Suspendus,  Vaccins

Témoignage – « Je reviens la tête haute » : ce soignant niçois non vacciné contre le Covid va être réintégré dans ses fonctions, il raconte

Publié par Nice Matin, le 17 mai 2023

Georges Chapel, chirurgien-dentiste niçois, sanctionné parce qu’il n’a pas voulu se faire vacciner contre le Covid-19, va être intégré dans ses fonctions 20 mois après avoir été suspendu.

Il va bientôt reprendre le chemin du cabinet qui l’emploie. Georges Chapel, chirurgien-dentiste niçois de 60 ans, est à nouveau autorisé à exercer son métier, vingt mois avoir été suspendu de ses fonctions pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.

« Le 12 juin 2021, j’ai écouté le discours de Macron [qui annonçait la vaccination contre le Covid-19 obligatoire pour les soignants à compter du 15 septembre], se souvient Georges Chapel. Ce jour-là, il a tracé une ligne rouge que j’ai refusé de franchir. Pour moi, ce n’était pas un compromis mais une compromission ».

Le médecin ne croit pas en l’efficacité du vaccin, le pense dangereux pour la santé et ne fait pas confiance au gouvernement pour gérer la crise sanitaire en France.

« Il y a eu des moments difficiles »

« Au-delà de la sanction financière, cette situation a fait des dégâts psychologiques sur beaucoup d’entre nous. On nous a taxé d’irresponsables, d’égoïstes, d’assassins, de personnes qui remettaient en cause la science. Mais quelle science? Celle qui dit qu’on peut boire un café debout mais pas assis, qu’on peut faire du ski mais pas prendre les remontées mécaniques? » ironise le Niçois.

« J’aurais pu obtenir un faux certificat de vaccination mais j’ai estimé qu’il devait y avoir des gens qui devaient montrer leur désaccord ». Un acte de résistance qui l’a privé de son salaire pendant 20 mois.

« Il y a eu des moments difficiles, reconnaît le praticien. Quand on a un loyer, des factures, un enfant encore à charge et qu’on voit ses économies fondre au soleil » se souvient celui qui a été porte parole du collectif Soignants 06 et a attaqué la loi devant le tribunal administratif et le Conseil d’Etat.

Car pour subvenir à ses besoins et celui de son fils, Georges Chapel a vécu sur ses économies.

« Je ne me sens coupable de rien »

« J’ai été en libéral pendant plus de 20 ans. J’ai arrêté mon cabinet. Je venais de vendre les murs. 80.000 euros y sont passés. Je ne suis pas propriétaire de mon logement. En mars de cette année j’ai failli me retrouver à la rue. Mon compte était à zéro. Je ne pouvais plus payer le loyer », se souvient le Niçois qui a trouvé du travail en Italie où son statut de non vacciné n’a pas posé les mêmes problèmes qu’en France.

S’il a hâte de revoir ses patients dans le cabinet niçois qui l’emploie, il se demande comment il sera accueilli par ses collègues. « Je pense que me connaissant ils ne diront rien. D’ailleurs je ne me sens coupable de rien. J’y retournerai la tête haute ».

Source : Nice Matin