
Des satanistes s’activent contre de nouvelles mesures anti-IVG au Texas [article de 2016]
NDLR : nous partageons ici un article du journal Le Monde datant de 2016, suivi d’un autre article daté de 2017, du média Slate, mais qui fait écho à l’actualité outre-atlantique au sujet de l’IVG. Les satanistes s’affichent ouvertement aux États-Unis et se font passer pour une religion « comme les autres ». Comme toujours, pour mieux tromper les gens, les satanistes se cachent sous les apparences du « bien » : ils annoncent promouvoir « l’égalitarisme, la justice sociale et la séparation de l’Église et de l’État » , et affirment que leur mission est « d’encourager la bienveillance et l’empathie entre tous les peuples » , voir ici. Autant de pseudos objectifs qui ne sont pas sans rappeler ceux des mondialistes. Ils se présentent comme « une organisation non théiste de rationalistes, d’humanistes et d’activistes agnostiques ou athées et LGBTQ » , là encore, on ne peut pas ne pas faire le lien avec les idéologies – progressistes, féministes, écologistes, wokistes, etc. – qui sont largement prônées aujourd’hui par les grandes institutions mondiales (Vatican inclus) et qui viennent s’infiltrer jusque dans les écoles et les familles pour séduire et convertir dès le plus jeune âge.
Des satanistes s’activent contre de nouvelles mesures anti-IVG au Texas
Publié le 05 décembre 2016 – Le Monde
L’Etat veut obliger les femmes ayant pratiqué un avortement à enterrer ou incinérer le fœtus. Parmi les opposants, des associations « pro-choix » et… des satanistes, qui pensent que leur liberté religieuse est bafouée.
L’état du Texas s’apprête à avaliser de nouvelles mesures concernant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui, selon ses détracteurs, ont pour objectif de dissuader, moralement et financièrement, les femmes qui voudraient y avoir recours. Le texte, qui ne nécessite même pas un vote ou un examen législatif car il a été créé par les services sanitaires locaux, prévoit que les fœtus, peu importe la période de gestation, devront être enterrés ou incinérés. Il entrera en vigueur le 19 décembre.
Parmi les organisations non gouvernementales et les associations qui s’opposent à ces conditions drastiques, on retrouve le Satanic Temple, une organisation religieuse américaine qui défend les droits des athées et a l’habitude de monter de longues et médiatiques procédures judiciaires contre toute loi qu’elle considère inspirée d’une religion.
Les nouvelles conditions imposées par le Texas sont, selon les activistes satanistes, contraires à leurs croyances religieuses, notamment le principe d’« inviolabilité » du corps. Ils se considèrent donc comme « exonérés » de son application. « Il s’agit d’une opinion religieuse qui va à l’encontre de la nôtre », a affirmé le porte-parole sataniste, Lucien Graves.
« Les autorités du Texas imposent l’idée que les tissus de fœtus avortés doivent être élevés au statut de personne (…) Il est parfaitement clair que l’enterrement des tissus de fœtus avortés est une mesure punitive imposée par des théocrates sadiques. »
Sur son site, le Satanic Temple se rapporte au 1er amendement de la Constitution et de la Religious Freedom Restoration Act (RFRA), une loi garantissant la liberté religieuse que les conservateurs adorent citer et que les activistes satanistes adorent retourner contre eux.
« Nous pensons que les cérémonies d’enterrement sont un élément reconnu de la pratique religieuse (…) L’Etat du Texas n’a clairement aucune raison convaincante pour justifier ces nouvelles règles. Elles n’ont pas été promulguées pour des raisons sanitaires, mais pour harceler et accabler les femmes qui mettent un terme à leur grossesse. »
Longs procès et happenings
Si le Texas met en pratique les mesures et demande que les frais d’enterrement soient pris en charge, d’une manière ou d’une autre, par la personne ayant eu recours à l’IVG, « nous ferons immédiatement un procès, et nous gagnerons », promet Lucien Graves. Des associations texanes estiment que le coût d’un enterrement serait de plusieurs milliers de dollars et pensent, à l’instar du Center for Reproductive Rights, que tout cela « va très certainement générer des procès très coûteux ».
Derrière l’image « sataniste », avec toutes les idées reçues un peu bancales que ça implique, le Satanic Temple relève moins de la secte à la Anton LaVey que d’une organisation activiste, branchée sur Internet, capable de faire à la fois des happenings et d’utiliser des moyens légaux contre l’intrusion de la religion dans les législations des Etats américains les plus conservateurs.
