Vaccins

Vaccins bivalents : la HAS les recommande aux plus de 60 ans, aux personnes à risques, à leur entourage et aux professionnels de santé

NDLR : nous partageons le communiqué de presse de la HAS ainsi que cinq articles de médias main stream sur les nouveaux vaccins bivalents qui viennent d’être recommandés par la HAS en ce 20 septembre 2022. Une quatrième dose pour la population générale ne semble pas au programme pour l’instant, ce qui est une bonne chose. La HAS confirme aussi que ces vaccins bivalents ne peuvent pas être utilisés en primo-vaccination : cette nouvelle dose sera donc réservée aux vaccinés ! A suivre, pour savoir si le harcèlement vaccinal que nous avons subi en 2021 est enfin derrière nous ou pas encore.


Communiqué de presse de la HAS, le 20 septembre 2022

Covid-19 : la HAS intègre les vaccins bivalents dans la stratégie de vaccination pour l’automne

20 septembre 2022

La HAS confirme sa recommandation d’administrer une dose additionnelle de vaccin contre la Covid-19 aux personnes à risque de faire une forme sévère de la maladie ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels de soins à l’automne. Pour cette dose, elle recommande d’utiliser indifféremment l’un des trois vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron validés récemment par l’Agence européenne du médicament dès qu’ils seront effectivement disponibles. La HAS souligne l’intérêt de coupler cette nouvelle campagne à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain.

Ces dernières semaines, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé trois vaccins bivalents, adaptations des vaccins à ARN messager déjà disponibles depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 : les vaccins de Moderna et de Pfizer BioNTech qui ciblent la souche originale et le variant Omicron BA.1, puis la semaine dernière le vaccin de Pfizer BioNTech qui, lui, cible la souche originale et les variants Omicron BA.4 et BA.5.
Sur la base des données disponibles et dans un contexte épidémique marqué par la circulation majoritaire du sous-variant BA.5, la HAS actualise la stratégie vaccinale en y intégrant ces trois vaccins bivalents.

Des vaccins bivalents mieux adaptés aux variants en circulation

A l’image des vaccins contre la grippe saisonnière, actualisés chaque année pour prendre en compte les virus qui sont les plus susceptibles de circuler pendant l’hiver, les vaccins à ARNm bivalents ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes. L’évaluation des vaccins bivalents à partir d’études expérimentales plus limitées que lors d’une évaluation initiale permet d’accélérer l’accès à des vaccins plus adaptés au contexte épidémique et à la souche du virus en circulation. De plus, le recul important acquis depuis le début de la crise sanitaire concernant les vaccins à ARNm, et l’expérience engrangée au sujet des vaccins adaptés aux souches circulantes, y compris dans le cadre de la grippe saisonnière, justifient et autorisent le recours à ce type de données.

L’efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle. Quant à leur tolérance, qui a été étudiée, elle est identique à celle des vaccins monovalents. C’est pourquoi, dans la cadre de la dose additionnelle recommandée cet automne, la HAS recommande d’utiliser, de préférence, un vaccin à ARNm bivalent, quels que soient les vaccins utilisés précédemment. Concernant les personnes de moins de 30 ans, elle maintient sa recommandation de n’utiliser que les vaccins Comirnaty® (Pfizer BioNTech).

Une campagne de vaccination couplée à celle de la grippe saisonnière

Dans un contexte de nouvelle hausse du nombre d’infections au SARS-CoV-2, la HAS souhaite rappeler l’importance de protéger les populations les plus à risque.
En effet, conformément à la stratégie vaccinale recommandée pour l’automne, la HAS rappelle les deux groupes de populations à cibler pour cette dose additionnelle de vaccin :

  • les personnes de plus de 60 ans ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie : ceux qui ont des comorbidités qui les exposent à ces formes sévères, les femmes enceintes, dès le 1er trimestre de leur grossesse, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les enfants et adolescents à haut risque souffrant de pathologies le justifiant.
  • l’entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : professionnels du secteur sanitaire et médico-social.

La HAS maintient sa recommandation de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de vaccination contre la grippe, et rappelle que l’injection concomitante des deux vaccins est possible, si elle est réalisée sur deux sites d’injection distincts.

Enfin, dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours, avec un taux de reproduction qui est à nouveau supérieur à 1, la HAS rappelle l’efficacité des vaccins monovalents contre les formes sévères de la maladie. Pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles de moins de 60 ans à risque de développer une forme sévère de la maladie qui n’auraient pas reçu leur seconde dose de rappel recommandée dans les délais conseillés (3 ou 6 mois selon l’âge et la date de la dernière injection ou infection), la HAS préconise de ne pas différer leur vaccination.

