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Mobilisation générale : qui serait appelé sous les drapeaux ?

Publié par armees.com le 6 mars 2025

En cas de conflit de haute intensité, certaines tranches de la population française pourraient être mobilisées pour aller combattre sous les drapeaux.

Après le discours d’Emmanuel Macron sur la situation très instable de l’Europe, la question commence à se poser : qui pourrait être, demain, mobilisé en cas de conflit de haute intensité ? Tout est déjà prévu.


Quelle mobilisation demain dans l’armée française ?

L’hypothèse d’un conflit de haute intensité mettant en jeu la sécurité nationale soulève la question de la mobilisation militaire et civile. Depuis la suspension du service militaire en 1997, l’armée française repose sur un modèle professionnel, mais la législation prévoit toujours la possibilité d’une mobilisation générale en cas de nécessité absolue.

Avec plus de 151 000 militaires d’active répartis entre l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air et de l’Espace, les forces opérationnelles constituent le premier rempart en cas de conflit. Ces effectifs, immédiatement mobilisables, incluent 77 000 soldats pour l’armée de Terre, 34 000 marins et 40 000 aviateurs, selon un rapport parlementaire sur le budget 2022 de la Défense. À ces troupes s’ajoutent environ 33 700 réservistes opérationnels, dont 22 000 pour l’armée de Terre, 6 000 pour la Marine et 5 700 pour l’armée de l’Air et de l’Espace. Le ministère des Armées rappelle que « notre modèle de défense repose sur la dissuasion nucléaire et la capacité d’engagement du chef de l’État en tout temps et en tous lieux pour défendre les intérêts vitaux de la nation ».

Si ces forces ne suffisent pas, des renforts pourraient être envisagés parmi les anciens militaires récemment libérés du service et formés au combat. La question d’une mobilisation plus large, incluant la population civile, se pose alors.

La mobilisation générale, un cadre juridique existe

Bien que non décrétée depuis 1939, la mobilisation générale reste une option prévue par le Code de la défense aux articles L2141-1 à L2141-4. Elle permettrait d’affecter une partie ou la totalité des citoyens à un poste à finalité militaire. Cette mesure exceptionnelle ne peut être décidée que par décret en Conseil des ministres, signé par le président de la République.

En cas de crise grave mettant en péril l’existence même de la nation, le service militaire obligatoire pourrait donc être rétabli. Cependant, contrairement aux mobilisations de 1914 et 1939, où chaque homme connaissait son affectation grâce à son livret militaire, l’organisation actuelle rend ce scénario difficilement applicable. L’absence de formation militaire chez la majorité des citoyens et le manque d’infrastructures pour les accueillir compliqueraient une mobilisation massive.

Si la mobilisation devait être élargie, elle concernerait prioritairement les hommes âgés de 18 à 45 ans, catégorie historiquement appelée sous les drapeaux. L’une des problématiques majeures serait logistique. À la veille de la Première Guerre mondiale, la France comptait huit millions d’hommes mobilisables. En 1939, ce chiffre s’élevait encore à 4,5 millions. Aujourd’hui, la mise en place d’un tel dispositif poserait des défis considérables en termes d’équipement et d’encadrement.

Autre point d’évolution majeur : la place des femmes. Si elles étaient exclues des mobilisations générales des conflits passés, leur rôle dans l’armée française est désormais bien établi. Avec un taux de féminisation de 17 %, parmi les plus élevés au monde, elles seraient aussi concernées par une mobilisation d’ampleur.

Source : https://armees.com/armee-francaise-mobilisation-guerre-france/