport des forces à l’Assemblée nationale, le Sénat, espérons-le, saura stopper ce délire.

Ces propositions de loi sont un véritable cheval de Troie pour la destruction de notre civilisation. Sur un plan médical, celle-ci est basée sur le serment d’Hippocrate qui date du IVe siècle avant JC, et les valeurs chrétiennes qui ont fait notre pays depuis 2000 ans, condamnent sans appel l’élimination des plus faibles, donc de l’embryon dans le sein de sa mère. Faut-il rappeler à nos députés qu’il n’est licite en aucun cas de participer à une campagne d’opinion ni de donner son suffrage à des lois intrinsèquement injustes, comme celles qui admettent l’avortement ou l’euthanasie ?

La priorité pour nos parlementaires qui voudront faire œuvre d’humanité, sera de rejeter sans faillir ces textes et de mettre plutôt en œuvre des politiques de prévention pour réduire l’échec de l’avortement. Demandons-leur de s’engager sur un sentier de salubrité publique en instaurant une mission d’études parlementaires pour mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, et de prendre les mesures nécessaires à l’accueil de la vie. Notre pays en a grand besoin.

Ainsi, la protection de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle, pourrait devenir une grande cause nationale.

Source : https://www.lesalonbeige.fr/un-droit-a-faire-mourir-un-membre-de-lespece-humaine/