Elle rappelle à cette occasion que les vaccins monovalents sont les seuls à pouvoir être utilisés en primovaccination.

La HAS actualisera cette recommandation, et notamment la place respective des vaccins bivalents, en fonction des nouvelles données qui seront disponibles.
Elle souligne l’importance de maintenir les gestes barrières et les mesures de distanciation physique pour les personnes à risque de forme sévère ainsi que pour leurs aidants. En outre, elle rappelle que les patients les plus à risque de forme sévère et, en particulier, les personnes immunodéprimées doivent pouvoir bénéficier des traitements aujourd’hui disponibles déjà recommandés préalablement par la HAS.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3368002/fr/covid-19-la-has-integre-les-vaccins-bivalents-dans-la-strategie-de-vaccination-pour-l-automne


Publié par actusoins.com le 20 septembre 2022

Covid : la HAS intègre les vaccins bivalents dans la stratégie de vaccination pour l’automne

La Haute autorité de santé (HAS) a confirmé sa recommandation d’administrer une dose additionnelle de vaccin contre la Covid-19 aux personnes à risque de faire une forme sévère ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels de santé. Pour cette dose, elle recommande d’utiliser l’un des trois vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron, dès qu’ils seront disponibles. 

Ces dernières semaines, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé trois vaccins bivalents, adaptations des vaccins à ARN messager déjà disponibles depuis le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 : les vaccins de Moderna et de Pfizer BioNTech qui ciblent la souche originale et le variant Omicron BA1, puis la semaine dernière le vaccin de Pfizer qui, lui, cible la souche originale et les variants Omicron BA4 et BA5. 

Ces vaccins « ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes« , explique la HAS proposant une comparaison avec la vaccination antigrippale. 

« L’efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle« . 

Quant à leur tolérance, qui a été étudiée, « elle est identique à celle des vaccins monovalents« . 

Une campagne de vaccination couplée à celle de la grippe saisonnière

Dans un contexte de nouvelle hausse du nombre d’infections au SARS-CoV-2, la HAS rappelle ainsi l’importance de protéger les populations les plus à risque. 

Deux groupes de personnes sont ciblées : les personnes de plus de 60 ans, ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie (ceux qui ont des comorbidités qui les exposent à ces formes sévères, les femmes enceintes, dès le 1er trimestre de leur grossesse, les personnes immunodéprimées quel que soit leur âge, les enfants et adolescents à haut risque souffrant de pathologies le justifiant) ; l’entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : les professionnels du secteur sanitaire et médico-social. 

« Dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours, avec un taux de reproduction qui est à nouveau supérieur à 1« , la HAS rappelle « l’efficacité des vaccins monovalents contre les formes sévères de la maladie« .

Pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles de moins de 60 ans à risque de développer une forme sévère de la maladie qui n’auraient pas reçu leur seconde dose de rappel recommandée dans les délais conseillés (3 ou 6 mois selon l’âge et la date de la dernière injection ou infection), la HAS préconise de ne pas différer leur vaccination. Elle rappelle à cette occasion que les vaccins monovalents sont les seuls à pouvoir être utilisés en primovaccination.

Enfin, la HAS maintient sa recommandation de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de la vaccination contre la grippe saisonnière, et rappelle que l’injection concomitante des deux vaccins est possible, si elle est réalisée sur deux sites d’injection distincts. 

Source : https://www.actusoins.com/366221/covid-la-has-integre-les-vaccins-bivalents-dans-la-strategie-de-vaccination-pour-lautomne.html


Publié par Les Echos, le 20 septembre 2022

Covid : la HAS autorise trois vaccins adaptés à Omicron

A l’approche de la huitième vague de l’épidémie , une partie des Français s’apprête à se faire à nouveau vacciner. Cette dose supplémentaire devrait, cette fois, cibler spécifiquement le variant Omicron. La Haute autorité de santé (HAS) donne, ce mardi, son feu vert à trois vaccins anti-Covid adaptés au variant. Deux d’entre eux ont été élaborés par Pfizer/BioNTech (marque Comirnaty), le troisième par Moderna (marque Spikevax). Tous les trois sont à ARN messager (ARNm), sont dits «bivalents» car ils contiennent deux souches (la souche Covid originale et le variant Omicron) et ont récemment été approuvés par l’Agence européenne du médicament.