Il s’est fait une spécialité de médiatiser ses luttes contre des mesures antiavortement, comme au Texas ou auparavant dans le Michigan, où ses memebres avaient manifesté aux côtés du Planning familial américain en traînant une immense croix dans les rues d’Ann Harbor, avec des hommes déguisés en prêtres renversant du lait sur des femmes à genoux.
Ce « théâtre politique radical », mis en scène dans le but de choquer médiatiquement, s’accompagne de tentatives plus sérieuses, comme la multiplication des procès au niveau local. Le Satanic Temple avait par exemple poursuivi l’Etat du Missouri, où les législateurs voulaient imposer une « période de réflexion » de soixante-douze heures et la lecture d’une « brochure de consentement » avant toute procédure d’avortement. Là aussi le motif était l’empiétement sur la liberté religieuse. Le procès, qui a duré près d’un an, a finalement été rejeté. Non pas sur le fond, mais uniquement parce que la plaignante « n’était plus enceinte » au moment de la décision du juge.
Pendant l’été, la Cour suprême a invalidé une loi du Texas qui imposait aux cliniques pratiquant des avortements de posséder un plateau chirurgical digne d’un milieu hospitalier ; ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs dizaines d’entre elles depuis deux ans.
Cela a été considéré comme une victoire par les défenseurs du droit à l’IVG, qui rappellent dans le même temps qu’au niveau local plus de 200 lois restrictives ont été adoptées depuis 2012 : notification et présence parentale pour les mineures, délai supplémentaire de réflexion, lecture d’un texte qui informe la femme que le père de l’enfant peut être contraint de subvenir à ses besoins ou écoute et visualisation de l’échographie au moment de l’examen.
Le Temple satanique se bat pour sauver le droit à l’avortement dans le Missouri
Publié le 17 septembre 2017, par Slate.fr
Les militants sataniques ont fait des procès accusant les restrictions anti-avortement du Missouri d’être une violation de leurs croyances religieuses selon lesquelles la vie ne commence pas à la conception.
Aux États-Unis, le Temple satanique est une organisation militante qui lutte pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la rationalité, l’égalité et les droits des femmes. Ils se sont fait connaître du grand public lorsqu’ils ont réussi à faire introduire des cahiers de coloriage satanistes dans des écoles publiques de Floride, en réponse à la décision d’un juge local qui avait autorisé la distribution de bibles dans les écoles. Leur raisonnement est toujours le même: si les autorités acceptent d’introduire du religieux dans la sphère publique, alors le satanisme doit aussi être bienvenu.
C’est une logique similaire qui a mené les satanistes, qui ne sont pas des adeptes du diable, à faire un procès contre les lois qui restreignent le droit à l’IVG dans l’État conservateur du Missouri. En effet, dans le Missouri, les femmes qui veulent un avortement sont obligées de venir à la clinique pour lire des brochures expliquant que «la vie de chaque être humain débute à la conception» et que l’avortement «met fin à la vie d’un être vivant séparé et unique». Après avoir lu cela et discuté avec une infirmière, les femmes doivent attendre 72 heures avant d’avoir une IVG à la même clinique.
Or selon les satanistes, comme leur propre religion promeut la pensée rationnelle, forcer ainsi une femme à lire des textes anti-avortement constitue une violation de leurs croyances. En 2015, une Sataniste connue sous le nom de Mary Doe a donc fait un procès à l’État du Missouri et, si la plainte a été rejetée en première instance, les avocats du Temple ont fait appel et vont présenter leurs arguments le 20 septembre.
Selon l’avocat du Temple, James Mac Naughton, «l’État promeut activement une croyance religieuse» (que la vie commence à la conception) qui est en conflit avec les convictions de Mary Doe. Pour les satanistes, il s’agit donc d’une violation du premier amendement de la Constitution, selon lequel le gouvernement ne peut pas passer de lois qui favorisent une religion plutôt qu’une autre.
«Nous espérons que les gens qui ont des croyances religieuses sincères selon lesquelles la vie humaine ne commence pas à la conception pourront être dispensés de suivre ces lois», a déclaré l’avocat.
Source : http://www.slate.fr/story/151397/temple-satanique-missouri-avortement