Ces autorisations donneront lieu à une nouvelle campagne de vaccination dès cet automne, couplée à celle contre la grippe, a précisé la HAS dans un communiqué. Ce rappel est préconisé aux «personnes de plus de 60 ans, ainsi que les adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie, (…), l’entourage de ces personnes (stratégie de cocooning) ainsi que les personnes qui sont en contact régulier avec elles : professionnels du secteur sanitaire et médico-social», détaille la HAS dans un communiqué. Elle recommande « indifféremment l’un des trois vaccins bivalents », quel que soit le vaccin anti-Covid initialement administré à la personne.

Adapté aux variants circulants

« A l’image des vaccins contre la grippe saisonnière, actualisés chaque année pour prendre en compte les virus qui sont le plus susceptibles de circuler pendant l’hiver, les vaccins à ARNm bivalents ne sont pas des nouveaux vaccins mais des vaccins adaptés aux souches circulantes », souligne la HAS. Les vaccins de Moderna et de Pfizer/BioNTech contiennent la souche originale du virus et le variant BA.1 d’Omicron, tandis que le deuxième vaccin de Pfizer/BioNTech cible la souche originale et les sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron.

La biotech américaine Moderna a bien sûr elle aussi un vaccin bivalent BA.4-BA.5 (c’est ce qui est exigé aux Etats-Unis). Mais s’il est déjà approuvé et disponible en pharmacies outre-Atlantique, en Europe il n’est pas encore autorisé, Moderna ayant soumis son dossier plus tard que Pfizer-BioNTech.

«Nous sommes encore en discussion», a indiqué ce mardi l’agence européenne du médicament (EMA). Les Français devront donc attendre un peu, probablement octobre. Dans un premier temps, Pfizer-BioNTech apparaît en monopole sur le marché, sur le variant BA.4/5 qui est celui majoritairement en circulation.

Sanofi sous revue

Outre Moderna, d’autres vaccins arriveront plus tard pour les rappels de cet automne, car «nous avons des revues en cours, pour deux vaccins. Ils portent sur des variants plus anciens : celui de Sanofi, et celui d’Hipra », précise l’EMA.

Ils seront probablement autorisés par l’Europe en octobre, mais leur avenir commercial est incertain. Car qui choisira, en cette période d’Omicron, un vaccin ayant le «vieux» variant Beta (pour Sanofi) ou alpha et Beta (pour l’Espagnole Hipra) ? C’est donc le règne sans partage des vaccins à ARN messager, seuls assez réactifs pour pouvoir coller aux variants du moment.

La HAS maintient sa recommandation de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de vaccination contre la grippe, qui démarrera le 18 octobre. Une injection concomitante ou le même jour des deux vaccins est possible, rappelle-t-elle.

Réflexion sur les enfants

« Dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours », l’autorité sanitaire recommande de ne pas différer la deuxième dose de rappel chez les personnes âgées ou fragiles. Elle rappelle l’efficacité des vaccins actuels (monovalents) contre les formes sévères du Covid-19.

Pendant que la HAS se penche sur les seniors, l’agence européenne du médicament, elle, raffine la stratégie du côté des enfants. En vaccin de rappel, «une étude est en cours sur 400 enfants, il sera déterminé dans les prochaines semaines si on peut donner les vaccins bivalents à ce groupe d’âge», a indiqué l’EMA ce mardi. De même, elle pourrait autoriser les vaccins bivalents Comirnaty et Spikevax pour les enfants de 6 mois à 4 ou 5 ans. «Des données ont été présentées, la revue pourra être finalisée en octobre», précise l’Ema.

Source : https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/covid-la-has-autorise-trois-vaccins-adaptes-a-omicron-1794630


Publié par Midi Libre le 20 septembre 2022

Covid : contre les variants d’Omicron, la HAS autorise trois nouveaux vaccins pour l’automne

La Haute Autorité de santé (HAS) a annoncé mardi qu’elle recommandait d’utiliser les vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron du coronavirus responsable du COVID-19 dans la campagne de vaccination de cet automne en France, pour les rappels destinés aux personnes à risque de faire une forme sévère de la maladie ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels de soins.

Pour cette dose, il est recommandé « d’utiliser indifféremment l’un des trois vaccins bivalents adaptés aux variants d’Omicron validés récemment par l’Agence européenne du médicament dès qu’ils seront effectivement disponibles », précise la HAS dans un communiqué.

L’instance « souligne l’intérêt de coupler cette nouvelle campagne à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain. »

La Commission européenne a octroyé au début du mois une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne à des premières versions bivalentes de ces deux vaccins à ARNm ciblant à la fois la souche originelle et le sous-variant Omicron BA.1, dans le sillage d’un avis favorable de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Dose de rappel

Elle a également autorisé mi-septembre, après le feu vert de l’EMA, une autre déclinaison bivalente du vaccin Comirnaty de Pfizer et BioNTech, qui cible la souche initiale du coronavirus et les sous-variants BA.4 et BA.5 du variant Omicron.

Ces différents vaccins bivalents peuvent être utilisées comme dose de rappel chez des personnes âgées de 12 ans et plus ayant déjà reçu un schéma vaccinal initial complet. 

Source : https://www.midilibre.fr/2022/09/20/covid-contre-les-variants-domicron-la-has-autorise-trois-nouveaux-vaccins-pour-lautomne-10556196.php


Publié par l’Express, le 20 septembre 2022

Covid-19 : à l’aube de la huitième vague, la HAS approuve trois vaccins adaptés à Omicron 

La potentielle huitième vague de Covid-19 pourrait être combattue par les vaccins bivalents, qui ciblent à la fois la souche historique du virus et le variant Omicron. Mais les scientifiques se veulent encore prudents.

La Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert, ce mardi 20 septembre, à trois vaccins anti-Covid adaptés à Omicron pour une nouvelle campagne de vaccination prévue à l’automne. Appelés « bivalents », ces vaccins par ARN messager, produits par les laboratoires Pfizer et Moderna, ciblent à la fois la souche historique du virus et le variant Omicron. Il en existe deux versions : l’une lutte contre le virus original et contre le sous-variant d’Omicron BA.1 ; l’autre contre le virus original et les sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5. 

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA, l’agence américaine du médicament) a autorisé les vaccins bivalents BA.4/BA.5 de Pfizer ainsi que celui de Moderna. En Europe, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé les vaccins bivalents BA.1 de Pfizer et de Moderna et a récemment autorisé le BA.4/BA.5 de Pfizer, mais pas encore le BA.4/BA.5 de Moderna. En France, l’avis de la Haute autorité de santé épouse la recommandation de l’EMA puisqu’elle autorise trois des quatre vaccins bivalents, les deux élaborés par Pfizer et le BA.1 de Moderna. 

La crainte d’une huitième vague

Cet avis était particulièrement attendu, alors que la crainte d’une huitième vague se renforce. Avec plus de 27 000 nouveaux cas par jour entre le 9 et le 16 septembre, les contaminations sont en hausse de 57% par rapport à la semaine précédente. Signe d’une réelle augmentation du virus sur le territoire, le taux de positivité grimpe aussi, passant de 16 à 19 (+18%) entre le 9 et le 16 septembre. « Ce n’est pas une remontée accidentelle, mais une réelle tendance s’étalant sur plusieurs jours et qui marque potentiellement le début d’une huitième vague », estime Pascal Crépey, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’École des hautes études en santé publique. Selon le comptage réalisé par Santé publique France, la dynamique de reprise de Covid est imputable au sous-variant d’Omicron BA.5, qui représente plus de 95 % des prélèvements en France. L’autorisation d’un vaccin bivalent ciblant spécifiquement BA.5 était donc très attendue. 

Afin de combattre cette potentielle huitième vague, la Haute autorité de santé rappelle d’ailleurs qu’elle recommande l’injection d’une deuxième dose de rappel (une quatrième dose) pour toutes les personnes de plus de 60 ans et pour « les adultes de moins de 60 ans identifiés comme étant à risque de forme grave de Covid19, aux femmes enceintes et aux personnes vivant dans l’entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables« . Elle recommande, encore, de coupler la campagne de rappel vaccinal contre la Covid-19 à celle de vaccination contre la grippe, qui démarrera le 18 octobre. Une injection concomitante ou le même jour des deux vaccins est possible, rappelle-t-elle.

Mais avec l’arrivée de nouveaux vaccins, forcément, de nouvelles questions se posent. Les bivalents sont-ils vraiment plus efficaces que les vaccins historiques et faut-il attendre leur mise sur le marché pour se faire injecter une quatrième dose ?

Les vaccins historiques, moins efficaces, mais toujours utiles

Les vaccins historiques sont moins efficaces contre Omicron et ses sous-variants, qui présentent des capacités d’échappement, que contre les précédentes souches. Ils n’empêchent pas, ou très peu, l’infection et la transmission du virus.

En revanche, la protection qu’ils accordent contre les formes graves d’Omicron reste « très efficace », avec « une effectivité sur les hospitalisations et sur le passage en soins critiques de 80 et 92 % », assure la Société française de pharmacologie et de thérapeutique. « Les données scientifiques indiquent que les doses de rappel permettent une bonne protection – grâce à une production d’anticorps neutralisants – contre les formes graves d’Omicron et ses sous-variants, mais cette protection diminue après trois mois chez les moins de 65 ans et plus tôt encore (après un mois et demi) chez les plus âgés et les immunodéprimés« , précise Morgane Bomsel, virologue et chercheuse du CNRS à l’Institut Cochin.  

En bref, les vaccins historiques ont perdu en efficacité, mais restent utiles pour se protéger des formes graves, surtout si la dernière injection remonte à plus de six mois. C’est la raison pour laquelle la Haute autorité de santé recommande « dans l’immédiat et parce que le nombre de cas d’infections est reparti à la hausse depuis quelques jours » de ne pas attendre les vaccins bivalents pour se faire injecter la deuxième dose de rappel, mais uniquement pour les plus de 60 ans et les moins de 60 ans à risque de forme sévère qui n’ont pas encore reçu leur quatrième dose dans les délais conseillés. 

Quelle efficacité des vaccins bivalents ?

Pour les autres, ceux qui ne sont pas pressés parce qu’ils ont reçu leur troisième dose il y a moins de six mois ou qui ne présentent pas de risque sévère, la Haute autorité de santé estime qu’il faut employer « de préférence », l’un des trois vaccins bivalents pour la nouvelle dose de rappel automnale, et ce quel que soit le vaccin anti-Covid initialement administré. La France a déjà commandé des millions de doses, qui devraient arriver d’ici quelques semaines. Pourtant, cette recommandation n’est pas forcément du goût de tous les experts, dont certains appellent à plus de prudence. Car s’il existe des certitudes concernant les vaccins bivalents, des interrogations subsistent.

Les deux versions BA.1 et BA.4/BA.5 ont en effet réussi les tests portant sur la sécurité : ils ne présentent aucune toxicité pour l’humain. Mais s’ils sont théoriquement censés permettre à notre système immunitaire de produire des anticorps plus efficaces contre les sous-variants d’Omicron BA.1 et BA.4/BA.5, dans la pratique, les données manquent. Les laboratoires Pfizer et Moderna n’ont en effet pas eu le temps de conduire des essais cliniques d’efficacité d’ampleur. 

« La formulation bivalente BA.1 actuellement homologuée repose principalement sur des essais en laboratoire, à partir d’anticorps neutralisants sur sérum humain ; et le bivalent BA.4-BA.5 a été homologué aux États-Unis (où il est largement distribué) sur la seule base de tests conduits chez des rongeurs« , pointe Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale et professeur à la faculté de médecine de Genève. « Les laboratoires affirment qu’un rappel avec un vaccin bivalent conduit à la production d’anticorps plus efficaces qu’avec une dose de rappel de vaccin ‘historique’, mais ils n’indiquent pas si cela est 10 ou 30 fois plus efficace », abonde Morgane Bomsel. Selon eux, il conviendrait donc d’attendre d’avoir des résultats plus solides. 

« Attendre l’expérience en vie réelle aux États-Unis »

Et quand le choix entre le vaccin bivalent BA.1 et le BA.4/BA.5 se présentera, lequel faudra-t-il choisir ? BA.1 a été développé un peu plus tôt, et les scientifiques disposent donc de plus de données à son sujet. Néanmoins, la logique voudrait que BA.4/BA.5 soit préféré, puisque ce sous-variant se trouve très largement majoritaire. La HAS, elle, recommande « indifféremment l’un des trois vaccins bivalents ». Mais, là encore, les spécialistes restent moins affirmatifs. « Le bivalent BA.1 me semble déjà un peu dépassé aujourd’hui et pourrait ne pas apparaître beaucoup plus efficace que le monovalent originel », note Antoine Flahault.  

Source : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/covid-19-a-l-aube-de-la-huitieme-vague-la-has-approuve-trois-vaccins-adaptes-a-omicron_2180245.html


Publié par Le Parisien, le 20 septembre 2022

Covid-19 : de nouveaux vaccins adaptés au variant Omicron autorisés en France

La Haute autorité de santé a approuvé les vaccins Moderna et Pfizer bivalents, c’est-à-dire basés à la fois sur la souche d’origine du virus et sur le variant Omicron BA.1 ou BA.5. Les premières doses sont attendues en France courant octobre ou novembre.

Nouvelle étape pour la campagne de vaccination contre le Covid-19 destinée aux personnes à risques cet automne. Comme attendu, la Haute autorité de santé a approuvé ce mardi de nouveaux vaccins adaptés à Omicron. Il s’agit de produits à ARN messager mis au point par Pfizer/BioNTech et Moderna, dits « bivalents » car ils ciblent à la fois la souche d’origine du SARS-CoV-2 et le variant Omicron BA.1 ou BA.5.

Ces vaccins pourront être utilisés indifféremment, une fois qu’ils seront disponibles sur le sol français. On fait le point complet.

Que sont ces nouveaux vaccins ?

Ils sont au nombre de trois : le vaccin Pfizer/BioNTech et celui Moderna adaptés à BA.1, ainsi que le vaccin Pfizer/BioNTech adapté à BA.4 et BA.5. L’Agence européenne des médicaments les a déjà autorisés depuis le début du mois de septembre. Le vaccin Moderna adapté à BA.4/5 pourrait être approuvé à son tour fin septembre.

Seront-ils plus efficaces ?

Les seules données cliniques dont on dispose, pour le moment, sont des taux d’anticorps neutralisants suite à une injection. Une dose de rappel du vaccin Moderna adapté à BA.1 multiplie par près de 2 les titres d’anticorps contre le variant Omicron BA.1 par rapport à une dose de rappel du vaccin actuel, par exemple. Face à Omicron BA.5, devenu majoritaire en France fin juin, la firme américaine n’a pas présenté de comparaison.

Les Etats-Unis ont très vite demandé aux fabricants de mettre au point des vaccins bivalents adaptés à Omicron BA.4 et BA.5, afin de cibler la souche prédominante et d’espérer gagner en efficacité. Pfizer/BioNTech et Moderna se sont exécutés. Mais les autorités américaines puis européennes ont dû se contenter des données cliniques des vaccins précédents, ceux adaptés à BA.1, et des données dites « pré-cliniques » de ceux adaptés à BA.4/5. Une stratégie qui ressemble à celle déjà appliquée pour les vaccins contre la grippe, mis à jour chaque année selon la souche virale en circulation.

Les experts pensent que ces vaccins bivalents permettront de gagner en efficacité – notamment contre l’infection, point faible de ceux utilisés depuis près de deux ans -, mais il est impossible de dire dans quelle mesure. « L’efficacité clinique attendue pour ces nouveaux vaccins bivalents est au moins équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents, sans que cette probable supériorité puisse être actuellement démontrée en vie réelle », reconnaît la HAS.

À qui seront-ils destinés ?

La Haute autorité maintient sa recommandation d’administrer une dose de rappel supplémentaire cet automne aux personnes âgées d’au moins 60 ans, aux adultes souffrant de comorbidités quel que soit leur âge, aux femmes enceintes, aux enfants et adolescents à haut risque, ainsi qu’à toutes les personnes vivant dans leur entourage. Elle y ajoute désormais les professionnels de santé. Rien de nouveau, puisqu’il s’agit des catégories déjà éligibles à un 2e rappel depuis le milieu de l’été.

Le vaccin Moderna est banni depuis près d’un an chez les moins de 30 ans en raison du risque de myocardite et de péricardite, et il en sera de même pour ses nouvelles versions adaptées à Omicron. À part ce cas particulier, les trois nouveaux vaccins pourront être « utilisés indifféremment » pour les rappels, à la place de ceux actuels.

À partir de quand seront-ils administrés ?

Interrogée par Le Parisien début septembre, la Direction générale de la Santé nous indiquait que les nouveaux vaccins adaptés à BA.1 « devraient arriver courant octobre » et que ceux adaptés à BA.4.5 « pourraient être disponibles à partir de novembre ». La HAS insiste d’ailleurs sur « l’intérêt de coupler cette nouvelle campagne de rappel à celle de vaccination contre la grippe saisonnière qui démarrera le 18 octobre prochain ».

Néanmoins, les personnes éligibles et qui n’auraient pas encore reçu leur 2e dose de rappel sont invitées à ne pas attendre ces versions adaptées. En effet, alors que la France est touchée par une reprise épidémique depuis début septembre, les vaccins actuellement utilisés sont toujours efficaces contre les formes sévères de la maladie.

Source : https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-de-nouveaux-vaccins-adaptes-au-variant-omicron-autorises-en-france-20-09-2022-UIKTDV5DSBAS5JHXGNZQAVNGPQ.php